Avril 2024 : un mois très contrasté, records de chaleur suivis de gelées tardives
Le mois d'avril 2024 aura été inhabituel d'un point de vue climatique. Il aura fait plus chaud en première quinzaine du mois qu'en seconde avec des records de chaleurs suivis de gelées tardives ayant localement entrainé des dégâts à la vigne et aux cultures.
Ce mois d'avril, à l'échelle nationale, a été un peu plus doux que la normale avec un excédent de température de l'ordre de +0,6°C. Cela masque un important contraste de températures entre la première quinzaine du mois marqué par des températures nettement au-dessus des normales de saison et une seconde quinzaine beaucoup plus fraîche avec le retour des gelées dans les campagnes.
Bilan climatique d'avril 2024 © La Chaîne Météo
La première quinzaine d'avril : la plus chaude depuis 1930 avec de nombreux records battus
Deux périodes de chaleur précoce ont concerné la France du 5 au 8 avril ainsi que du 12 au 14 avril.
Avec un indicateur thermique national de 14,53°C du 1er au 15 avril 2024, cette première quinzaine d'avril est devenu la plus chaude jamais observée depuis 1930, devant celle d'avril 1961 (14,34°C) et celle d'avril 2011 (14,07°C). L'excédent de température atteint +3,5°C par rapport à la normale calculée entre 1991 et 2020.
Deux records nationaux de températures ont été battus le 6 avril dans les Pyrénées-Atlantiques. Par effet de foehn et en lien avec une masse d'air extrêmement chaude en provenance du Maroc, la température ne descend pas sous 22,5°C à Biarritz. Dans l'après-midi, c'est un record national de température maximale qui est battu à Navarrenx avec 33,9°C !
Evolution de l'indicateur thermique en avril © La Chaîne Météo
Avec la mise en place d'un flux de nord à la mi-avril, les températures ont chuté et sont repassées nettement en dessous des normales de saison pendant plusieurs jours. Lorsque les nuits ont été dégagées, des gelées ont pu se produire sur de nombreuses régions. C'est au cours des nuits des 22 et 23 avril qu'elles ont été les plus fréquentes. Il a été observé -2,9°C à Epinal (Vosges) et Nevers, -3,3°C à Luxeuil (Haute-Saône), -4,4°C à Livernon (Lot) et jusqu'à -5,3°C à Chaumont (Haute-Marine). Si ces gelées ne sont pas exceptionnelles, des dégâts ont pu être constatés sur certaines cultures et vignobles, étant donné l'avancée de la végétation liée à un début de mois d'avril chaud.
Une pluviométrie hétérogène selon les régions
Ce mois d'avril devrait se terminer avec une pluviométrie légèrement déficitaire (-5%) masquant des cumuls de pluie très hétérogène selon les régions. Un épisode de pluie abondante, inhabituel pour la saison, a concerné les Cévennes ainsi qu'une partie de la région Auvergne-Rhône-Alpes au cours du dernier week-end d'avril. A Lyon, un record de pluie a été battu en 24 heures avec 74,1 mm. Sur l'ensemble du mois l'excédent atteint 110% avec un cumul de 145 mm alors que la normale est de 69 mm. Certaines régions ont été insuffisamment arrosées, notamment le sud-ouest avec un déficit moyen de l'ordre de 30%. A Toulouse, le déficit atteint 57% avec seulement 28 mm (du 1er au 28) contre 61 mm habituellement. Le Roussillon retrouve enfin une pluviométrie excédentaire avec un excédent proche de 20% après des mois et des mois de déficit pluviométrique.
Un ensoleillement déficitaire au nord, proche de la normale au sud
Le soleil ne s'est pas beaucoup fait remarquer dans le nord et le nord-est au cours de ce mois d'avril. On observe un déficit d'ensoleillement de l'ordre de 30% en Grand Est et Bourgogne-Franche-Comté, -25% en région parisienne et dans les Hauts-de-France. C'est dans le sud-ouest que l'ensoleillement a été le plus généreux avec +15% à Pau et +11% à Agen.
Le mois d'avril le plus orageux depuis 2020
Avec un excédent de +1,5°C en mars et +0,6°C en avril, le printemps 2024 sera assurément plus chaud que la normale, d'autant que nos prévisions saisonnières vont dans le sens d'un mois de mai plus chaud que la normale. Ce mois d'avril est quant à lui le 27ème mois d'affilée plus chaud que la normale.