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Douceur en février : risque de canicule en été ?

Regis CREPET

Par Regis CREPET, météorologue
mis à jour le

Un mois de février doux tel que nous venons de le connaître en France pourrait-il être un indicateur de risque de canicule pour cet été ? Analyse de notre expert météorologue Régis Crépet.

Au vu des températures remarquablement douces que nous connaissons en France en ce mois de février, vous êtes nombreux à nous poser la question du risque éventuel de canicule cet été. Pour apporter une réponse il est nécessaire de prendre comme base les prévisions saisonnières qui donnent le scénario météo le plus probable pour les mois à venir, puis l'analyse statistique qui permet d'observer d'éventuelles analogies.

© La Chaîne Météo

Mars : un mois indicateur pour l'été à venir

L'analyse des années passées où les mois de février furent doux, avec une vague de douceur significative, ne permet pas de dégager des similitudes. Tous les scénarios se sont en effet produits, à savoir des étés chauds, orageux et même parfois frais. Au niveau statistique, les mois de février ne sont donc pas des indicateurs probants pour déterminer le risque de canicule estivale.

Statistiquement ce sont plutôt les mois de mars et de mai qui peuvent permettre de dégager des signaux pour la tendance de l'été, comme le montre notre infographie ci-dessus qui illustre l'évolution météorologique de deux années où les étés furent caniculaires, à savoir l'été dernier et celui de 2003. On s'aperçoit que la période hivernale est radicalement opposée et que le printemps fut également différent. Les autres courbes retracent l'évolution des années précédentes où les mois de février furent marqués par une grande vague de douceur similaire à celle actuelle de février. Là encore, nous constatons qu'il n'y a pas de similitude qui se dégage.

© La Chaîne Météo

La sécheresse : un facteur de risque

Un indicateur de risque de canicule plus probant est l'humidité des sols. En effet, la faible humidité des sous-sols est un handicap avant d'affronter le printemps et surtout l'été. Sur ces trois mois d'hiver, la pluviométrie est déficitaire de 14% en moyenne sur le pays. Il n'y a donc pas assez d'eau, notamment après un été et une première partie d'automne très sec en 2018. Il nous faudrait donc un printemps arrosé pour espérer ne pas avoir de restrictions d'eau très rapidement, ce qui ne semble pas être le cas.

© La Chaîne Météo

La "barrière anti canicule"

On sait désormais que des sols secs sont propices à la survenue de fortes chaleurs et de canicule. Après celle de 2003, une étude avait été menée par Robert Vautard, directeur du LSCE (Laboratoire des sciences du climat de Saclay/CEA, CNRS) et Pascal Yiou (également du LSCE), mettant en évidence le lien étroit entre "sécheresse" et "canicule".

Cette étude montre que les canicules en France sont souvent associées à des hivers secs dans une large bande, allant de l'Espagne au nord de l'Italie en passant par les Pyrénées et le Midi de la France. "C'est la naissance du signal" , explique Pascal Yiou. C'est nécessaire mais toutefois pas suffisant, comme on l'a vu l'été dernier, pour annoncer un été caniculaire même si notre modèle saisonnier semble s'orienter vers un été prochain plutôt chaud et sec.

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