Avril 2024 : vers le 27è mois consécutif au-dessus des normales de saison
Malgré une première quinzaine sous le signe d'une douceur record, ce mois d'avril pourrait bien se terminer avec un bilan global proche des normales de saison en raison d'une quinzaine hivernale. Avril 2024 pourrait finir très légèrement excédentaire, ce qui en ferait le 27e mois d'affilée au-dessus des moyennes.
Bien que le printemps soit une saison de contrastes marquée par de fortes variations de temps et de températures (les masses d'air froid de l'hiver font progressivement place aux masses d'air plus chaud de l'été), ce printemps 2024, et notamment ce mois d'avril, est assez remarquable par les amplitudes thermiques rencontrées.
Une première quinzaine estivale, avec de nombreux records
Lors de la première quinzaine, les températures sont restées sans discontinuer à près de 4 à 5 °C au-dessus des normales de saison grâce à un flux de sud puissant, faisant remonter une masse d'air chaud provenant directement d'Afrique. Deux pics de températures exceptionnelles, qui ont dépassé le seuil de chaleur (25 °C) dans de nombreuses villes, ont même été enregistrés durant deux week-ends d'affilée, battant de nombreux records pour un mois d'avril. La barre des 30 °C (seuil de forte chaleur) a souvent été dépassée, atteignant même jusqu'à 33,9 °C à Navarrenx (64) le 13 avril.
Une deuxième quinzaine hivernale, avec un risque de gel
Mais, depuis mi-avril, changement d'ambiance, avec un passage de l'été à l'hiver. Les températures ont brutalement chuté, en lien avec le gonflement d'un anticyclone campé sur le proche Atlantique. Depuis, associé à cette situation, le flux de nord contribue à nous envoyer une masse d'air d'origine polaire, avec des températures de 4 à 5 °C en dessous des normales saisonnières. Cette situation n'est d'ailleurs pas sans préoccuper le secteur agricole, qui guette avec inquiétude les températures minimales, en espérant ne pas revivre le souvenir douloureux de 2021, durant lequel les gelées avaient provoqué une calamité agricole. Heureusement, cette année, la configuration n'est pas la même, avec un risque nettement moins fort et moins généralisé, même si des dégâts locaux et parfois importants peuvent s'observer, comme dans le pays Aixois.
Il n'en reste pas moins qu'à l'échelle du mois, cette grande fraîcheur compense progressivement la douceur (et même chaleur) remarquable de la première quinzaine. D'après nos prévisions, ces températures en dessous des moyennes pourraient même nous accompagner jusqu'au début du mois de mai au moins. Sans ce rafraîchissement, ce mois aurait sans doute terminé avec un excédent thermique record supérieur à celui d'avril 2007 (+ 4,3 °C), qui fut le mois d'avril le plus chaud jamais enregistré en France.
Il faudra attendre le 30 avril afin de déterminer avec précisions l'indicateur mensuel du mois. Il nous paraît néanmoins fiable, à ce jour, qu'entre la chaleur record de la première quinzaine et le froid actuel, avril termine légèrement excédentaire (+0,35 °C), comme l'ont été tous les mois depuis janvier 2022. Une situation (à nouveau) inédite.