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Domingos : une tempête remarquable, jusqu'à 152 km/h en Gironde

Gilles MATRICON

Par Gilles MATRICON, météorologue
mis à jour le

La tempête Domingos est survenue 48 heures après le passage de la tempête Ciaran. Ces deux tempêtes sont d'une ampleur et d'une force inégalée pour l'automne, la première pour le nord-ouest de la France, la seconde pour la région Poitou-Charentes samedi 4 novembre 2023.

Cette tempête s'est produite dans un contexte fortement dépressionnaire.

Une combinaison de facteurs explosifs

Au moment du passage de la tempête Domingos sur le bassin de la Manche, le courant-jet s'est renforcé plus brutalement que prévu sur l'ouest de la France, à plus de 300 km/h vers 9000 mètres d'altitude. Ce phasage, ou couplage, entre la dépression très creuse à 960 hPa sur le bassin de la Manche et le renforcement du courant jet a accentué la violence des vents.

Une masse d'air très instable et de violentes rafales convectives

En effet, la masse d'air dans laquelle cette tempête a évolué était très instable, en témoignent les orages qui se sont produits hier. Ces orages se sont organisés en ligne autour de la tempête, décuplant la violence des vents. C'est donc bien au passage de ces lignes de grains orageux que les rafales convectives se sont produites.

Des records de vent pulvérisés, jusqu'à 152 km/h !

La combinaison de ces facteurs a provoqué samedi soir des rafales d'une violence exceptionnelle. Des records mensuels de vent se sont produits dans de très nombreuses grandes villes de Poitou-Charentes jusqu'au nord de l'Aquitaine. À Cognac, une rafale convective a atteint 144 km/h alors que l'ancien record mensuel n'était que de 110 km/h dans cette ville. La situation s'est répétée à l'identique pour Niort, Poitiers, Rochefort, La Rochelle, Angoulême et, Bordeaux avec des records souvent dépassés de 10 à 15 km/h par rapport aux records mensuels précédents.

© La Chaîne Météo

Des dégâts, mais pas de submersion marine

En raison de coefficients de marée faible (38), les submersions sont restées limitées au moment de la pleine mer et le scenario tant redouté de la tempête Xynthia de la fin février 2010 ne s'est pas produit. En revanche, les dégâts ont été nombreux dans les terres. En effet, les arbres encore feuillus offrent une bonne prise au vent. La conjonction des sols détrempés et fragilisés et la violence des rafales ont fait chuter de nombreux arbres sur les chaussées, coupant la circulation sur de nombreux axes routiers. Ces vents violents ont également provoqué la rupture de câbles électriques et cette nuit au plus fort de la tempête, ce sont près de 26.000 foyers qui se sont trouvés privés d'électricité, selon ENEDIS

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