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Ouragans de plus en plus puissants : faut-il créer une nouvelle catégorie ?

Par Regis CREPET, météorologue
mis à jour le

Alors que l’ouragan Melissa a atteint des vents extrêmes rarement mesurés dans l’Atlantique, la question ressurgit : l’échelle Saffir-Simpson, qui classe les ouragans jusqu’à la catégorie 5, est-elle devenue insuffisante ? Le débat est ouvert, mais aucune autorité ne prévoit d’ajouter une “catégorie 6”.

Melissa est le troisième ouragan le plus puissant dans l'Atlantique © CIRA/ RAMMB

La puissance qu'atteignent certains ouragans, dépassant nettement la catégorie maximale 5/5 sur l'échelle internationale de Saffir-Simpson, relance le débat sur l'éventuelle possibilité de créer un 6ème niveau.

Une échelle conçue pour les vents, pas pour les dégâts

Créée dans les années 1970, l’échelle Saffir-Simpson classe les ouragans de 1 à 5 selon leur vent moyen sur une minute, la catégorie 5 commençant à 252 km/h. Elle ne prend pas en compte la marée de tempête ni les pluies diluviennes, pourtant souvent les plus destructrices. Le National Hurricane Center rappelle qu’un ouragan de catégorie 5 signifie déjà des « dommages catastrophiques ».

L'échelle de Saffir-Simpson est la mesure officielle de la force des ouragans © La Chaine Météo

Des ouragans qui dépassent parfois les seuils, surtout avec le réchauffement climatique

Plusieurs études récentes suggèrent que certains cyclones tropicaux franchissent déjà les seuils supérieurs. Dans un article publié dans les PNAS (Wehner & Kossin, 2024), des chercheurs proposent à titre hypothétique une catégorie 6 à partir de 309 km/h, soulignant que la probabilité d’atteindre ces vitesses pourrait doubler dans un monde à +2 °C. D’autres climatologues, comme Michael Mann (climatologue américain) estiment que ce débat illustre surtout la difficulté à communiquer la dangerosité croissante des cyclones extrêmes.

Un débat scientifique, pas une réforme opérationnelle

Le NHC a réaffirmé qu’aucune nouvelle catégorie n’est prévue : mieux vaut développer des outils d’alerte multi-aléas combinant vent, pluie et submersion. Néanmoins, chaque ouragan extrême, comme Melissa, ravive la réflexion : dans un climat plus chaud, les cyclones ne seront pas forcément plus nombreux, mais ils pourraient franchir de nouveaux seuils d’intensité.

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