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Climat de juillet en France : de la chaleur et des orages

Regis CREPET

Par Regis CREPET, météorologue
mis à jour le

Chaque début de mois, La Chaîne Météo vous présente les principales caractéristiques climatiques qui règnent à cette époque de l'année en France métropolitaine. Le mois de juillet marque le cœur de l’été, avec de longues journées chaudes et ensoleillées entrecoupées de gros orages ponctuels. Voici ce que peuvent vous réserver les mois de juillet en France.

Le mois de juillet est typiquement estival en France métropolitaine. C’est un mois chaud et sec, bien ensoleillé, avec un léger dégradé nuageux nord-sud qui favorise le pourtour méditerranéen. Un léger vent est souvent présent au nord de la Loire et sur les littoraux, rythmés par les brises. Au sud-est, Mistral et Tramontane sont fréquents, asséchants les sols et attisant les incendies de forêt. En montagne, les orages sont habituels et parfois violents.

Températures de juillet : le mois le plus chaud

© La Chaîne Météo

Le mois de juillet est considéré comme le mois le plus chaud de l’année, mais quasi ex aequo avec août, qui parfois est même un peu plus chaud en certaines régions. Il est rare d’échapper à une vague de chaleur, voire même à une canicule, étant donné la longueur des journées propices à l’accumulation de l’air chaud. De même, les nuits étant courtes, le rafraichissement nocturne est faible et les températures restent souvent élevées surtout en milieu urbain. Le mois de juillet 2019 a pulvérisé tous les records de chaleur lors du pic du 25 juillet, où l’on a relevé 42,6°C à Paris. La barre des 40°C a été atteinte jusque sur les côtes de la Manche et de la mer du Nord, ce qui était extraordinaire. A contrario, on assiste, certaines années, à un bref coup de fraîcheur qui surprend les vacanciers, notamment en montagne où l’altitude renforce le refroidissement : on a vu certaines étapes du tour de France sous la neige lors du passage des grands cols alpins. D’une façon générale, il peut geler même au cœur de juillet dès 1200 m d’altitude.

Valeurs extrêmes principales relevées en juillet

© La Chaîne Météo

Min

-4°C à Mouthe (25) , 7 juillet 1962

1,3°C à Amiens (80), 29 juillet 1933

1,7°C à Charleville (08), 11 juillet 1993

3°C à Troyes (10), 4 juillet 1984

3,2°C à St Dizier (52), 1er juilet 1962

Max

43,9°C à Entrecasteaux (83), 8 juillet 1982

42,6°C à Paris, 25 juillet 2019

41,5°C à Lille (59), 25 juillet 2019

41,3°C à Rouen (76), 25 juillet 2019

40,1°C à Rennes (35), 25 juillet 2019

Évolution climatique : des mois de juillet très contrastés

© La Chaîne Météo

Depuis les années 2000, les étés sont de plus en plus chauds en France : les mois de juillet ont suivi cette tendance, mais avec de fortes différences d’une année sur l’autre. Les mois de juillet chauds ont toujours existé, parfois même véritablement caniculaires comme en 1983, 1994 et 2006, lequel fut le plus chaud depuis 1900. Plus proche de nous, les mois de juillet chauds se suivent depuis 2015, avec en particulier la canicule de juillet 2019 où tous les records de chaleur ont été battus sur notre pays. Jusqu’en 1980, les mois de juillet étaient régulièrement frais avec de la neige sur nos montagnes. De nos jours, les mois de juillet 2011, 2012 et 2014 ont été également plus frais que les moyennes.

Ensoleillement en juillet : le fameux dégradé nord-sud

© La Chaîne Météo

Si, en météo, rien n’est figé avec des différences annuelles, les mois de juillet ont la réputation d’être typiques du découpage nord-sud, avec davantage de passages nuageux au nord de la Loire, et de plus en plus de soleil en descendant au sud. Le pourtour méditerranéen connaît son ensoleillement maximum. D’une manière générale, les littoraux bénéficient d’un ensoleillement supérieur à l’intérieur des terres, et les montagnes accrochent davantage les nuages, notamment lorsque les orages bourgeonnent par effet orographique.

