Sécheresse en Afrique : 43 000 morts en 2022 en Somalie
Un nouveau rapport de l’OMS et de l’UNICEF suggère qu’environ 43 000 décès supplémentaires pourraient être survenus en 2022 en Somalie en raison de l’aggravation de la sécheresse comparativement à la crise de 2017 et 2018. La moitié de ces décès concernerait des enfants de moins de 5 ans.
Telles sont les conclusions du rapport qui ont été rendues publiques ce 20 mars (également jour de la sortie du 6ème rapport du GIEC, et à deux jours de la journée mondiale de l’eau – NDLR). Ce rapport, qui a été rendu possible grâce pour la première fois à l’utilisation d’un modèle de prédiction basé sur des projections statistiques, dresse également des prévisions alarmantes : 18 000 à 34 000 personnes pourraient mourir sur la période janvier- juin 2023. Ces estimations suggèrent que, bien que la famine ait été évitée pour l’instant, la crise est loin d’être terminée et que sa gravité est déjà bien supérieure à celle observée lors de la sécheresse de 2017-2018.
Cumuls et anomalies de précipitations en Somalie en 2022 © La Chaîne Météo
Commandée par l’UNICEF et l’OMS, et réalisée par la London School of Hygiene and Tropical Medicine et l’Imperial College London, l’étude présente des estimations rétrospectives de la mortalité en Somalie de janvier à décembre 2022 : les taux de mortalité les plus élevés ont été enregistrés dans le centre-sud de la Somalie, particulièrement touché par la sécheresse. La Somalie subit depuis cinq saisons consécutives des pluies insuffisantes, sans précédent de mémoire récente, ce qui a plongé cinq millions de personnes dans une insécurité alimentaire aiguë et près de deux millions d’enfants dans une situation à risque de malnutrition.« Dès le début de cette sécheresse, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a clairement indiqué qu’il s’agissait d’une crise sanitaire autant que d’une crise alimentaire et climatique », a indiqué le Dr Malik, représentant de l’OMS en Somalie. « Ces résultats dressent un sombre tableau des ravages causés par la sécheresse sur les enfants et leurs familles », a déclaré Wafaa Saeed, représentante de l’UNICEF.
Outre des conditions météorologiques extrêmes induites par le changement climatique, cette situation est également aggravée par l’instabilité politique, les tensions ethniques et l’insécurité, qui continuent d’aggraver les problèmes de santé publique et de nutrition. Les Nations unies estiment à plus de 2,6 milliards de dollars le budget nécessaire pour répondre aux besoins prioritaires de 7,6 millions de personnes en 2023.