Prévisions saisonnières pour la France et l'Europe : suite de l'hiver / printemps

Chaque mois, avec notre météorologue Régis Crépet, les prévisionnistes de METEO CONSULT font un travail de synthèse après analyse des résultats des modèles américains et européens spécialisés dans ce domaine. Il faut néanmoins étudier cette prévision avec beaucoup de circonspection : cette science en est encore à son début et il faudra de nombreuses années d'expériences pour pouvoir compter sur des résultats vraiment fiables. Mais chacun peut se faire une opinion en suivant de façon critique et objective la synthèse que METEO CONSULT effectue mensuellement.

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© La Chaîne Météo

Résumé pour la France métropolitaine :

L’ensemble des modèles utilisés pour l’élaboration des prévisions saisonnières, ainsi que les calculs de Météo Consult, n’envisagent pas d’anomalie froide pour le trimestre février/mars/avril, même si nous entrons désormais dans une période où le potentiel de froid devient plus marqué, dès la fin de ce mois de janvier. Malgré tout, les coups de froid resteront passagers et n’impacteront pas vraiment les températures mensuelles, qui resteront globalement « dans les moyennes » voire légèrement supérieures, hormis le mois de mars qui s’annonce assez froid. Les précipitations seront excédentaires sur les deux-tiers nord de la France, sous l’influence des vents dominants d’ouest, tandis que l’extrême sud-est connaît désormais une période plus sèche sous l’influence de fréquents épisodes de Mistral. De ce fait, les reliefs retrouveront des épisodes de neige, parfois à basse altitude, surtout pour les Alpes du nord.

Cela devrait aboutir à un printemps très frais en mars – avril, avant le retour en mai d’un temps plus conforme à la saison.

Résumé hémisphère nord :

Les vagues de froid exceptionnelles connues entre l’Ukraine et la Méditerranée Orientale cessent en cette deuxième quinzaine de janvier et ne sont pas amenées à se reproduire. Au contraire, tout le bassin méditerranéen est amené à connaître des conditions anticycloniques stables, et c’est même la problématique de la sécheresse qui sera d’actualité en vue du printemps. De même, le froid qui a repris de l’intensité en Amérique du nord devrait s’estomper en février. Cependant, comme prévu initialement, le Québec conservera des conditions hivernales plus durables (forte anomalie négative des températures qui se maintient en février).

Nota :

Ces prévisions météorologiques à long terme mettent en évidence des anomalies (de températures, de précipitations et de pression par exemple) pour une saison, c'est à dire pour un trimestre. Ces tendances globales sont ensuite affinées et rapportées au mois. A l'heure actuelle, ces prévisions à l'échelle du mois sont fiables à 60%.

Nouveauté : METEO CONSULT élabore désormais une tendance saisonnière encore plus fine, par décade, ce qui permet de nuancer les prévisions mensuelles qui ne sont pas forcément représentatives. Ces prévisions seront prochainement disponibles sur le site METEO CONSULT (1).

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Mois par mois en France métropolitaine:

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Février : très changeant, souvent perturbé sous l’influence d’un flux d’ouest dominant. Températures présentant - au final - un bilan proche des moyennes. Précipitations supérieures aux moyennes sauf sur le pourtour méditerranéen où elles seront déficitaires sous l’influence d’un temps majoritairement anticyclonique ou soumis au Mistral.

Le potentiel de subir des périodes froides est plus marqué qu’en janvier, avec de plus fréquentes coulées d’air arctique apportant de la neige sur la plupart des massifs. Dans cette configuration, la neige pourra aussi faire ponctuellement son apparition en plaine.

1ère décade : plutôt froide dans la continuité de la fin janvier. Neige en plaine.

2ème décade : tendance au redoux dans un flux de secteur sud-ouest.

3ème décade : à nouveau plus froide (de saison) avec de la neige à basse altitude.

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Mars : froid et humide (à priori le mois le plus froid de l’hiver). Sans parler d’une configuration semblable à mars 2013 (chutes de neige historiques au nord de la France), notre pays pourrait connaître des épisodes de neige en plaine (à l’instar de mars 2001 par exemple) et des températures inférieures aux moyennes de l’ordre de 1°C environ. Les précipitations seront dans les normales, voire excédentaires sur les reliefs (neige abondante). Mais une sécheresse se maintiendra en Languedoc-Roussillon en raison du Mistral fréquent.

La France sera sous l’influence des dépressions se bloquant contre l’air froid qui restera tenace sur l’Europe centrale et la Scandinavie. Le flux dominant sera orienté au nord-ouest ou au nord, avec des bascules temporaires au secteur nord-est.

1ère décade : temps froid et neigeux. Anomalie de température pouvant atteindre –3°C sur notre pays.

2ème décade : encore du froid, mais des conditions plus anticycloniques.

3ème décade : temps perturbé mais passagèrement plus doux.

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Avril : conditions majoritairement anticycloniques sur les trois quarts nord-est de la France, sauf sur le pourtour méditerranéen, soumis à une influence dépressionnaire sur le bassin. Le temps sera donc plutôt sec et frais sur la France, mais pluvieux au sud. Cette configuration globale semble propice à de belles journées mais à des nuits froides avec le risque de gelées tardives. Au sud, les pluies pourraient prendre l’aspect « d’épisodes méditerranéens ».

1ère décade : très frais. Régime de giboulées.

2ème décade : températures de saison. Flux tournant au secteur sud à sud-ouest.

3ème décade : très net réchauffement. Le temps pourrait devenir ponctuellement orageux.

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Synthèse du printemps :

Le printemps 2015 pourrait être assez sec, notamment en mai. A ce jour, aucune anomalie particulière de température n’est modélisée. Le mois de juin pourrait être de saison avec le retour d’orages disséminés : la sécheresse des sols superficiels pourrait donc être assez marquée par endroit.

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Quelles sont nos méthodes ?

Nous analysons les résultats numériques issus des principaux centres de calculs mondiaux, américains et européens (modèles ECMWF, MET OFFICE, CFS, NCEP, IRI, JMA et Hadley Centre for Climate Prediction and Research). Ces résultats, qu'il faut prendre comme une "tendance", sont ensuite comparés aux grands cycles climatiques et océaniques en cours (Nina, Nino, Neutral, ONA, OA, QBO...) afin de les ajuster. S'ajoutent à cela des méthodes de calcul permettant de corréler à ces résultats des normes statistiques. Depuis quelques semaines, METEO CONSULT développe son propre modèle de prévisions saisonnières : actuellement en période de test, ce modèle aboutira, au final, à une prévision décadaire, ce qui apportera des nuances au sein de cet ensemble trimestriel.

Ces calculs sont expérimentaux : par souci de transparence nous souhaitons vous en faire part, tout en insistant sur leur caractère purement indicatif.

(1) EXCLUSIF : la prévision saisonnière décadaire permettra prochainement d'apporter des nuances au sein d'un ensemble climatique mensuel, dans l'objectif d'améliorer la prévision du temps sensible prévu par paramètres. Il s'agit d'un axe de recherche prometteur dans le domaine des prévisions à long terme