Périodes de froid au printemps : jusqu'à quand peut-il geler ?
Des gelées tardives se produisent fréquemment ces dernières années jusqu'en avril et mai. A cette période de l'année, les gelées n'ont rien d'exceptionnel, mais elles surviennent après des pics de douceur ou de chaleur qui se produisent de plus en plus tôt dans l'année et peuvent provoquer d'importants dégâts sur les vignes et fruitiers. Jusqu'à quand peut-on observer des gelées au printemps ?

Quelles sont les dates moyennes des dernières gelées en France ?
Dates moyennes des dernières gelées © La Chaîne Météo
Les dates moyennes à laquelle sont observées les dernières gelées en France sont variables selon les régions. Elles sont généralement comprises avant le 15 mars pour le bassin méditerranéen, la côte aquitaine, la pointe bretonne et le Cotentin. Elles se produisent entre le 15 mars et le 10 avril sur les régions intérieures bordant la Manche et l’Atlantique ainsi que l’agglomération parisienne. Entre la région Midi-Pyrénées, les plaines du centre-est et les plateaux du nord-ouest, elles se produisent entre le 10 et le 25 avril. De l’Auvergne et de la Bourgogne-Franche-Comté au Grand Est, les dernières gelées se produisent une année sur 2 après le 25 avril.
Quelles sont les dates des gelées les plus tardives observées en France ?
Date des gelées les plus tardives en France © La Chaîne Météo
Rappelons tout d’abord qu’en montagne, dès 1000 m d’altitude, il peut geler toute l’année pour peu que les conditions soient réunies (nuit claire, vent faible, inversion thermique…). En plaine, des gelées survenant jusqu’en début mai se retrouvent en moyenne une fois tous les 5 ans dans le nord et le nord-est, une fois tous les 10 à 15 ans dans l’ouest et le sud-ouest. Pour les jardiniers, la période des Saints de Glace (11-12-13 mai) reste un repère car les dernières gelées étaient souvent observées à cette période. Dans un contexte de réchauffement climatique, il devient de plus en plus rare d'observer des gelées en plaine à la mi-mai.
Les gelées les plus tardives observées l'ont été à la fin du mois de mai ou au début du mois de juin (le 29 mai pour Clermont-Ferrand, le 2 juin pour Lille et le 5 juin à Charleville-Mézières). Dans certaines vallées très abritées en zone rurale, elles peuvent donc survenir jusqu’en juin, y compris dans les vallées très abritées de Bretagne ou Normandie…
Avec le changement climatique, les gelées tardives vont-elles disparaître ?
Avec la tendance au réchauffement climatique qui s’est accélérée depuis les années 1990, les gelées de printemps sont moins fréquentes mais elles n’ont pour autant pas disparu et font plus de dégâts à la végétation. Selon un rapport du réseau international de scientifiques du World Weather Attribution, malgré des gelées moins fréquentes et moins intenses, le risque de dégâts sur la végétation devient plus important. La hausse des températures en hiver, liée à l’influence anthropique, entraîne l’apparition plus précoce du débourrement (lorsque les bourgeons laissent place à des feuilles ou fleurs). Cet effet est plus fort que la diminution des périodes de froid au printemps, exposant ainsi les jeunes feuilles à des conditions plus hivernales avec des températures minimales plus basses et des nuits plus longues.