Précipitations : un mois sec avec quelques violents orages

© La Chaîne Météo

Le mois de juillet est l’un des mois les plus secs de l’année à l’échelle de la France, mais il existe de grandes différences régionales : c’est le cas pour le sud de la France (Bordeaux et Marseille), où la sécheresse est récurrente, alors que dans les terres du centre et de l’est (Paris et Strasbourg), juillet est parfois parmi les plus pluvieux en raison des orages. Cela est surtout notable en zone de reliefs, où les orages peuvent éclater presque un jour sur deux en raison de l’évolution diurne. Les dégradations orageuses de grande ampleur, balayant tout le pays, sont moins fréquentes qu’en juin et qu’en août, mais peuvent être très violentes avec de la grêle et des rafales de vent en raison de la chaleur accumulée.

Principaux évènements météo survenus en juillet depuis 1900

Vagues de chaleur et canicules

© La Chaîne Météo

Les mois de juillet sont marqués par de fréquentes canicules, même si la plus intense revient au mois d’août 2003.

1921 : juillet est caniculaire avec des températures de 38°C à 42°C sur les ¾ de la France. Une valeur (non homologuée) de 44,8°C a été enregistrée à Bourges (18) !

1947 : l’un des étés les plus chauds du siècle. La fin juillet est historique avec 40,4°C à Paris et 41°C à Poitiers (86).

1952 : on relève 37°C à Caen, 38°C à Paris et 41°C à Vichy.

1976 : c’est la fournaise jusqu’à la mi-juillet, avec la grande sécheresse. Il fait de 35°C à 37°C tous les jours sur la moitié nord de la France, avec 20°C à 24°C les nuits. Cette canicule entraîne une surmortalité de 10%.

1983 : le mois de juillet est caniculaire du 9 au 31, avec environ 4700 décès. On relève 42,5°C à St Raphaël (83), 41°C à Clermont-Fd et 39°C à Besançon.

2006 : mois de juillet le plus chaud, torride, avec une chaleur durable du 10 au 30, provoquant plus de 2000 décès. On relève 37°C à Carcassonne, 38°C à Dunkerque et Paris, 39°C à Carpentras.

2015 : Canicule en début du mois, avec 39,7°C à Paris , 38,3°C à Dieppe et 41°C à St-Etienne.

2018 : canicule à la fin du mois avec 37,6°C à Lille et 39,2°C à Carpentras.

2019 : une courte mais intense canicule à la fin du mois pulvérise presque tous les records de chaleur de France, avec un pic du 23 au 25. On relève des valeurs proches de 40°C sur les 2/3 de la France, avec par exemple 39,7°C à Caen, 40° à Rennes, 41°C à Dunkerque, 41,5°C à Lille et 42,6°C à Paris.

2020 : une courte mais intense canicule survient à la fin juillet, avec des records : 39,9°C à Albi (81), 41,9°C à la point de Socoa (64), 41,3°C à Vichy (03) ,41,5°C à Gueugnon (71), 40,6°C à Cazaux (33) et 37,8°C à Boulogne sur Mer (62). On relève aussi 39°C à Paris, et 38°C à Rouen, Dieppe, le Touquet et Lille.

2022 : sécheresse et chaleur durable provoquent les "incendies du siècle" dans les Landes et en Gironde à partir du 12 juillet : 13 800 hectares sont partis en fumée à Landiras et 7000 Ha à la Teste de Buch. L'incendie de Landiras reprendra en août avec, au total, 20 000 ha brulés. Au total, 62 000 Ha de forêts ont été brulés en France lors de cet été 2022.

2022 : du 12 au 25 juillet, une canicule touche le pays, notamment l'ouest, où les records absolus sont battus en Bretagne le 18 juillet, avec 39,6°C à Brest (record absolu), 40,4°C à DInard (35), 40,5°C à Rennes (record) et à Paris, et un maximum de 42°C à Nantes (record absolu) et de 42,7°C à Beaulieu-sur-layon (49).

