Sécheresse : un mois de juillet inquiétant ?

Alors que 43 départements sont actuellement en restriction d’eau, certains parlent d'une sécheresse exceptionnelle.

2009, une année record ?

Selon Jean-Claude Vial, adjoint à la direction de l’eau au Ministère de l’écologie, « la situation n’est pas exceptionnelle. Il s’agit d’une sécheresse moyenne car seulement une quarantaine de départements est concernée. En comparaison, nous sommes très loin de l’année 2005 qui, à la même période, avait mis plus de 70 départements en restriction.
En 2009, la particularité se situe plus dans le fait que c’est la partie Nord qui est concernée. Il y a un léger déficit hydrologique. Alors que dans la moitié Sud il y a plutôt un excédent. En 2008, il n’y a pas eu de problème de sécheresse car les précipitations étaient importantes.
En comparaison, il y avait une vingtaine de départements en limitation et 6 en restriction totale. »

Comment se décide une restriction d’eau ?

« Les années précédentes nous ont appris à suivre et anticiper les niveaux d’eau dans les nappes et rivières. Nous décidons d’un arrêté en fonction de l’eau disponible dans ces nappes, mais aussi selon les usages qui en sont fait. Il faut savoir que l’agriculture consomme 80% des ressources l’été, mais cela se fait sur une courte période. Le reste de l’année, l’agriculture consomme la moitié des ressources, la population un quart et l’industrie le dernier quart restant » explique Jean-Claude Vial.

Des usages différents selon les régions et dont l’ampleur varie fortement, comme le précise le Ministère de l’écologie : « il y a de gros problèmes en Poitou-Charentes à cause des besoins de l’agriculture. Dans l’Est de la région parisienne, la situation est différente : les besoins de la population sont trop grands par rapport aux ressources disponibles. »

Une situation qui va continuer à s’aggraver ?

« Nous ne sommes pas inquiets car c’est toujours à cette période, début août, que survient le pic de sécheresse. Cela peut encore continuer à augmenter jusqu’à mi-août dans certaines régions à cause de la récolte de maïs. Mais on ne peut pas parler de tendance au réchauffement car 2007 et 2008 ont été des années humides et la sécheresse de 2009 est largement inférieure à celle de 2005. La France a de toute manière des ressources globales suffisantes, les problèmes sont plus d’ordre local » précise Jean-Claude Vial.

Pas de grosse inquiétude donc, d’autant plus que les municipalités tentent de plus en plus des solutions novatrices comme « désaler l’eau de mer comme c’est le cas à Porquerolles, remplacer les cultures de maïs par des tournesols, recharger les nappes d’eau souterraines et mettre en œuvre des processus de récupération de l’eau de pluie. »

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