Ciaran : une tempête majeure, jusqu'à 207 km/h de vent en Bretagne

Cette tempête est liée à un vaste système de basses pressions englobant tout l'Atlantique nord et la plus grande partie de l'Europe, au sein duquel une dépression s'est formée et a traversé tout le bassin de la Manche entre le mercredi soir 1er novembre et le jeudi 2 novembre 2023 après-midi.

© La Chaîne Météo

Dynamisée par un courant-jet très puissant (vents violents en altitude soufflant à 300 km/h), cette dépression s'est creusée très rapidement, perdant 50 hPa en moins de 24h en passant de 1000 à 954 hPa. Elle a entraîné à son passage sur le bassin de la Manche des vents très violents dans le nord et l'ouest de la France.

Vents records de la force d'un ouragan, rafales à 200 km/h

Au passage de cette tempête, des nombreux records absolus de vent ont été battus entre la Bretagne et les Hauts-de-France. C'est sur le Finistère dans la nuit de mercredi à jeudi, le nord du Cotentin le jeudi matin puis sur la Seine-Maritime et les Hauts-de-France en milieu de journée de jeudi que le vent a soufflé le plus fort. Lors de cette tempête, c'est à la pointe du Raz que le vent a atteint son maximum à 207 km/h (le record absolu de 216 km/h datant du 16 octobre 1987 n'est donc pas tombé).

Records de rafales © La Chaîne Météo

Ces rafales peuvent être comparées à celles qu'on trouve dans les ouragans tropicaux de catégorie 2/5, ce qui est exceptionnel.

Des vagues de 20 mètres

Cette tempête a provoqué des conditions dantesques en Atlantique et en entrée de Manche. À la bouée des Pierre Noires, située au large du Conquet dans le Finistère, une vague de 21,1 m a été mesurée le jeudi matin, ce qui correspond à la taille d'un immeuble de 7 étages.

Une tempête historique pour le nord de la France

Cette tempête automnale a été plus forte que celle d'octobre 1987 par son étendue géographique à tout le nord-ouest de la France, légèrement moins par sa puissance même si localement certaines rafales ont battu celles de 1987. Elle peut être comparée, par son étendue, à la tempête Lothar qui était une tempête hivernale.

© La Chaîne Météo

Une tempête bien anticipée par les modèles météo

En effet, dès samedi 28 octobre 2023, les modèles avaient bien anticipé la formation de cette "bombe météorologique" sur le centre de l'Atlantique ainsi que sa trajectoire et la zonation des régions impactées, témoignant d'une meilleure prévisibilité des phénomènes extrêmes. Nos services avaient commencé à alerter cinq jours avant sur cette journée de jeudi tempétueuse.

Habituellement, les plus fortes tempêtes sont observées en saison froide en hiver. Mais à l'avenir, avec le changement climatique global, il est à craindre que la période pendant laquelle les tempêtes peuvent se former débordera en automne et au printemps dans les décennies à venir.