Covid-19 : la météo pourrait-elle nous aider ces prochains jours ?
Alors que plusieurs régions de France connaissent une flambée épidémique, que certains qualifient de troisième vague, les prévisions météo prennent toute leur importance car il semble désormais acquis que l'évolution de l'épidémie dépend aussi des conditions climatiques. Dans ce contexte, l'évolution météo des prochaines semaines pourrait-elle nous aider ?
Dans le contexte actuel d'accélération des contaminations au Covid-19 en France et dans d'autres pays, le gouvernement a été amené à prendre des mesures qui peuvent rappeler la situation que nous connaissions l'année dernière.
Un an après, la connaissance des modes de transmission de la Covid-19 a progressé. On sait désormais que les contaminations se font majoritairement par aérosols, et principalement dans des lieux fermés. A l'extérieur, comme nous le rappelions dans notre article du 26 février dernier, de nombreuses études ont mis en évidence les conditions météo pouvant accélérer ou freiner la transmission du virus.
Le rôle indéniable de la météo © La Chaîne Météo
Depuis un an plusieurs études ont traité de ce sujet. L'une, publiée le 1er mars sur le site ScienceDirect, évoque le rôle possible des conditions climatiques dans la transmission du virus. Après avoir étudié les conditions météo dans 63 régions de 6 pays de l'hémisphère nord, des chercheurs de l'Institut Pasteur et de l'Université d'Aix-Marseille ont identifié deux paramètres ayant une influence dans la propagation de l'épidémie : la température, et l'hygrométrie, qui correspond à la mesure du taux d'humidité de l'air.
Le virus se transmettrait plus facilement lorsque la température est comprise entre 3 et 17°C (avec une température de prédilection autour de 10°C) et que le taux d'humidité est assez faible. Une récente publication du MIT (Massachusetts Institute of Technology) précisait également : "au mois de mars dernier, 90 % des infections se seraient produites dans des régions où la température oscille entre 3 et 17°C, et où l'humidité absolue se situe entre 4 et 9 grammes par mètre cube".
En résumé, il semblerait donc qu'un temps chaud et humide soit favorable pour freiner la propagation du virus, le facteur vent pouvant également renforcer cette "barrière" surtout lorsque ce dernier est chaud. Alors à quelle situation s'attendre pour les prochaines semaines ?
Une tendance météo très changeante
L'année dernière, au moment de la première vague et du confinement "dur" à partir du 17 mars, les conditions météo avaient été très fraîches avec un temps sec en France, qui avaient donc pu favoriser la transmissibilité du virus.
Pour ces 15 prochains jours, les conditions météo s'annoncent plus fluctuantes. Ainsi, à partir de ce week-end et pour la première moitié de la semaine prochaine, les températures vont partir à la hausse avec un temps sec et ensoleillé, qui ne devrait pas jouer défavorablement dans la propagation de l'épidémie, si ce n'est en favorisant les regroupements en extérieur comme on a pu le voir à plusieurs reprises lors des derniers beaux week-end. Mais ces quelques jours de grande douceur, voire de chaleur au sud-ouest, ne seront pas durables.
Après ce pic de douceur, les températures devraient chuter drastiquement sur la France en vue du week-end de Pâques, avec un temps de début mars et de nombreuses giboulées, ce qui pourrait alors compliquer la situation. Car si les paramètres température et humidité pour la première semaine d'avril pourraient être favorables au développement de la pandémie, ce type de temps nous incite également à rester davantage enfermés dans des pièces chauffées, non aérées, ce qui favorise les contaminations, au Covid-19 comme aux autres pathologies hivernales classiques.
© La Chaîne Météo
Pour conclure, précisons enfin que ces indicateurs météorologiques ont un poids assez faible dans les modèles mathématiques utilisés pour évaluer la propagation de la pandémie (estimé autour de 25%), et qu'à ce jour, outre un coup de pouce bénéfique de la météo, le respect des gestes barrières, et à plus long terme la vaccination, constituent les seules véritables armes pour lutter contre la pandémie.
Note : étude de l'institut Pasteur et de l'Université d'Aix-Marseille, en anglais