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Bilan météo Juillet 2021 : le plus frais depuis 2014

Cyrille DUCHESNE

Par Cyrille DUCHESNE, météorologue
mis à jour le

Ce mois de juillet 2021 très pluvieux et peu ensoleillé contraste vraiment avec les derniers mois de juillet que nous avons connus, qui avaient été très chauds et secs, avec des périodes de canicule et de nombreux département en restrictions d'eau.

Le mois de juillet le plus frais depuis 2014

Avec 20,7°C à l'échelle nationale, la température moyenne de ce mois de Juillet 2021 a été très proche de la normale 1981-2010, puisque le déficit atteint seulement -0,1°C. Ce constat peut paraître surprenant pour certains d'entre vous, qui restent sur une impression de mois frais. Quelques explications à cela :

- En raison de la couverture nuageuse fréquente et des masses d'air maritimes, les températures minimales ont été supérieures à la normale, alors que le manque d'ensoleillement a limité la hausse des températures maximales de l'après-midi, qui ont de fait été légèrement en-dessous des normales.

- La mémoire collective conserve le souvenir des mois de juillet des dernières années, qui ont été particulièrement chauds et secs, avec des températures supérieures à +2°C en 2018 et 2019. Il faut remonter à 2014 pour retrouver un mois de juillet plus frais.

- Enfin, la pluviométrie a été importante et l'ensoleillement déficitaire, d'où une impression souvent automnale et fraîche.

Néanmoins, des disparités s'observent à l'échelle régionale, avec un déficit thermique de -0,5 à -1°C dans le centre-est (jusqu'à -1,3°C Ambérieu, dans l'Ain) alors que le littoral méditerranéen et la pointe bretonne ont connu un excédent de +0,8°C à Brest et +1,8°C à Ajaccio.

Au milieu de ce mois de juillet maussade, la Bretagne, et notamment le Finistère, a connu une vague de chaleur exceptionnelle du 19 au 22 juillet. A Brest, la température a été supérieure à 30°C durant 4 jours d'affilée. Il faut remonter à la canicule de juin 1976 pour trouver autant de jours successifs de chaleur dans cette ville (6 jours). Enfin, à Ajaccio, le 23 juillet, la température a atteint 40,1°C, soit le record de chaleur absolu pour cette ville, à égalité avec juillet 1983 et juin 2019. Pour l'anecdote, à Strasbourg, le mercure n'a pas dépassé 30°C de tout le mois, ce qui ne s'est produit que 9 fois en 95 ans, la dernière remontant à juillet 1997. Et la température maximale a systématiquement dépassé les 25°C durant la seconde quinzaine de juillet, ce qui ne s'était produit que deux fois, en 1964 et en 2006.

© La Chaîne Météo

Une pluviométrie très contrastée entre le nord-est et le sud-est

Les précipitations à l'échelle nationale avoisinent les +50% en moyenne. Ils s'agit ainsi du 7ème mois de juillet le plus arrosé depuis 1959, à l'opposé de celui de 2020 qui avait été le plus sec depuis 1959. Mais nous avons connu des mois de juillet encore plus arrosés par le passé, à l'image de 2014 qui avait été particulièrement orageux et pluvieux (+95% en moyenne).

Ce qui est remarquable cette année, c'est le grand écart de pluviométrie entre les régions du nord-est et du centre-est, très arrosées, alors que l'extrême sud-est a connu un temps durablement sec. A Lyon, l'excédent atteint +264% (177,1 mm contre une normale de 64 mm), ce qui en fait le mois de juillet le plus arrosé jamais observé en Rhône-Alpes, devant celui de 2008 (176,8 mm). Et Nancy, les cumuls ont atteint 140 mm (+122%). Dans le même temps, la sécheresse a sévi sur le littoral méditerranéen, sans la moindre goutte d'eau à Sanary-sur-mer (Var) ou Oletta (Haute-Corse) et seulement 1 mm à Bastia.

Un ensoleillement déficitaire

Avec la prédominance d'un flux océanique sur la plus grande partie du pays, l'ensemble des régions a manqué de soleil, à l'exception de la Méditerranée. Le déficit d'ensoleillement a atteint quasiment -15% au niveau national. Brest n'a bénéficié que de 115 heures de soleil (-30%) tandis que Marignane (Bouches-du-Rhône) a profité de plus de 300 heures.

Au final, ce mois de juillet assez peu ensoleillé et humide n'a pas fait l'affaire des professionnels, ni des vacanciers qui n'ont pas pu profiter de périodes de beau temps chaud durables, excepté près de la Méditerranée et plus temporairement en Bretagne.

Que ceux qui restent sur leur faim se consolent. Ce mois de Juillet a été nettement plus clément que les mois de juillet très frais et arrosés des années 1970-80, et nettement plus chaud que celui de 2011 où le déficit de températures avait approché les 2°C.

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