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Montée des eaux, fonte des glaces : que retenir du rapport du GIEC ?

Cyrille DUCHESNE

Par Cyrille DUCHESNE, météorologue
mis à jour le

Le Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (GIEC) vient de publier un rapport spécial sur les océans et la cryosphère (glaces, neige et sols gelés). Rédigé par une centaine de scientifiques internationaux, ce rapport de 1000 pages met en évidence les impacts du changement climatique sur les océans et les glaces dans les prochaines décennies.

Ce rapport du GIEC dresse un état des connaissances sur les changements qui se sont déjà opérés sur les océans et la cryosphère puisque la température mondiale a déjà grimpé de +1,2°C depuis le début de l'ère industrielle. Il établit ensuite des projections sur les changements à venir selon des modèles d'évolution du climat en lien avec des scénarios d'évolution des rejets de gaz à effet de serre.

Montée des eaux : de 40 cm à 110 cm d'ici 2100

L'élévation du niveau des océans pourrait atteindre 110 cm selon la projection la plus pessimiste du GIEC, dans le cas où les rejets de CO2 resteraient élevés à l'échelle planétaire. La fonte de la calotte groënlandaise et de certaines parties de l'inlandsis antarctique contribueraient pour une grande part à cette élévation du niveau de la mer. Dans le scénario le plus vertueux de réduction drastique de rejets de gaz à effet de serre, la montée des eaux n'atteindrait que 40 cm en 2100.

© La Chaîne Météo

Actuellement la montée du niveau des eaux des océans est de l'ordre de 3,6 mm par an, mais elle pourrait atteindre 1,5 cm par an à la fin du siècle selon les projections les plus pessimistes.

Acidification des océans

Comme les mers absorbent une grande partie du réchauffement lié aux activités humaines, les eaux se réchauffent. Elles restent en surface, ce qui engendre moins de brassage et une perte en oxygène et aboutit à une acidifiacation des eaux qui ont de lourdes conséquences sur les récifs coraliens. Lorsque les eaux ne sont plus assez oxygénées, on aboutit à la présence de "zones mortes" car la vie aquatique n'y est plus possible.

© La Chaîne Météo

Des cyclones et tempêtes plus intenses

Avec le réchauffement des eaux, la zone de formation et de vie des cyclones pourrait s'étendre géographiquement et les phénomènes qui les accompagnent (vent, pluies, marées de tempête, submersions...) être plus intenses. Les tempêtes dans les zones tempérées risquent elles aussi de frapper avec plus de violence.

© La Chaîne Météo

Une fonte inexorable des glaciers et du permafrost

La fonte des glaciers déjà entamée en ce début de siècle devrait s'accélérer dans les prochaines décennies. Selon les divers scénarios, leur taille pourrait se réduire de 50 à 80% d'ici 2100. Ces glaciers qui alimentent les cours d'eau auront des conséquences importantes, notamment sur l'écosystème des régions de haute montagne s'ils sont amenés à disparaître. Avec le réchauffement la période d'enneigement de nos montagnes sera réduite , ce qui induira des conséquences importantes sur les activités et le tourisme liés à la montagne. Dans les régions arctiques, la fonte du pergelisol (sol gelé la plus grande partie de l'année) va s'accélérer, libérant des quantités non négligables de gaz à effet de serre.

© La Chaîne Météo

Un habitant sur 5 subira les effets du réchauffement sur les océans et les glaces

Selon le rapport du GIEC seront fortement menacés :

- 680 millions de personnes vivant dans les zones côtières à faible élévation

- 670 millions de personnes vivant dans les régions de haute montagne

- 65 millions de personnes vivant dans les petits états insulaires

- 4 millions de personnes vivant dans la région arctique.

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