Vers un important et très précoce épisode méditerranéen à partir de mardi
Après un dimanche très agité, marqué par des intempéries sur les régions méridionales et un lundi plus calme, une période de très mauvais temps est attendue de mardi soir à jeudi dans le sud-est de la France, faisant craindre des phénomènes violents (orages, grêle, pluies intenses) ainsi que des inondations. Une situation que nous surveillons de près.
Un contexte propice aux phénomènes violents
Dans un contexte devenu dépressionnaire, un thalweg se met en place mardi depuis l'Islande vers l'Espagne. Ce thalweg va s'isoler en goutte froide sur le golfe de Gascogne, avant de traverser lentement la France, d'ouest en est, de mardi soir à jeudi.
En progressant vers l'est, cette goutte froide va se heurter à des remontées d'air très chaud depuis la Tunisie à l'Europe centrale, ce qui va renforcer l'instabilité de la masse d'air.
Autre phénomène à prendre en compte, il s'agit de la température de la Méditerranée particulièrement élevée cette année et toute cette énergie risque d'engendrer des phénomènes encore plus violents que d'habitude.
Voici la chronologie de ces intempéries
Mardi après-midi, avec le rapprochement de la dépression (ou goutte froide) sur le golfe de Gascogne, les premiers orages vont se former dans le sud-ouest et se renforcer sur l'Occitanie. Ces orages vont atteindre le Massif central en fin d'après-midi.
Mardi soir, des orages peu mobiles éclateront en Languedoc-Roussillon. Ils seront ponctuellement violents, accompagnés de pluies intenses ainsi que d'un risque de chutes de grêle. Parallèlement, le vent Marin se renforcera à 70 km/h, levant une forte houle de sud.
Dans la nuit de mardi à mercredi, les orages se poursuivront en Languedoc, gagnant la vallée du Rhône jusqu'au Lyonnais. En Roussillon, une accalmie temporaire est possible.
Mercredi sera la journée la plus critique de cet épisode méditerranéen. En effet, les orages se maintiendront toute la journée de la Provence au Languedoc jusqu'aux Cévennes, apportant de très importants cumuls de pluies. Ces intempéries concerneront également, dans une moindre mesure l'Auvergne-Rhône-Alpes ainsi que la Provence Côté d'Azur. En Roussillon, l'atmosphère restera particulièrement instable également, avec des orages ponctuellement forts.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, le Roussillon devrait renouer avec un temps plus calme. En revanche, du Languedoc à la Provence Côté d'Azur en remontant jusqu'en Rhône-Alpes, les intempéries se poursuivront, sous la forme de fortes pluies, d'orages et d'un fort vent du Sud.
Jeudi, avec la lente progression de la goutte froide vers le centre de la Méditerranée, le temps sera généralement sec en Roussillon grâce à la levée de la tramontane. En revanche, du Languedoc à la Provence Côte d'Azur en remontant vers Rhône-Alpes, il faut à nouveau s'attendre à une journée très agitée, avec des pluies orageuses intenses, augmentant les risques de crues et d'inondations.
À partir de jeudi soir, avec l'évacuation de la dépression vers l'Italie, l'amélioration gagnera progressivement le sud-est, avec le renforcement de la tramontane et la levée du mistral. La période d'intempéries devrait alors se terminer.
Voici les caractéristiques de ces intempéries
- une survenue très précoce de ce type d'événements qui débutent en moyenne fin septembre
- des orages électriques, pouvant localement s'accompagner de chutes de grêle et de rafales de vent
- plusieurs épisodes de pluies intenses (jusqu'à 200 mm sur les Cévennes et 100 mm sous les orages stationnaires près du littoral), entraînant un risque assez important de ruissellements urbains, voire d'inondations
- un vent fort du Sud qui apportera beaucoup d'humidité venant de la mer se condenser sur les reliefs cévenols et alpins, accentuant les risques de crues de cours d'eau
- ce même vent du Sud lèvera la mer avec une forte houle venant du large et un risque de vagues déferlantes et de submersion littorale
- enfin, la conjonction des fortes pluies venant gonfler les rivières côtières et du fort vent de Sud à Sud-est venant de la mer pourrait freiner l'écoulement de l'eau des rivières vers la mer, accentuant les risques d'inondations