Bilan du printemps 2023 : une saison proche de la normale avec des différences régionales

Cette année, le printemps a été légèrement plus doux que la normale (+0,6°C) avec un excédent de +1°C pour les mois de mars et mai, alors qu'avril a été conforme aux normales de saison. On est donc loin derrière le printemps 2022 qui avait été le troisième plus chaud et sec depuis le début des relevés.

Bilan du printemps 2023 © La Chaîne Météo

C'est dans l'extrême sud qu'il a fait le plus doux en lien avec des remontées d'air chaud venues d'Espagne et d'Afrique du Nord : sur les trois mois (mars-avril-mai) l'excédent atteint +1,3°C à Pau, +1,2°C à Perpignan et +1,1°C à Nice. À l'inverse, c'est près des frontières du nord et de l'est qu'il a été le plus frais avec un léger déficit de -0,2°C à Reims, -0,1°C à Lille, Lyon et Bourg-Saint-Maurice.

La pluviométrie a été proche de la normale avec un mois de mars bien arrosé (+38%) tandis qu'avril et mai ont présenté un déficit de -19% et -23%. Si la pluviométrie a été proche de la normale à l'échelle de la France, on note d'importantes disparités entre le bassin méditerranéen très sec (-71% à Nice, -63% à Marignane et -58% à Perpignan) et les régions du nord-ouest bien arrosées (+44% à Lille, +38% à Brest, +28% à Rennes) tout comme une bonne partie des Alpes qui a connu des précipitations abondantes (+81% à Bourg-Saint-Maurice en Savoie).

Un printemps arrosé au nord, très sec au sud-est © La Chaîne Météo

L'ensoleillement a été proche de la normale (-2%) à l'échelle nationale, mais avec des disparités régionales. Sur la pointe bretonne, on a observé un déficit d'ensoleillement marqué (-18% à Brest) tout comme dans le centre-est (-18% à Bourg-Saint-Maurice et -22% à Lyon), alors qu'il a été plutôt généreux sur des villes comme Caen et Nice (+10%.

Voici les quelques événements marquants observés au cours de ce printemps 2023

Un mois de mars exceptionnellement orageux

Avec 18 394 impacts de foudre entre le 1er et le 31 mars (données Météorage), ce mois a été le plus foudroyé depuis une trentaine d'années. L'ancien record datant de mars 2001 (9 134 impacts) a été pulvérisé. Les forts contrastes de températures et les flux de sud-ouest chargés en humidité expliquent en grande partie ces chiffres. Le 13 mars a été la journée la plus électrique (9549 impacts).

Tempête Larisa les 10 et 11 mars : records de vent dans le sud-est

La tempête Larisa figure comme l'une des plus importantes depuis 20 ans pour un mois de mars. Elle a balayé les 3/4 de la France avec des rafales particulièrement puissantes dans le sud-est, avec jusqu'à 213 km/h observés à Cagnano en Haute-Corse.

En fin de mois, une autre tempête, Mathis, s'est accompagnée de violentes rafales en Manche avec 142 km/h à Gatteville-le-Phare dans le Cotentin et 146 km/h à la pointe du Raz en Bretagne.

Nette atténuation de la sécheresse des sols en mars

Alors que les sols étaient très secs sur une grande partie du pays début mars après un hiver trop sec, les pluies copieuses de mars ont permis de mettre fin à la sécheresse de surface, à l'exception du sud-est. Avec un indicateur pluviométrique mensuel (moyenne des précipitations sur un panel de 30 villes) de 73 millimètres, la pluviométrie a été excédentaire de + 33% à la normale calculée sur la période 1991-2020 (53 mm). Il faut remonter à 2018 pour retrouver un mois de mars plus arrosé.

Tempête NOA le 12 avril : record mensuel de vent battu à Boulogne-sur-mer avec 128 km/h

En lien avec le passage de la dépression NOA sur le sud de l'Angleterre et la Manche, de violentes rafales ont touché les régions du nord-ouest, avec des rafales qui ont dépassé 120 km/h sur les côtes les plus exposées de la Manche. Une rafale maximale de 135 km/h a été relevée à Barfleur sur la pointe du Cotentin. Dans les terres, elles ont atteint 92 km/h à Paris, 94 km/h à Angers et localement plus de 100 km/h dans le Pas-de-Calais.

Une sécheresse exceptionnelle en Méditerranée en avril

Après un mois de mars déjà sec, le déficit pluviométrique s'est aggravé en avril sur les régions proches de la Méditerranée, avec des précipitations insignifiantes : 3,6 mm à Nîmes, 3,8 mm à Marignane et 7,4 mm à Perpignan. L'extrême sud-est a été un peu plus arrosé avec 19,7 mm à Nice et 36,5 mm à Bastia. La situation qu'a connue ce mois d'avril sur le pourtour méditerranéen se produit en moyenne une année sur 10. Le faible indice d'humidité des sols lui a fait atteindre des valeurs proches des records, voire records sur les Pyrénées-Orientales, l'Aude, l'Hérault, les Bouches-du-Rhône, le Vaucluse, le Var et les Alpes-Maritimes, des valeurs normalement atteintes durant l'été.

Des orages fréquents et parfois forts au sud fin mai

Sous l'effet d'un vaste système dépressionnaire sur le sud de l'Europe et la Méditerranée, la moitié sud du pays a retrouvé un temps souvent instable et orageux au cours de la dernière décade. Les orages ont été parfois violents s'accompagnant de pluies intenses, localement de grêle et de violentes rafales. On a relevé localement l'équivalent de plus d'un mois de pluie sous les orages les plus actifs : 85 mm à Tulle (19), 90 mm à Créon-d'Armagnac (40), 83 mm à Pamiers (09), 75 mm à La Mure-Argens (04) le 27, 53 mm à Pujaut (30) le 29.

La situation météo ne va pas beaucoup changer au cours des premiers jours du mois de juin. Le nord de la France restera sous l'influence d'un anticyclone de blocage avec un temps sec et souvent ensoleillé. Au sud, l'atmosphère restera instable et orageuse, ce qui est de très bon augure après plusieurs mois très secs et à l'approche des mois de juillet/août le plus souvent très secs et chauds dans le sud-est.