Pluviométrie de juillet 2021 : le grand contraste nord-sud
Ce mois de juillet 2021 aura été copieusement arrosé au nord de la Seine avec l'équivalent de 2 à 3 mois de pluie sur certaines régions comme le nord de la Lorraine et les plateaux de Franche-Comté. Pendant ce temps là, pas la moindre goutte d'eau observée sur le littoral méditerranéen à Sanary-sur-mer (Var) ou Oletta (Haute-Corse).
Au cours de ce mois de juillet, une grande partie du pays aura subi des passages perturbés fréquents, en lien avec des dépressions circulant du nord de l'Atlantique vers la France et l'Europe de l'ouest. Ces dépressions accompagnées de gouttes froides en altitude ont été à l'origine d'une forte instabilité générant des précipitations parfois durables et de forte intensité.
Des cumuls de pluie très importants dans le nord-est
© La Chaîne Météo
Une perturbation particulièrement active a concerné le nord-est du pays les 13-14 juillet en raison d'une dépression qui est venue se bloquer entre un anticyclone sur le proche Atlantique et un deuxième sur l'est du continent européen. Coincée pendant près de 36 heures au même endroit, elle a apporté des pluies intenses et durables chez nos voisins belges et allemands mais a touché dans une moindre mesure la partie nord-est du pays avec des cumuls de précipitations équivalent à plus d'un mois de pluie en quelques heures. Si on prend l'exemple de Saint-Dizier (Haute-Marne), il est tombé 79 millimètres de pluie en 24 heures le 14 juillet, alors que la pluviométrie normale de juillet est de 70 millimètres. Conséquences, des crues et inondations ont suivi cet épisode pluvieux actif entre Franche-Comté, Lorraine, Champagne-Ardennes et sur la partie sud-est des Hauts-de-France.
Le sud-est à l'écart du mauvais temps subit une sécheresse durable
Les régions proches du littoral méditerranéen sont restées épargnées par les précipitations tout au long du mois. Seules quelques averses orageuses ont concerné les arrières-pays, notamment les contreforts des Pyrénées, des Cévennes et des Alpes du Sud.
Cette situation de sécheresse sur le littoral méditerranéen s'explique par la prédominance des flux d'ouest à nord-ouest qui s'assèchent en redescendant des reliefs des Pyrénées, du Massif-Central et des Alpes. C'est un phénomène récurrent sur les régions méditerranéennes qui subissent alors des épisodes de mistral et tramontane avec un temps sec et ensoleillé. Cette situation s'explique également par des pressions plus élevées sur la Méditerranée, qui est restée très en marge du coeur des dépressions circulant des Iles Britanniques et du nord de la France vers l'Europe Centrale.
Des vacanciers qui font grise mine au nord et un risque d'incendies important au sud-est
Sur les plages du nord et de l'ouest de la France, la seule période de beau temps durable a été celle du 17 au 23 juillet avec de belles journées ensoleillées et chaudes. La chaleur a même été remarquable en Bretagne avec 4 jours de températures approchant ou dépassant la barre des 30°C à l'ombre. La première quinzaine de juillet avait été maussade avec un ensoleillement particulièrement réduit : 8 heures de soleil à Brest du 1er au 10 juillet ! Depuis ce dernier week-end, le temps est à nouveau instable avec des passages nuageux porteurs d'averses.
Dans le sud-est, si le soleil continue de dominer, la sécheresse et les fortes chaleurs font redouter un risque important d'incendies, notamment lors des épisodes de mistral et tramontane. 850 hectares de végétation sont d'ailleurs partis en fumée le week-end dernier dans l'Aude et la crainte se tourne maintenant vers le prochain week-end où un nouvel épisode de mistral et tramontane va se mettre en place. La journée de dimanche sera la plus à risque avec des rafales de vent qui pourraient atteindre 70 à 90 km/h sur les côtes les plus exposées du golfe du Lion à la Provence.
Au cours des prochaines semaines, la situation météo ne semble pas vouloir évoluer avec la persistance d'un temps perturbé au nord et d'un temps plus sec et ensoleillé en allant vers la Méditerranée.