Retour de la pluie, froid, neige en plaine : quels changements vous attendent la semaine prochaine ?
Par Florent SCHINDLER,
mis à jour le
Nous sommes entrés depuis ce 1er mars dans le printemps météorologique. Cette transition qui se fait dans une ambiance hivernale en raison des températures basses accentuées par la bise de nord-est, s'accompagne également d'un temps assez ensoleillé. La situation changera la semaine prochaine avec la mise en place d'un temps perturbé, de la possible neige en plaine et le retour (enfin) de pluies.
La Chaîne Météo : Depuis la fin janvier, le pays connaît une situation de blocage anticyclonique qui oblige les perturbations à contourner le pays. Est-ce que nous allons enfin connaître un changement ces prochains jours ?
Pascal Scaviner (chef du service prévisions de Meteo Consult) : Oui. Un premier changement va déjà s’opérer par le nord ce week-end. Dans un courant froid, l’arrivée d’une perturbation par la mer du Nord va générer un ciel très nuageux puis gris sur la moitié nord avec quelques faibles précipitations dimanche au nord de la Seine, voir quelques averses de neige ou de grésil.
Ensuite, de lundi à mardi, ce froid va s’accentuer. La masse d’air deviendra instable en rapport avec la mise en place d’un système dépressionnaire qui s’étendra de la Russie à l’Europe de l’Ouest, au sein duquel plusieurs dépressions et perturbations plus ou moins actives circuleront sur l’hexagone. On ne peut exclure un risque de neige jusqu’en plaine sur les 2/3 tiers du pays. A ce jour, nous évaluons ce risque à 70% sur un quart nord-est, et à 40 % sur les régions du nord-ouest et du Centre. La tenue de la neige au sol dépendra de l’intensité des dépressions et des perturbations et conditionnera le niveau précis des températures, ainsi que le risque d’isothermie.
La journée de mercredi devrait être une journée de transition, avant un redoux et le retour de précipitations faibles à modérées.
L’évolution du temps prévu pour le début de semaine prochaine nécessite donc une attention particulière face au potentiel d’un risque de neige en plaine et de giboulées sur de nombreuses régions. L’hiver n’a donc pas dit son dernier mot.
Le mois de février qui vient de se terminer a été le moins froid de l'hiver avec un excédent de +1,1°C. Est-ce que l'on peut commencer à ranger nos affaires d'hiver au placard ?
Non, en raison notamment de la variabilité naturelle du climat encore à cette période. Rappelons que mars est le mois de l’année où l’amplitude thermique, entre le record de froid et de chaleur, est parfois la plus extrême sur l’hexagone. Ce mois de mars va connaître un début hivernal jusqu’au 7, et ensuite une période plus conforme aux normales de saison, avec une certaine douceur et le retour de fréquentes pluies jusqu’au 20. La dernière décade présente encore trop d’incertitude pour donner une indication utile.
En montagne, cet hiver a connu son enneigement le pire depuis 1993, et en plaine, on n'a quasiment pas vu de neige. Est-ce que la neige que vous prévoyez va aussi concerner nos massifs la semaine prochaine ?
Partiellement. Si des chutes de neige sont prévues sur l’ensemble des massifs d’ici mercredi prochain avec un risque jusqu’en plaine, ce sera effectivement une bonne nouvelle. Mais les intensités et la durée de l’épisode ne seront pas assez marquées pour inverser la tendance générale. De plus, la hausse prévue des températures à partir de jeudi marquera le retour de la pluie à moyenne altitude, et donc de la fonte nivale.
La sécheresse préoccupe de plus en plus, et le record de 32 journées consécutives sans pluie a été battu entre janvier et février. Est-ce que vous entrevoyez un changement bénéfique de la situation ?
Les précipitations prévues la semaine prochaine, et surtout à partir du jeudi 9 mars, sont plutôt une bonne nouvelle, car elles pourraient marquer par leur durée un frein temporaire de la sécheresse de surface sur de nombreuses régions de la moitié nord. En revanche, il n'y a pas d’amélioration de l’état général des nappes phréatiques en vue. Ce devrait être encore plus le cas dans le sud, et surtout sur les reliefs des Pyrénées aux Alpes, où les quantités devraient rester faibles. De plus, ces précipitations arriveront en même temps qu’une hausse des températures et avec un allongement de la durée du jour qui se poursuit, l’évaporation n’en sera donc que plus facilitée. La sécheresse va donc rester d’actualité, surtout sur les régions du sud, les plus touchées durablement.