Orages

Les orages sont puissants en juillet en raison des fortes chaleurs. Ils génèrent des chutes de grêle et des rafales de vent tempétueuses.

1977 : des pluies torrentielles s’abattent pendant 48 h au sud-ouest (jusqu’à 200 mm). Le 8 juillet, de terribles inondations se produisent en Gascogne, avec la crue du Gers à Auch qui submerge la ville de 3 m d’eau en 45 minutes ! On déplore 16 morts dans cette catastrophe.

1980 à 1983 : les étés sont orageux avec de nombreux orages de grêle et des coulées de boue. En région parisienne, il tombe 146 mm à St-Cloud (92) le 21 juillet 1982. Le 25 juillet 1983, les orages provoquent des rafales de vent à 150 km/h dans le Poitou-Charentes (3 morts à Cognac).

1984 : le 11 juillet, des tornades se forment dans l’est, ravageant les forêts vosgiennes (la commune de Mirecourt est dévastée). On déplore 6 morts.

1987 : catastrophe nationale le 14 juillet au Grand-Bornand (74) : un orage stationnaire provoque une crue éclair qui ravage un camping (23 morts).

1991 : le 30 juillet, un déluge s’abat sur Châteauneuf-du-Pape et Orange (84), il tombe jusqu’à 250 mm en 24 h.

1999 : des orages violents déversent jusqu’à 192 mm dans les Landes. Nombreuses inondations.

2001 : le 6 juillet, des orages d’une rare violence éclatent toute la nuit en Ile de France, déversant 110 mm à Paris (record). La Seine déborde pendant plusieurs jours en aval. L’orage atteint Strasbourg : un arbre s’écroule sur la foule en plein concert et tue 11 personnes.

2003 : le 15 juillet, des orages meurtriers dévastent le sud-ouest (4 victimes). Des chutes de grêle s’abattent mais ce sont surtout les rafales de vent qui sont exceptionnelles, dépassant localement la force de la tempête de décembre 1999, avec 158 km/h à Biscarrosse (40) et à Bordeaux.

2004 : le 7 juillet, en plein été, tempêtes et pluies exceptionnelles touchent la Bretagne. Il tombe jusqu’à 110 mm à Quimperlé (29) avec des rafales de vent à 130 km/h à l’île de Groix.

2013 : le 29 juillet, de violents orages frappent la vallée du Rhône et la PACA. Il tombe de 80 à 100 mm en quelques heures et le vent atteint 152 km/h à Vignon-sur-Verdon (83) et 140 km/h à Sospel (06), 110 km/h à Menton.

2017 : le 9 juillet, de violents orages provoquent des inondations à Nantes et à Paris, où il tombe 98 mm aux buttes Chaumont. Des métros sont inondés.

Tempêtes

Les tempêtes de type hivernal, liées à des dépressions, sont quasi inexistantes en juillet.

1969 : la tempête du 6 juillet est historique et meurtrière. Une dépression non prévue arrive par la Bretagne puis longe toutes côtes de la Manche. Le vent atteint 166 km/h à Brest, généralement 110 km/h le long de la Manche, et même 119 km/h à Paris-le-Bourget. La houle atteint 8 à 10 m avec des creux proches de 12 m dans la baie de St-Malo. Les campings sont dévastés et les bateaux coulés. On déplore une trentaine de morts et une quarantaine de blessés.

2003 : l’épisode orageux du 15 juillet génère des vents supérieurs à 150 km/h au sud-ouest de la France, notamment entre le bordelais et le Poitou, pouvant être comparé à une tempête par son extension géographique et sa durée (plusieurs heures). Les rafales maximales ont atteint 158 km/h à Biscarosse (40) et à Bordeaux (33), et 130 km/h à Tours.

2021 : la tempête "Zyprian" balaie le nord-ouest avec jusqu'à 143 km/h à Ouessant, 146 km/h à Plougonvelin, 113 km/h à Brest, des records pour un mois de juillet.

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