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Bilan tempête CIARA : 219 km/h en Corse et 165 km/h dans le Cotentin

Gilles MATRICON

Par Gilles MATRICON, météorologue
mis à jour le

La tempête CIARA a balayé un large tiers nord de la France entre le dimanche 9 et mardi 11 février. Elle s'est ensuite déchaînée sur les Alpes-Maritimes et la Corse. Voici le bilan définitif de cette tempête.

Cette tempête d'hiver était liée à la présence d'un imposant système dépressionnaire sur l'Atlantique Nord, qui a été propulsé par un violent Jet Stream (vents de haute altitude qui soufflent vers 10 000 m) vers les îles britanniques puis le nord de l'Europe, d'où les intempéries qui se sont produites.

© La Chaîne Météo

Un gradient de pression très resséré en surface

Ce vaste système dépressionnaire est venu s'opposer à un anticyclone très puissant sur les Açores et l'Espagne. La zone de contact entre ces deux centres d'action passe par le nord de la France. Ainsi, dimanche, le gradient de pression était très important avec 1000 hPa à Cherbourg contre 1030 hPa à Toulon. C'est cette différence de pression au sol qui a favorisé en partie les vents violents que le nord de la Bretagne, le bassin parisien, la Normandie, les Hauts-de-France, le Grand-Est et la Corse ont connu.

Un Jet Stream exceptionnellement puissant en altitude

A ces grand écarts de pressions vient s'ajouter le Jet Stream qui circule vers 9000 mètres d'altitude. Celui-ci a été remarquablement rapide avec des vents à près de 380 km/h, des valeurs qui ne sont cependant pas des records. Pour preuve, un avion parti de New-York dimanche matin a atterri moins de 5 heures plus tard à Londres au lieu de 6h30 de trajet habituellement. Dans le sens inverse, il fallait en revanche compter 11h de vol, face au vent puissant.

Ce Jet Stream, qui délimite justement le vaste système dépressionnaire atlantique du puissant anticyclone des Açores, a donc renforcé les rafales de vent au sol en dynamisant le système perturbé.

Jusqu'à 219 km/h en Corse

Entre dimanche et lundi, des rafales tempétueuse ont donc touché le nord de la France. En bord de mer, une rafale à 165 km/h a été relevée à Gatteville-le-Phare dans le Cotentin, un phare particulièrement exposé et pas vraiment représentatif. On avait relevé aussi une rafale à 155 km/h à Barneville, sur la côte ouest du département de la Manche.

Par ailleurs, on a relevé : 181 km/h au sommet du mont Markstein (68) à 1265 m d'altitude. 139 km/h à Granville (50) et à Boulogne sur mer (62) 126 km/h à Belmont (67) 121 km/h à Strabourg (67), il s'agit d'un record mensuel, 104 km/h à Paris (et 152 km/h au sommet de la Tour Eiffel).

© La Chaîne Météo

© La Chaîne Météo

Un épisode remarquable par sa durée

A l'inverse des tempêtes classiques d'hiver qui provoquent des vents violents sur quelques heures seulement, cette tempête Caria est remarquable par sa durée, qui s'étire entre 12 et 24 heures sur la Nomandie et les Hauts-de-France.

Tout l'ouest de l'Europe est affecté

Les îles britanniques ont subi également cette tempête puisque des rafales à près de 190 km/h ont été mesurées dans la montagne écossaise, ce qui n'est certes pas un record par là-haut. Ces vents violents se sont accompagnés de fortes pluies qui ont provoqué des inondations dans le nord de l'Angleterre où il est tombé localement l'équivalent d'1 mois de précipitations en 24 heures. Le Bénénlux et le nord de l'Allemagne ont également été fortement touchés.

En conclusion, on retiendra que cette tempête CIARA se classe légèrement au-dessus des tempêtes hivernales classiques tout en restant habituelles à cette époque de l'année. Son occurence est de 1 fois tous les deux ou trois ans, la dernière en date étant la tempête EGON de janvier 2017, qui avait été plus forte (on avait alors relevé 146 km/h à Dieppe, 143 km/h à Amiens et 130 km/h à Caen à l'époque). D'autre part, il n'existe pas de corrélation entre cette tempête classique et le réchauffement climatique, d'autant plus que les études officielles à ce sujet indiquent : "L'état actuel des connaissances ne permet pas d'affirmer que les tempêtes seront sensiblement plus nombreuses ou plus violentes en France métropolitaine au cours du XXIe siècle" (Météo France).

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