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Moissons 2024 : les plus faibles rendements depuis 2016 suite aux excès d'eau du printemps

Cyrille DUCHESNE

Par Cyrille DUCHESNE, météorologue
mis à jour le

Selon l'Institut de recherche agricole ARVALIS, les rendements en blé devraient se situer en moyenne à 64 quintaux par hectare en 2024, soit une baisse de 13% par rapport à 2023 et les plus faibles rendements depuis 2016. En cause, les pluies répétées depuis l'automne dernier avec des excès d'eau importants sur certaines régions. A noter aussi le déficit d'ensoleillement au cours de la période végétative des céréales.

© cyd

Les moissons ont débuté dans de nombreuses régions, mais la météo de ces derniers mois n'a pas été clémente et les pluies à répétition et le manque d'ensoleillement ont été préjudiciables au bon développement des cultures de céréales. Si les rendements s'annoncent peu importants, la qualité est au rendez-vous avec une teneur moyenne en protéines du blé très proche de la moyenne décennale, selon ARVALIS.

Moissons 2024 : une faible récolte de blé liée aux excès de pluie © La Chaine Météo

Des pluies abondantes à partir de la mi-octobre qui retardent les semis de blé

Après un début d'automne sec, la situation météo change radicalement à la mi-octobre avec un temps durablement perturbé et des pluies régulières qui offrent peu de répit aux agriculteurs. Les semis sont retardés et ne se font parfois qu'à la mi-novembre. Dans l'extrême nord de la France ou le centre-ouest, les quantités d'eau sont tellement importantes que les champs sont rapidement gorgés d'eau, voire inondés (Pas-de-Calais).

Un hiver et un printemps excessivement humide

Sur le premier semestre 2024 (janvier à juin), les précipitations sont excédentaires de 35% en moyenne en France. Plusieurs régions de plaine peu habituées aux excès d'eau ont subi des pluies à répétition qui ont durablement gorgé les sols en eau. Les excédents pluviométriques les plus importants ont été observés dans les plaines du centre-ouest et du nord de la France : +38% pour Lille et Paris, +43% à Bordeaux et Clermont-Ferrand, +50% à Poitiers, Châteauroux et Lyon, +60% au Mans et à Orléans et même +71% à Nancy. Le printemps 2024 se situe au 4ème rang des plus pluvieux depuis 2024.

La pluie est un facteur particulièrement défavorable au printemps lors des périodes critiques de la floraison et du remplissage des grains. Or ce printemps 2024 a été le 4ème plus arrosé en France depuis 1959.

Un 1er semestre 2024 très arrosé en France © La Chaine Météo

Une des caractéristiques de ce début d'année 2024 a été la rareté des périodes de répit entre ces séquences pluvieuses à répétition. L'anticyclone n'a jamais réussi à s'installer plus de 4-5 jours d'affilée, limitant les périodes propices aux travaux des champs. Avec la prolifération des maladies liées à l'humidité, certains agriculteurs n'ont pas pu trouver le moment opportun pour traiter leurs cultures. Dans le sud-ouest, les pluies fréquentes et abondantes ont provoqué des phénomènes de moucheture du blé, en lien avec le maintien d'un environnement humide au niveau des épis. La présence de moucheture qui correspond à des tâches sombres sur les grains, déprécie fortement la valeur marchande du grain.

Un manque d'ensoleillement depuis plusieurs mois

Les mois déficitaires en soleil s'enchaînent depuis le début de l'année (-11% en moyenne sur la France entre janvier et juin 2024), ce qui a de fâcheuses conséquences sur le bon développement des cultures de céréales. C'est du centre au nord-est que le déficit d'ensoleillement est le plus important : -27% à Besançon, -25% à Dijon, -18% à Lyon, -15% à Orléans, Nevers et Bordeaux.

Le déficit d'ensoleillement et le manque de luminosité a perturbé la fécondation des céréales. Résultat, les épis se sont révélés pauvres en grains, faisant chuter les rendements par hectare cultivé.

Les agriculteurs espèrent une période durable de beau temps pour les moissons

Si les moissons sont déjà bien avancées sur la partie sud du pays, ce n'est pas le cas sur la moitié nord où les jours de chaleur n'ont pas été très nombreux et précipitations plus fréquentes. Les agriculteurs attendent maintenant une période de temps sec et ensoleillé suffisamment durable pour que les céréales finissent leur maturation et que les moissons puissent se faire sans être perturbé par les intempéries. Les orages sont particulièrement redoutés à cette période de l'année car ils peuvent entraîner la verse du blé. La Chaîne météo prévoit une nette amélioration du temps après le passage d'une ultime perturbation en début de semaine prochaine. Consultez notre tendance météo pour les 4 prochaines semaines pour avoir la tendance météo jusqu'au début du mois d'août.

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