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Orages en Méditerranée : pourquoi sont-ils si violents ?

Alexis VANDEVOORDE

Par Alexis VANDEVOORDE,
mis à jour le

Plusieurs violents orages ont stationné sur les départements de l’Hérault et du Gard ce mardi 6 et mercredi 7 septembre 2022. Rafales parfois supérieures à 100 km/h, forte activité électrique et pluies diluviennes ont causé des inondations. Comment expliquer ces phénomènes méditerranéens violents, soudains et complexes à prévoir ?

Les départements du Gard et de l'Hérault, qui avaient été placés en alerte rouge, ont été en proie à de violentes intempéries ces dernières heures. Un premier système orageux s’est formé mardi 6 septembre à 12 h à proximité de Montpellier, puis un second dans la nuit de mardi à mercredi vers h du matin, dans l’intérieur du Gard, près de Nîmes, apportant des cumuls de plusde 120mm dans la région de Nîmes.

Des orages stationnaires en « V » aux multiples conséquences

Orages en "V" en méditerranée © La Chaîne Météo

Ces orages, stationnaires, ont engendré une très forte activité pluvieuse conduisant à des lames d’eau remarquables atteignant 100 à 200 mm sur des périodes très brèves. Il a été relevé 180 mm à Prades-sur-Lez (Hérault), 111mm à Montpellier (Hérault), et 76 mm sur la ville de Nîmes (Gard). Sur les bassins versants du Gard et de l’Hérault, les cours d’eau n’ont pas manqué de réagir et des inondations ont été observées notamment suite à des ruissellements intenses dans les points bas.

Associée à ces pluies diluviennes, l’activité électrique a été extrême avec près de 15 000 éclairs détectés sur ces deux départements. Une telle densité de foudroiement est rare en France et ne s’observe généralement que sous ces orages stationnaires.

Enfin, de fortes rafales se sont produites, sous l’effet d’un courant de densité entraîné par les pluies intenses. Un courant de densité se produit lorsque les fortes pluies entraînent dans leur sillage l'air froid en altitude : cet air vient s'écraser avec violence sur le sol et provoque de fortes rafales. C'est ainsi que des rafales à 101 km/h ont été relevées à Montpellier et 72 km/h à Nîmes.

Ces systèmes, appelés « orages en V », ont une structure typique en forme de V. La pointe du « V », lieu de l’alimentation de l’orage, est stationnaire durant plusieurs minutes, parfois plusieurs heures. Elle est caractérisée par des courants ascendants qui permettent le développement d’un puissant nuage dans lequel les éléments se déchaînent. Comment explique-t-on un tel phénomène ?

Un potentiel orageux particulièrement marqué en méditerranée

Situation météo : explication des orages © La Chaîne Météo

Ces orages diluviens s’expliquent par un contexte météorologique bien précis couplé à une configuration topographique très particulière à proximité des Cévennes.

La situation météorologique est actuellement propice à une forte instabilité sur l’Europe en liaison avec un système dépressionnaire sur le proche Atlantique. Les orages sont fréquents sur la France dans un flux de sud-ouest chaud et instable.

Sur le golfe du Lion, une dépression s’est formée localement. Elle conduit à la levée du vent marin, de sud à sud-est, qui se confronte à un vent de nord descendant les pentes des Cévennes. Cette confrontation, appelée zone de convergence des vents en météorologie, explique le caractère stationnaire de ces orages qui se sont formés sous l’impulsion d’un contexte très instable et fortement humide.

En effet, la Méditerranée connaît actuellement des températures particulièrement élevées suite aux canicules successives qui se sont produites durant l’été. Ce réservoir de chaleur constitue une énergie potentielle particulièrement importante cette année pour les orages méditerranéens, et peut expliquer la violence des phénomènes observés dès lors que la situation météo, dépressionnaire, s’y prête.

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