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Canicule : voici pourquoi elle n'est pas comparable à 2003

Regis CREPET

Par Regis CREPET, météorologue
mis à jour le

La période caniculaire actuelle se déroulera en deux gros pics de chaleur intenses, l'un en ce milieu de semaine et l'autre en début de semaine prochaine. Pour les régions du sud, il fait très chaud de façon durable. Mais, à l'échelle de la France, cet épisode n'est pas tout à fait comparable à la canicule de 2003 et de 2006 par exemple.

La France connait une vague de chaleur durable sur le territoire, dont certaines régions atteignent les seuils de canicule. Si l'épisode est pénible à supporter, il ne rivalise pas avec les grandes canicules de 2003 et de 2006. Voici pourquoi.

Un épisode moins durable et moins intense qu'en 2003 et 2006

canicule comparaison avec 2003 © La Chaîne Météo

canicule : comparaison avec 2003 © La Chaîne Météo

Tout d'abord, indiquons que nous parlons de "vague de chaleur" quand la température moyenne est supérieure ou égale à 25,3 °C pendant 24 heures, supérieure à 23,4 °C pendant au moins trois jours et toujours au-dessus de 22,4 °C sur l'ensemble de l'épisode. Cette moyenne est appelée "indicateur thermique national". Les plus intenses, en juillet 2019 et en août 2003, ont dépassé les 29 °C sur une journée. Au sein d'une vague de chaleur, le stade de canicule correspond à des seuils particulièrement élevés, fixés par départements : il faut que les températures minimales ne descendent pas sous un certain seuil (généralement proche de 20°C) et atteignent au moins les 34° à 36° les après-midi, sur une durée de 3 jours et 3 nuits à la suite.

Les vagues de chaleur les plus longues, comme celle de juillet 1983, ne sont pas forcément les plus intenses.

La canicule d'août 2003 reste à ce jour la plus intense et l'une des plus longues. Elle avait durement marqué les esprits, avec près de 15 000 victimes en France, selon le rapport du Sénat. Cette canicule avait persisté de 10 à 18 jours consécutifs, avec des nuits durant lesquelles les températures ne baissaient pas sous les 20 à 25°C et des maximales bloquées quotidiennement entre 38 et 40°C jusqu'en région parisienne. C'était la fournaise.

Le nombre de jours où la température a atteint et dépassé la barre des 40°C était compris de 4 à 11 jours, en particulier sur les régions centrales. À cette occasion, le thermomètre avait atteint 44,1°C à Conqueyrac dans le Gard, valeur battue depuis en 2019 avec 46°C à Verargues.

Le mois de juillet 2006, quant à lui, avait été également exceptionnellement chaud sur la durée en France. Il s'agissait alors du 2ᵉ épisode le plus chaud depuis 1950, avec une moyenne mensuelle de 24°C, après août 2003, dont la moyenne était alors de 24,2°C. Cette canicule a duré 18 jours, débutant le 16 juillet pour s'achever à la fin du mois. La vallée du Rhône avait alors subi les plus fortes chaleurs.

La canicule actuelle, tout en atteignant possiblement des valeurs assez similaires, s'annonce beaucoup plus courte, sous forme de deux gros pics de 2 à 3 jours sur la moitié nord, mais pouvant persister 8 jours au sud-ouest, de ce mardi 12 juillet au mardi 19 juillet. C'est une durée qui n'est pas anodine compte tenu de la pénibilité de ces chaleurs, mais qui n'est pas exceptionnelle.

Pour mesurer l'intensité des vagues de chaleur, les météorologues utilisent l'indicateur thermique national, c'est-à-dire la moyenne d'une journée (nuit et jour) sur 30 villes représentatives en France. À partir de 25,3°C, on parle de vague de chaleur. On constate que ce nombre était de 12 jours consécutifs lors des canicules de 2003 et de 2006. Actuellement, on attend un indicateur thermique supérieur à 25°C ce mercredi et jeudi, puis à nouveau lundi et mardi prochain, avec possiblement un pic à 28°C mardi. Le record d'indicateur thermique à ce jour est de 29,4°C le 5 août 2003 et le 26 juillet 2019. Pour les jours suivants, en deuxième partie de semaine prochaine, la canicule devrait régresser vers le sud-est mais il semblerait que l'indicateur thermique reste encore élevé, proche des 25°C, ce qui pourrait prolonger la vague de chaleur sur certaines régions.

canicule : indicateur thermique © La Chaîne Météo

En conclusion, la canicule actuelle s'annonce intense, avec une durée assez brève au nord mais assez durable au sud. On devrait en sortir entre mardi soir et mercredi prochain. Comparé aux plus grandes canicules, cet épisode restera moins marqué. Il n'en demeure pas moins que la pénibilité de telles chaleurs doit inviter à prendre toutes les précautions d'usage.

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