Coupures d'électricité : une situation plus favorable selon RTE
RTE a publié ses dernières prévisions pour le système électrique Français, avec une situation qui s'annonce plus favorable qu'au début de l'automne 2022.
Avec une consommation plus basse, une production d’électricité en hausse, des stocks hydrauliques et gaziers bien remplis et un système d’échanges avec les pays voisins fonctionnel, la France est mieux préparée à faire face aux situations de tension qui résulteraient d’une météo défavorable ou d’aléas techniques sur le parc de production.
La baisse de la consommation d’électricité nationale atteint 8,5 % par rapport à 2014-2019. S’il demeure difficile de distinguer dans ce mouvement les parts respectives de sobriété choisie et de contrainte économique, la mobilisation nationale réussie en faveur des économies d’énergie joue un rôle important. Ainsi, les particuliers ont largement diminué leur consommation depuis la fin de l’été alors que les prix de l’électricité n’ont pas augmenté sur cette période du fait du bouclier tarifaire.
La production française s’est renforcée. La disponibilité du parc nucléaire s’est approchée de 45 GW (les trois quarts de la puissance maximale du parc). Elle devrait progresser encore légèrement d’ici fin janvier et se maintenir aux alentours de 45 GW début février. La production éolienne est particulièrement abondante depuis mi-décembre, ce qui a conduit la France à retrouver sa position exportatrice traditionnelle sur les marchés de l’électricité lorsque les températures sont élevées, et à ne quasiment pas solliciter les centrales à gaz et au charbon durant ces périodes.
Le niveau de risque sur la sécurité d’approvisionnement demeure «moyen» jusqu’à la fin de la période hivernale. L’amélioration de la situation énergétique européenne a conduit à une forte détente sur les marchés de l’électricité, et à un écroulement des prix au cours des derniers mois. Cette détente offre une perspective positive d’évolution des prix pour les consommateurs qui demeurent exposés aux prix de marchés (en particulier les entreprises). Dans ce contexte plus favorable, la priorité consiste maintenant à préparer la sortie de l’hiver ainsi que le suivant. Ceci implique en premier lieu un maintien des efforts engagés sur les économies d’énergie, qui portent leurs fruits. D’autre part, la production nucléaire demeure très en-deçà des références historiques : cela n’autorise aucun retard dans la maintenance classique ou les travaux en cours ou programmés sur les réacteurs affectés par le phénomène de corrosion.
L’évolution des paramètres de l’analyse est résumée ci-dessous.
> La consommation d’électricité à température normale apparaît en baisse marquée par rapport aux années précédentes à la même époque et concerne désormais l’ensemble des secteurs.
> La disponibilité du parc nucléaire s’est approchée de 45 GW et devrait dépasser légèrement ce niveau au cours de la seconde partie du mois de janvier, avant de diminuer durant le mois de février.
> En combinant ces effets, la disponibilité du parc nucléaire devrait, selon RTE, être comprise entre 40 et 45 GW à la fin du mois de février.
> Les stocks hydrauliques sont désormais largement remplis : alors que la sécheresse les avait fortement dégradés au cours du printemps et de l’été 2022, les stocks hydrauliques dépassent à présent la moyenne des années passées.
> Le prix de l’électricité sur les marchés Spot (livraison pour le lendemain) a largement diminué depuis mi-décembre, étant même nul ou négatif durant une douzaine d’heures pendant les fêtes de fin d’année.