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Week-end : pourquoi la situation est à surveiller de près ?

Florent SCHINDLER

Par Florent SCHINDLER,
mis à jour le

Les services de La Chaîne Météo/ Meteo Consult surveillent une situation possiblement très dégradée pour cette fin de semaine. Fort coup vent, pluies orageuses, cumuls importants sont au programme de votre prochain week-end. Nous avons interrogé le responsable du service prévision sur cette situation.

Pluie intemperies © La Chaîne Météo

La Chaîne Météo : Pourquoi la situation de ce week-end est à surveiller ?

Pascal Scaviner : L’évolution actuelle prévue pour ce week-end, sur l’Atlantique nord et l’Europe de l’Ouest, présente des doutes, et il ne faut pas grand-chose pour que l’on bascule vers une situation de fortes intempéries. Le niveau de risque va être conditionné par l’évolution du contexte général, et justement, ce contexte est propice à des dérives. C’est pourquoi nos équipes sont fortement mobilisées.

En marge de la tempête qui touchera samedi les îles britanniques, nous surveillons en particulier, dans les prochaines 24 h, les intensités et les trajectoires des dépressions secondaires sur l’Atlantique nord. Elles pourraient se creuser plus que prévu, ce qui aurait pour conséquence des vents tempétueux sur le nord-ouest. À ce jour, nous envisageons un fort coup de vent. Le risque de dérive pourrait également avoir des conséquences sur le niveau de la dégradation pluvio-orageuse et ventée de dimanche sur le sud-est et centre-est.

Nous estimons à 70 % la fiabilité générale d’une forte dégradation pour ce week-end. Les 30 % restants, et notre expérience de ces situations, nous font néanmoins craindre des scénarios plus aggravants. Les prochaines heures seront déterminantes pour préciser le scénario majoritaire.

LCM : Il y a un an jour pour jour nous avions la tempête Alex. Le risque est-il similaire pour ce week-end ?

PS : Il est encore trop tôt pour répondre précisément. Rappelons qu’il y a un an, quatre jours avant l’arrivée de la tempête Alex, l’ensemble des modèles météorologiques ne prévoyait pas de tempête sur l’ouest du pays. Les modèles voyaient plutôt un fort de coup de vent, et sur des régions différentes de celles qui ont finalement été touchées. Vingt-quatre heures après, la prévision évoluait, changeant complètement la donne. D’une forte dépression prévue sur le sud du golfe de Gascogne à 980 hPa, on s’est retrouvé avec une dépression à 976 hPa… sur le Morbihan. Cette dérive concernant l’intensité de la dépression, la situation en altitude et une différence de 400 km sur la trajectoire s’est ensuite propagée en Méditerranée. Entre le lundi et le mardi précédents les intempéries exceptionnelles dans les Alpes-Maritimes, le cumul annoncé par la plupart des modèles avait augmenté de 100 % en 24 h, passant de 50 mm en moyenne à 100 mm. Par la suite il n’a fait que croitre pour arriver, le jour du drame, à des observations de cumuls de plus de 500 litres au mètre carré, équivalant en quelques heures à plus de trois ans mois de précipitations.

À ce jour, le risque d’avoir une situation similaire est beaucoup moins élevé. Premièrement nous n’avons pas de véritable tempête prévue sur l’ouest du pays. D’autre part, les régions les plus exposées à de possibles intempéries s’étendent des Cévennes à la région Rhône-Alpes, les Alpes-Maritimes resteraient donc en marge de la plus forte dégradation. Une situation qu’il convient néanmoins de surveiller attentivement, car cette marge pourrait se réduire.

LCM : Quelles seront les zones à risque ?

PS : Cette dégradation se fera en deux temps. Tout d’abord, de fortes pluies et un fort coup de vent devraient toucher samedi un grand quart nord-ouest et le nord de la Seine. Dimanche, c’est entre les Cévennes et la région Rhône-Alpes que le risque de fortes pluies et de vents violents est le plus élevé, ainsi que sur les départements proches.

LCM : Est-ce une situation normale à cette saison ?

PS : Le début d’automne est une période propice, tout comme l’automne, aux développements d’intempéries, que ce soit avec des vents tempétueux et/ou des épisodes méditerranéens.

Ces intempéries peuvent également se produire plus tôt en septembre, comme ce fut le cas notamment le 19-20 septembre 2020 dans le Gard, où plus loin dans le temps, dans les années 1990-2000, où leur fréquence était plus élevée. En méditerranée, la mer encore chaude à cette période favorise une forte évaporation et participe aux développements d’orages parfois violents lors des remontées d’air chaud, humide et très instables.

LCM : Parfois à deux jours vous vous trompez, quelle est la fiabilité concernant ces événements ?

PS : Nous sommes à quatre jours de ce possible événement. Comme nous l’avons indiqué, le contexte général est propice à une forte dégradation avec une fiabilité générale de 70 %. Les 30 % restants concernent les doutes sur la trajectoire, la rapidité et l’intensité des dépressions et perturbations. Ils rendent assez difficile l’identification très précise des régions et départements les plus exposés. Mais le potentiel est là.

Nous en saurons davantage jeudi avec l’analyse des modèles les plus récents ce qui devrait permettre à la fiabilité d’augmenter.

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