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65% des nappes phréatiques retrouvent un niveau supérieur à la normale à l'approche de l'été

Cyrille DUCHESNE

Par Cyrille DUCHESNE, météorologue
mis à jour le

Après plusieurs mois très arrosés, la situation hydrologique est très satisfaisante à quelques jours du début de l'été météorologique (1er juin). Le dernier point hydrologique du BRGM indique qu'au 1er mai 2024, 65% des nappes phréatiques avaient retrouvé un niveau supérieure à la normale et 44% des nappes phréatiques voyaient encore leur niveau augmenter grâce aux fréquentes et parfois abondantes précipitations.

Les précipitations ont été copieuses au cours de ces derniers mois en France. Depuis le 1er janvier 2024, les cumuls de pluie sont excédentaires sur 90% du territoire. Seul le Roussillon et la plaine orientale de la Corse conservent un déficit pluviométrique. A Perpignan, avec 154 mm entre janvier et avril, le déficit pluviométrique est de -30%. Dans le même temps, l'excédent pluviométrique atteint +44% à Nancy, +45% à Brest, +57% à Paris, +75% à Lyon.

Un début d'année 2024 très arrosé © La Chaine Météo

Une situation hydrologique radicalement différente de l'année dernière

Sur la période de recharge des nappes phréatiques (novembre à avril), l'excédent pluviométrique national est de +28%. Cet hiver et ce printemps arrosés sont de bon augure puisque les 2/3 des nappes phréatiques étaient déficitaires à la fin de l'été dernier. Ces précipitations ont permis de recharger très largement nos nappes phréatiques. Au 1er mai 2024, seuls 22% des nappes souterraines avaient encore un niveau inférieur à la normale, 13% avaient un niveau proche de la normale et 65% un niveau supérieur à la normale.

65% des nappes phréatiques ont un niveau supérieure à la normale © La Chaine Météo

La fin de la période de recharge a généralement lieu entre la mi-avril et le début du mois de mai. Au 1er mai, 39% des nappes voyaient leur niveau s'orienter à la baisse, 17% étaient stables mais 44% présentaient un niveau orienté à la hausse. Avec des précipitations très abondantes en mai, les nappes phréatiques les plus réactives pourraient continuer de se remplir, contrairement aux nappes inertielles (à réaction lente et différée dans le temps).

44% des nappes phréatiques ont un niveau orientées à la hausse © La Chaine Météo

De nombreuses nappes phréatiques présentent maintenant des situations très favorables :

- les niveaux des nappes du bassin de l'Artois sont la conséquence des recharges excédentaires des saisons 2022-2023 et 2023-2024.

- les nappes réactives de la bordure est et sud du Bassin parisien

- les nappes du grand ouest allant de la Bretagne au Bassin Aquitain

Les nappes présentant un niveau peu favorable sont :

- la nappe inertielle du Sundgau dans le sud de l'Alsace,

- les niveaux de la nappe alluviale de l'Aude, du Roussillon et des Corbières, les pluies de mars et avril n'ayant pas permis de compenser le déficit de recharge depuis l'automne 2023.

Des sols bien humidifiés en surface © La Chaine Météo

La situation hydrologique est globalement très favorable sur les 3/4 du territoire français, à l'approche de la saison estivale. Ces pluies ont eu pour conséquence d'humidifier les sols aussi bien en surface qu'en profondeur. Cela va permettre de retarder ou de limiter les besoins en eau pour l'agriculture (irrigation). Cela permettra aussi d'atténuer un peu les chaleurs estivales, car une partie de l'énergie solaire sera utilisée pour évaporer l'eau de surface, jouant comme un facteur limitant la hausse des températures.

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