Bilan de l'été 2020 : entre sécheresse et pics de chaleur
L'été météorologique(juin-juillet-août)2020 aura été marqué par un temps durablement sec avec des températures d'abord modérées avant de connaître des pics de chaleur récurrents entre la fin juillet et le mois d'août. Une canicule de quelques jours aura même concerné la plus grande partie du pays entre le 6 et le 12 août.
Avec un excédent de température de l'ordre de 1,1°C, cet été devrait se classer en 6ème position des étés les plus chauds, loin derrière 2003 (+3,2°C), 2018 (+2,0°C) et 2019 (+1,7°C). Le mois d'août a été le mois le plus chaud de l'été avec un excédent proche de 2°C tandis que le mois de juin a été proche de la normale (+0,2°C).
Cet été 2020 a été sec avec un déficit de l'ordre de 20% en moyenne sur la période juin-juillet-août. Les précipitations ont été largement excédentaires en juin (+49%) alors que le mois de juillet a été le plus sec jamais enregistré depuis 1959 (-77%). Le mois d'août présente encore un déficit pluviométrique proche de 30%.
L'ensoleillement de cet été a été assez généreux avec un excédent de 7%. Le mois de juillet a été particulièrement ensoleillé avec un excédent de plus de 20% à l'échelle nationale.
© La Chaîne Météo
Un mois de juin très arrosé à l'ouest et au sud
La Bretagne a connu l'un de ses mois de juin les plus arrosés depuis 1959. On retiendra un épisode de pluie particulièrement actif du 10 au 12 juin avec des cumuls atteignant 30 à 60 mm et localement 80 à 90 mm dans le Finistère et le Morbihan soit l'équivalent de plus d'un mois de pluie.
Dans le sud-est un épisode cévenol exceptionnel se produit les 11 et 12 juin. Il est tombé localement l'équivalent de 3 à 4 mois de pluie en 48 heures avec jusqu'à 465 mm observé à Vialas en Lozère.
Les régions au nord de la Seine sont au contraire peu arrosées avec seulement 22 millimètres à Saint-Quentin dans l'Aisne alors que la normale est de 61 mm.
Un mois de juillet historiquement sec
Avec la persistance de conditions anticycloniques la plus grande partie du mois induisant un temps durablement sec et peu orageux, ce mois de juillet se classe largement en tête des mois de juillets les plus secs depuis 1959.
La sécheresse de surface qui s'était amorcé par le nord en juin gagne une grande partie du pays. Selon les données statistiques de Météo-France, le Grand Est, la Bourgogne-Franche-Comté, les Hautsde-France, l'Île-de-France et la Haute-Normandie sont particulièrement touchées avec un niveau de sécheresse localement proche de celui de 1976 qui fait office de "référence".
Côté températures, si la première quinzaine du mois connaît des valeurs à peine de saison, les températures sont plus élevées en deuxième partie de mois avec un pic de forte chaleur les 30 et 31. Des records absolus ont été battus le 30 juillet avec 41.9 °C à Socoa (64) et le 31 juillet avec 39.4 °C à Nevers (58).
Un début août marqué par la canicule
La canicule qui a sévi du 6 au 12 août a été de grande étendue puisqu'elle a concerné 80% du territoire. Avec des pointes à 41-42°C localement dans le sud-ouest, elle a éte moins intense qu'en 2003 et 2019 où l'on avait enregistré respectivement 44,1°C et 46°C. Les records battus ont été beaucoup moins nombreux qu'en 2003 et 2019. C'est entre les Hauts-de-France, la Haute-Normandie et l'Ile-de-France que la canicule a été la plus remarquable en terme de durée et d'intensité avec une alerte de niveau rouge pendant 3 jours.Au niveau national, en terme de durée on reste loins de la canicule d'août 2003 qui avait duré 15 jours.
Le 12 août de fortes averses orageuses mettent fin à la canicule sur les régions de l'ouest et du nord-ouest. Sous les orages les plus actifs, les pluies sont intenses et provoquent quelques inondations localisées. A Deauville (14), il est tombe 36 mm en une heure soit l'équivalent de 2 semaines de pluie. De violentes rafales de vent se produisent par endroits avec 104 km/h sous orage à Paris-Montsouris et 114 km/h à Damblainville (14).
Hormis ces pluies orageuses à l'ouest et au nord-ouest, les précipitations restent trop rares sur les autres régions où la sécheresse reste de mise. Elle s'aggrave nettement dans le sud-est avec jusqu'à 75 jours consécutifs sans pluie à Marseille et Ajaccio.