Sécheresse : un été à guêpes ?

Des yeux immenses, un corps fin strié de jaune et de noir, elles s’invitent à vos repas et tournent autour de vous jusqu’à ce que vous battiez en retraite…Si l’été rime forcément avec guêpes, la chaleur du mois d’août les a-t-elles rendues plus nombreuses cette année ?

Une année à guêpes ?

Claire Villemant, spécialiste des guêpes au Museum National d’Histoire Naturelle nous explique qu’« il n’y a pas d’augmentation des guêpes à l’échelle nationale. Cela dépend vraiment de chaque département français. L’année dernière, il y en avait beaucoup en Bretagne et cette année, on m’a informé que c’était plutôt l’Essonne. Cette année n’est pas ce qu’on appelle une année à guêpes. Mais c’est très difficile à chiffrer car on compte seulement le nombre de nids qu’on tue. S’il y a 4 ou 5 guêpes qui vous tournent autour lorsque vous mangez, ce n’est vraiment rien car un nid en comporte des milliers. Cette année, leur présence me semble tout à fait normale.»

L’influence de la météo

Les conditions climatiques de l’année jouent un rôle primordial dans leur pullulation, mais « contrairement à ce qu’on peut entendre, un hiver très froid leur est bénéfique. En fait, la colonie est fondée au printemps, et à l’automne, les reproducteurs s’accouplent et toutes les autres guêpes meurent. Les reines se mettent ensuite à l’abri pendant l’hiver. Si l’hiver est très froid, elles sont en hibernation et ne sortent pas. Elles ressortent donc en pleine forme au printemps. Si l’hiver se caractérise par contre par une alternance de chaud et de froid, elles sortent trop tôt et sont souvent prises au piège par un nouveau coup de froid. Mais la météo n’est pas la seule variable dans leur nombre, il y a d’autres facteurs comme la présence d’insectes dont elles se nourrissent » précise Claire Villemant.

Si la chaleur de l’été n’augmente pas leur nombre, elle a cependant une « incidence sur leur comportement : elles sont plus actives, donc nous les percevons comme plus nerveuses. Cela s’explique par le fait que les insectes sont des animaux à sang froid, leur activité augmente donc avec la chaleur. La pression atmosphérique qui accompagne les orages joue aussi un rôle. On peut donc dire que le risque d’être piqué augmente avec la montée des températures, mais ce n’est qu’une tendance qui varie en fonction du comportement des gens ».

Comment se protéger ?

« Ce sont les gens qui ont peur qui se font toujours piquer. Dans les voitures, cela peut être catastrophique ! » précise la spécialiste.

Alors, comment se conduire en présence de guêpes ? : « il faut rester extrêmement calme et si vous êtes dans une voiture, garez-vous et ouvrez toutes les fenêtres. Les guêpes sont agitées dans les voitures tout simplement parce qu’elles paniquent de ne pas réussir à sortir. Mais vous, elles vous ignorent. »

Plus inquiétant, la présence d’un nid nécessite l’intervention de professionnels : « si le nid est loin de votre maison, dans votre jardin par exemple, il n’y a pas de danger. Mais s’il se trouve chez vous, alors mieux vaut le détruire avec des produits adaptés. Il faut savoir qu’elles chercheront à s’installer à nouveau, donc il faut trouver où se situe leur passage et le boucher.»

Quoi qu’il en soit, adoptez une attitude écologique et n’oubliez pas que « les guêpes font partie de notre écosystème, il n’est pas question de chercher à les détruire à tout prix : elles nourrissent leurs larves avec les insectes qui abîment les plantations. Elles sont indispensables au bon développement des cultures et des arbres fruitiers. »

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