Intempéries en Europe : entre inondations et vague de froid

Depuis le milieu de la semaine, l'Europe est coupée en 2 zones d'influences : de la Russie à l'Allemagne à la Roumanie, un puissant anticyclone apporte de l'air de plus en plus froid et sec sur ces pays, repoussant les dépressions vers le bassin méditerranéen avec à la clef de violentes intempéries, sous forme de pluies diluviennes voire d'orages des Balkans à la Grèce. Violent conflit de masses d'air Une dépression très active s'est donc creusée au large de l'Italie en raison d'un conflit de masses d'air important entre de l'air froid descendant d'Europe du Nord et de l'air très doux remontant d'Afrique du Nord vers la Turquie et les Balkans. Orages, neige et vent selon les régions Ainsi de violentes pluies orageuses se sont abattues dans les pays de l'ex-Yougoslavie toute la semaine, le tout accompagné de températures très douces pour la saison puisqu'on relevait encore 18°C à Belgrade mercredi dernier. Une douceur fortement pluvieuse à l'origine de nombreuses crues de rivières et d'inondations en Slovénie, Bosnie, Serbie et en Albanie. Ce week-end, avec le lent déplacement de la dépression vers l'Est, c'est au tour de la Grèce, de la Bulgarie à la Turquie d'être touchées par de fortes intempéries avec des cumuls de pluie qui peuvent localement dépasser les 100 millimètres. Au nord de la dépression avec l'irruption d'air glacial en provenance de Russie, la neige tombe à basse altitude sur les reliefs de la Bosnie-Herzégovine, de la Croatie : des tempêtes de neige sont même en cours. Avec l'accentuation du froid, cette neige atteint la plaine, la région de Belgrade où on attend -15°C lundi matin... A noter enfin de violentes rafales de vent sur les littoraux de la mer Adriatique et d’Égée avec une mer agitée à forte, avec un risque de Bora le long des côtes dalmates dimanche et des rafales à plus de 120 km/h vers Dubrovnik. Vague de froid de la Scandinavie au centre de l'Europe Plus au nord, c'est un froid plus sec qui est véhiculé par l'anticyclone sibérien et qui s'étend depuis la Scandinavie vers de nombreux pays d'Europe centrale et du nord aux premiers rangs desquels on trouve l'Estonie, la Lituanie, la Lettonie, la Pologne mais également l'Allemagne. Dimanche matin, le mercure a plongé à -15°C dans l'agglomération de Berlin, -20°C en Pologne, - 22°C en Estonie. La Roumanie est également sous l'influence de cette masse d'air froid avec -8°C relevés à Bucarest. L'air froid finit par gagner la partie cette semaine, jusqu'à -40°C à Moscou L'anticyclone va en effet se renforcer cette semaine et on attend aucun dégel sur une très grande partie de l'Europe avec des températures très fortement négatives. Le froid va même s'accentuer encore d'un cran puisqu'on attend de -10 à -20°C entre la Roumanie, la Serbie en remontant vers les pays baltes et scandinaves. En Ukraine et Biélorussie, la température pourra s'effondrer vers -30°C dans les régions de Kiev et de Minsk et même frôler les -40°C à Moscou situé dans l'épicentre de cette vague de froid majeure. La France en limite Déjà samedi matin, l'influence de cet air très froid était palpable de la Lorraine à Rhône-Alpes mais surtout dans le Jura où il a fait -10°C à Pontarlier et même -15°C à Mouthe (des villes relativement habituées en plein hiver à de tels froids). Samedi soir, un violent coup de vent a balayé le Nord-pas-de-Calais puis dimanche matin les Alpes-Maritimesn en liaison justement avec cette accentuation du froid en Europe Centrale qui tente de déborder l'est de la France, d'où les phénomènes violents passagers obeservés sur ces 2 extrémités de la France. C'est entre mercredi et jeudi, lorsque le vent va s'orienter au Nord-est qu'on attend une baisse de la température sur l'ensemble de la France avec un froid dont l'intensité reste encore à déterminer (tout va dépendre du comportement de l'anticyclone russe : va t-il réussir à s'étendre vers l'Atlantique ou bien le flux zonal atlantique très perturbé que nous connaissons depuis la mi-décembre va t-il lui faire barrage ?). Dans tous les cas de figure le risque de neige en plaine devient de plus en plus crédible sur les régions centrales... Une situation à suivre de près...