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Canicule et vague de chaleur à venir : courte, intense, et moins difficile à supporter que la précédente

Florent SCHINDLER

Par Florent SCHINDLER,
mis à jour le

Le pays s'apprête à connaître en fin de semaine de fortes chaleurs. Zones concernées, intensité attendue, durée prévue, nous avons interrogé nos météorologues Régis Crépet et Alexis Vandevoorde pour en savoir plus sur cette seconde vague de chaleur de l'année.

La vague de chaleur s'annonce courte mais intense © Adobe Stock

La Chaîne Météo : Vous annoncez une nouvelle canicule et vague de chaleur pour la fin de semaine. Comment qualifiez-vous cet épisode ?

Régis Crépet : La vague de chaleur à venir sera la deuxième de l'année. La première vague de chaleur (du 29 juillet au 5 août) a surtout concerné les régions de la moitié est. Il avait fait 38°C en Occitanie et 36°C en Limousin, puis de 34° à 38°C de la Touraine à l’Ile-de-France avec des températures nocturnes « tropicales » (de 20 à 22°C).

On attend à peu près la même situation de dimanche à lundi soir, mais le coup de chaud attendu sur l’Aquitaine dimanche sera nettement plus intense. De nombreuses villes pourraient connaître des températures de 40°C comme Bordeaux, ce qui n’était pas le cas la dernière fois. Quand à la canicule déjà présente au sud-est depuis une semaine, elle va se prolonger jusqu’à ce week-end. Les nuits seront durablement plus chaudes ce qui conduit à une situation plus difficile à supporter. Si la durée semble longue, elle est assez conforme à ce qui se produit chaque été. L’année dernière, des températures similaires s’étaient maintenues tout au long du mois de juillet à Nice et Perpignan par exemple.

Pour le reste du pays, le coup de chaleur qui se mettra en place, selon les régions, de samedi à mardi, pourra être qualifié de courte vague de chaleur, un peu à l’image de celle du 29 juillet au 5 août. Elle sera en revanche plus intense et plus généralisée, car toute la France sera concernée pendant un jour ou deux avec des seuils de canicule atteints sur de nombreuses régions, mais sur un temps court.

La Chaîne Météo : Pourquoi cette vague de chaleur sera moins difficile à supporter que la précédente ?

Alexis Vandevoorde : Un critère particulier a caractérisé la vague de chaleur précédente : le taux d’humidité dans l’air et le ressenti très « lourd » avec une température ressentie très élevée. La dernière vague de chaleur de la fin du mois de juillet est restée modeste, au regard des vagues de chaleur observées ces 10 dernières années.

Pourtant, sous l’effet de cette humidité parfois record, la température ressentie à l’échelle nationale a battu un nouveau record depuis 1950, avec des conditions difficilement supportable. Paris, Lyon, Bordeaux, Toulouse ont atteint une température ressentie en raison de l’humidité (humidex) de 45, descendant rarement sous les 30 au cours des nuits.

En fin de semaine, les températures seront par endroit plus élevées que durant la fin juillet, mais avec une humidité moins importante. L’inconfort devrait être réduit et le risque de danger sanitaire associé au coup de chaleur plus limité.

LCM : Comment expliquez-vous cette flambée du thermomètre ?

RC : Au fil des années, et dans le contexte d'un climat qui évolue, on constate une récurrence de la formation de dômes de chaleur. Très étendus, ils ont cette année surtout recouvert le bassin méditerranéen, les pays des Balkans, et l’Europe de l’Est depuis le mois de juin. De nombreux pays ont d’ailleurs vécu leur mois de juillet le plus chaud.

Les pays situés au nord-ouest de l'Europe, dont la France, étaient assez souvent sous l’influence des dépressions circulant sur l’Atlantique Nord. Par conséquent, nous avons été plutôt épargnés. L’air océanique a maintenu des températures sans trop d’excès avec de fréquents passages pluvieux. Seul un petit quart sud-est est resté sous l’influence durable du dôme de chaleur. Cette situation explique aussi les températures de la mer Méditerranée actuellement proches de 30°C, des valeurs records.

Gardons à l’esprit que notre pays est cerné par la chaleur et qu’il suffit d’une brève bascule du vent au sud pour que le thermomètre atteigne les seuils de canicule. On le constate, dès que le flux s’oriente au secteur sud, des masses d’air brulant remontent sur notre pays, à l’image de ce qui se produira ce week-end. Les températures montent plus vite, plus haut.

LCM : Avec le changement climatique, on s'attend à vivre chaque année des étés de plus en plus chaud. Pourtant, jusqu'à maintenant, nous avons été plutôt épargnés, doit-on considérer cette année comme une exception ?

RC : Cet été, tout en étant plus chaud que les moyennes, s’inscrit comme une légère rupture par rapport aux étés de la décennie actuelle, comme en 2021 et 2023, qui avaient connu des épisodes de fortes chaleurs longs et intenses. Rien d'anormal. Il est en effet important de rappeler que ce n'est pas parce que le changement climatique entraîne des étés de plus en plus chauds que nous ne pouvons plus avoir d'étés "standards", moins chauds. Ils sont en revanche de moins en moins fréquents.

Faut-il s'attendre à d'autres coups de chaud en août et pour la rentrée ?

RC : Sur la moitié nord, le risque de fortes chaleurs semble écarté pour les prochaines semaines, et il ne peut être totalement exclu autour de la Méditerranée. Nos prévisions à long terme envisagent un retour à des températures de saison dès le 15 août, après le passage des orages. Les températures devraient rester dans les moyennes de saison, voire encore légèrement supérieures. On observera de nouveau le fameux dégradé nord-sud avec des températures régulièrement élevées sur le quart sud-est. Ce type de temps devrait se maintenir pour le début septembre.

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