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Sécheresse de surface : en voie d'amélioration...

Cyrille DUCHESNE

Par Cyrille DUCHESNE, météorologue
mis à jour le

Les mois de mars et avril ont été très peu arrosés sur la plus grande partie du pays. Bien que les nappes phréatiques soient correctement remplies après un hiver arrosé, une sécheresse de surface s'est installée sur de nombreuses régions. Le retour d'un flux océanique cette semaine permet de retrouver des passages pluvieux bienfaiteurs pour la nature et les cultures.

Avec un déficit pluviométrique proche de 40% à l'échelle nationale, le trimestre février-mars-avril 2021 se place en 3ème position des plus secs depuis 1959 après 1997 et 2011. Les régions du sud-ouest, le centre-ouest et celles proches de la Manche sont celles qui ont connu le déficit pluviométrique le plus important.

Enfin le retour d'un flux océanique cette semaine.

Si les anticyclones ont largement dominé ces dernières semaines apportant un temps calme et sec, on retrouve en ce début de mois de mai un courant océanique d'ouest à sud-ouest dynamique qui véhicule des perturbations assez actives. Les régions les plus au sud et l'extrême nord restent en marge de ce courant perturbé.

Au cours des derniers jours du mois d'avril, les régions du sud-est et notamment la Provence-Alpes-Côte-d'Azur ont bénéficié de pluies conséquentes après de nombreuses semaines de temps sec. Il est parfois tombé l'équivalent de plus d'un mois de pluie en quelques jours sur les Alpes-de-Haute-Provence et les Alpes-Maritimes.

En ce début de mois de mai on note une amélioration notable sur un axe allant du centre-ouest à la Bourgogne-Franche-Comté et aux Vosges après le passage d'une perturbation active mardi ayant donné 10 à 20 millimètres en moyenne et localement 30 à 50 mm sur les reliefs de l'est (Morvan, Jura et Vosges). Ailleurs les précipitations sont restées trop faibles pour une véritable amélioration sur le plan de la sécheresse des sols.

Ce jeudi, une nouvelle perturbation assez active traverse les régions centrales mais aussi la Normandie, le Bassin parisien et le nord-est. Elle apporte de 5 à 15 millimètres de pluie selon les secteurs, ce qui est de bon augure sur ces régions qui manquent d'eau. Les reliefs de l'est seront une nouvelle fois copieusement arrosés avec des cumuls qui pourront localement dépasser 50 millimètres sur la partie nord des Alpes. Ce vendredi, les pluies atteignent les plaines du sud-ouest mais les cumuls de pluie ne seront pas suffisants pour permettre une vraie amélioration de la sécheresse de surface;

Vers une forte dégradation pluvio-orageuse et venteuse entre dimanche et mardi prochain

Après une relative accalmie samedi, les conditions météo se dégraderont à nouveau à partir de dimanche. Dans un flux de secteur sud apportant un bref coup de chaud sur notre pays, de l'air plus frais commencera à arriver en altitude, destabilisant la masse d'air. Des averses à caractère orageux circuleront dès la mi-journée dans le sud-ouest. Elles remonteront dans l'après-midi et la soirée vers les régions du centre, le Bassin parisien et le Nord. Elles s'accompagneront ponctuellement de fortes précipitations, localement de grêle et de fortes rafales de vent. Dans le même temps le vent de sud soufflera fort à l'avant de la dégradation du golfe du Lion à l'Auvergne-Rhône-Alpes et la Bourgogne avec des rafales comprises entre 70 et 90 km/h, localement 100 km/h sur les reliefs.

Lundi, l'activité de la perturbation pluvio-orageuse se renforcera sur la partie Est et Sud-est du pays. Les pluies orageuses s'annoncent intenses avec des cumuls de pluie qui pourraient être particulièrement importants en Bourgogne-Franche-Comté, Auvergne-Rhône-Alpes et dans une moindre mesure sur les régions méditerranéennes. Cettte situation sera propice à un épisode de communiqué spécial et d'alerte de niveau orange pour les fortes pluies orageuses et le vent. Les pluies intenses pourraient provoquer des ruissellements importants avec un risque d'inondations dans les points bas.

Après un début de printemps très sec, ce mois de mai capricieux pourrait bien compenser en partie le déficit pluviométrique important observé en mars et avril. La sécheresse de surface ne sera plus qu'un mauvais souvenir pour les agriculteurs et les jardiniers de la plupart de nos régions...

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