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Prévisions saisonnières : vers un automne sec et doux

Regis CREPET

Par Regis CREPET, météorologue
mis à jour le

Nos prévisions saisonnières vous proposent le scénario prédominant pour les mois de septembre, octobre et novembre en France et en Europe, pour l'automne. Une tendance globalement plus sèche et plus douce que la moyenne se dégage des principaux modèles de prévisions à long terme, malgré des disparités mensuelles.

À l'échelle du trimestre septembre-octobre-novembre, les températures prévues en France pour cet automne devraient rester à peine supérieures aux moyennes de saison (basées sur les 30 dernières années) avec un écart proche de +0,5°C. Les précipitations seraient également légèrement déficitaires à l'échelle des trois mois, ce qui n'est pas une bonne nouvelle pour le début de la saison de recharge des nappes phréatiques, qui, fort heureusement, sont restées d'un très bon niveau global cet été.

Septembre : vers un mois instable et orageux

À cette échéance, les modèles numériques dont celui développé par Météo Consult envisagent une tendance fortement orageuse sur l'ensemble du pays. Le contexte serait dépressionnaire avec des conflits de masses d'air entre le flux océanique et la chaleur présente à l'est et au sud-est. Les températures seraient assez proches des normales statistiques mais les précipitations semblent bien supérieures, en fonction des orages, sur l'hexagone. Au sud, cette configuration pourrait être propice à de forts orages autour de la Méditerranée.

À retenir : un temps très orageux semble probable avec des températures de saison.

Octobre : un mois sec et doux

À ce jour, le mois d'octobre s'annonce majoritairement anticyclonique sur la France. Ce type de temps pourrait prédominer pour l'automne, voire pendant l'hiver selon les modèles à très long terme. Cela serait synonyme d'un temps ensoleillé, sec et doux, c'est-à-dire une "belle arrière-saison". Il n'y a pas non plus de signal particulier concernant une activité pluvieuse de type cévenol au sud de la France malgré une instabilité sans doute plus présente prévue sur les reliefs des arrières pays.

À retenir : un beau mois d'octobre est envisagé par notre modèle à ce jour avec quelques orages au sud-est.

Novembre : un mois anticyclonique ?

Pour le mois de novembre, la configuration majoritairement anticyclonique pourrait prédominer. Les hautes pressions atlantiques empêcheraient le défilé des perturbations vers la France. Cela constituerait une nouvelle assez fâcheuse car l'enneigement en montagne serait tardif ainsi que la saison de recharge des nappes phréatiques. Il faudra confirmer cette tendance, dont la fiabilité à très long terme reste encore faible à cette échéance.

À retenir : un mois de saison, parfois frais sous les anticyclones, avec une forte incertitude sur le niveau des précipitations.

Pour en savoir plus : une évolution climatique liée à la Nina

L'évolution climatique de cette année 2024 sera conditionnée partiellement par la fin rapide du phénomène El Nino dans l'océan Pacifique, tandis que son inverse, la Nina, prend le relai cet été.

La Nina désigne un refroidissement cyclique des eaux de surface de l'océan Pacifique. Elle a tendance à rafraichir le climat planétaire, mais cela ne se produira pas de façon instantanée compte tenu de l'inertie de l'atmosphère et surtout des océans. Ainsi, il semble assez probable que cette année 2024 soit presque aussi chaude que 2023, possiblement plus chaude selon l'Organisation météorologique Mondiale, avant une possible baisse plus perceptible des températures l'hiver prochain liée, justement, à La Nina.

À ce jour, cette Nina serait plutôt faible et de courte durée, jusqu'au printemps prochain. Selon les statistiques, une faible Nina est plutôt corrélée à un hiver assez froid et plutôt sec en Europe de l'ouest, alors qu'une forte Nina provoque plutôt un temps perturbé, doux et humide.

Le retour de la Nina pendant l'été peut aussi être un facteur dynamisant de l'activité cyclonique dans l'Atlantique Nord, qui pourrait être 70% plus intense que la normale statistique, caractérisée par une explosivité inquiétante. Même si à ce jour l'activité cyclonique globale reste modérée dans l'Atlantique, la période maximale de la saison (septembre et octobre) reste sous haute surveillance. L'effet serait inverse dans l'océan Pacifique avec moins de cyclones que de coutume.

Les impacts climatiques de la Nina en été © La Chaîne Météo

Synthèse : l'automne 2024 s'annonce d'abord orageux en France avec de possibles fortes pluies en septembre. Mais ensuite, un contexte plus anticyclonique pourrait prédominer en automne avec un temps calme et déficitaire en pluie. Cette tendance pourrait d'ailleurs s'étendre sur une partie de l'hiver. Ce contexte ne serait pas propice, dans un premier temps, à une bonne recharge des nappes phréatiques ni à l'enneigement des massifs.

Différentes prévisions saisonnières pour août octobre © La chaine Météo

* Ces prévisions à long terme reposent sur une analyse des anomalies vues par le modèle développé par METEO CONSULT. Il existe de nombreux autres modèles de prévisions saisonnières qui peuvent présenter des scénarios parfois assez différents.

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