Fraîcheur remarquable la semaine à venir : le retour d'un temps automnal

La récurrence des "gouttes froides" n'en finit pas sur la France depuis ce printemps. Si, en cette fin de semaine, la situation reste très contrastée sur notre pays avec un temps sec et frais au nord, lourd et orageux au sud, c'est à nouveau l'air frais qui va gagner la partie en début de semaine prochaine, après le passage des orages. Mais, alors que l'anticyclone atlantique était prévu regonfler vers notre pays, c'est de l'air instable, synonyme d'averses et de nuages, qui redescendra de l'Arctique sur la France dans un flux de nord.

Une fraîcheur notable et de fréquentes averses

Chute des températures maximales entre ce jeudi et mercredi prochain © La chaine Météo

Alors que le temps sec se maintiendra au nord-ouest ce week-end, de nouvelles perturbations descendront des iles britanniques lundi et mardi. L'air frais descendra jusqu'au sud de notre pays, faisant baisser les températures d'une quinzaine de degrés par rapport à la chaleur orageuse de cette fin de semaine, en particulier en Aquitaine. Sur la moitié nord, les températures ne baisseront pas autant, étant déjà inférieures aux moyennes, mais les nuages et averses remplaceront les belles éclaircies actuelles. De ce fait, l'ambiance deviendra quasiment automnale, ou alors digne d'un mois de mars.

Le refroidissement sera marqué en montagne, notamment sur les Pyrénées, directement soumises au flux atlantique progressant vers le Portugal. Il pourra y neiger dès 2200 m d'altitude.

Les températures minimales, observées en fin de nuit, ne seront pas aussi basses qu'actuellement au nord de la Loire, où, par ciel dégagé, les valeurs atteignent localement 2 à 5°C en campagne. Avec les passages nuageux, elles remonteront autour de 10 à 14°C du nord au sud. En revanche, les maximales des après-midi peineront à atteindre 15 à 18°C sur la moitié nord, et 18 à 22°C au sud. Ce seront des valeurs dignes d'une fin avril. Seul l'extrême sud-est conservera des valeurs de saison (23 à 25°C). À l'échelle nationale, les températures seront situées 2 à 4°C sous les moyennes de saison selon notre indicateur thermique.

Indicateur thermique national prévisionnel © La chaine Météo

En cause : un nouveau décrochage polaire

On trouve l'explication de ce nouveau coup de fraîcheur dans le comportement du jet-stream, ce vent circulant à haute altitude autour de la planète aux moyennes latitudes. Celui-ci évolue en ondulations particulièrement marquées depuis le début de ce printemps, entrainant l'air frais de l'Atlantique Nord vers l'Europe de l'Ouest, avec un "décrochage d'air polaire". Cela explique le temps perturbé et parfois très frais que nous connaissons. Cependant, si le jet-stream fait descendre de l'air frais et instable sur notre pays, signalons qu'à l'inverse, dans sa remontée vers la Russie, il propulse de l'air très chaud de Tunisie vers l'Italie, la Grèce et l'Europe de l'Est, jusqu'en Finlande. C'est l'effet des "vases communicants" avec un énorme contraste de températures prévu à l'échelle du continent.

Grand écart de températures en Europe la semaine prochaine © La chaine Météo

Alors que le printemps a connu des températures globalement supérieures aux moyennes saisonnières en France, on constate que cet excédent thermique diminue lentement au fil des semaines. Ainsi, le mois de mai a été juste dans la norme avec +0,1°C. Ce début juin est, quant à lui, légèrement sous les normales et cette tendance va se creuser la semaine prochaine. Au vu de nos prévisions à plus long terme, il n'est pas exclu que ce mois finisse légèrement sous les normes, ce qui mettrait fin à la série de 28 mois consécutifs plus chauds observés en France.