De l'hiver au printemps : pas de records mais une grande douceur durable
La vague de froid, qui a concerné un large tiers nord de la France jusqu’au week-end dernier, a laissé place à un redoux général et rapide depuis le début de semaine. En l’espace de 48h, les températures ont parfois gagné 20 degrés! Comment expliquer ces grands écarts et cette douceur à venir ? Des records seront-ils battus?
Mise à jour du Vendredi 19 février
Peu de changement dans les prévisions de ces prochains jours et de la semaine prochaine avec toujours deux pics de douceur attendus :
- le premier pic attendu ce week-end avec probablement la journée de samedi comme la plus douce avec des températures maximales allant souvent de 14 à 23°C. (Temps du week-end)
- le deuxième en milieu de semaine prochaine après une petite baisse lundi, surtout au sud en raison des nuages, des pluies et du vent (voire mise à jour du jeudi 18 février). On attend des valeurs similaires à ce samedi, donc toujours assez loin des records pour un mois de février.
Concernant la durée de cette grande douceur, il semble toujours assez probable à cette échéance que cette période prenne fin le week-end suivant (samedi 27 et dimanche 28 février). Du moins, deux scénarios se dessinent, l'un envisageant toujours une nette baisse des températures dans un flux d'est continental et sec, l'autre voyant plutôt une atténuation de la douceur avec un flux d'est moins marqué. Mais dans ces deux cas, le temps restera sec.
© La Chaîne Météo
© La Chaîne Météo
Mise à jour du Jeudi 18 février
Les prévisions pour le week-end et la semaine prochaine se confirment dans leur ensemble avec un premier pic de douceur attendu entre samedi et dimanche et des valeurs certes élevées, mais loin des records pour un mois de février.
Lundi marquera une petite pause dans la grande douceur sur un tiers sud en raison d'une dépression qui circulera sur la péninsule ibérique et apportera du vent fort sur le sud-ouest (vent d'Autan) et près de la côte Méditerranéenne, ainsi que de fortes pluies du côté du Languedoc-Roussillon. Ailleurs, la douceur se maintiendra avec un temps plus sec.
Dès mardi, une période de temps sec et très doux reviendra de manière généralisée. Il semble que le temps plus mitigé entrevu hier pour le nord-ouest soit repoussé à la fin de semaine. Ce temps plus humide et plus frais pourrait d'ailleurs s'imposer le week-end suivant. Un autre scénario entrevoit le gonflement d'un anticyclone sur les îles britanniques avec la mise en place d'un flux certes sec mais plus frais également. Il semble donc fort probable que cette période de grande douceur prendra fin dans tous les cas en fin de semaine prochaine.
Article publié le mercredi 17 février
L’hexagone ressort d’une vague de froid modérée et assez courte la semaine dernière, avec des températures qui avaient parfois plongé jusqu'à -17°C dans l’est alors qu'en journées elles restaient souvent proches de 0°C, et donc sans dégel.
© La Chaîne Météo
Jusqu’à 30°C d’écart entre le froid de dimanche et le redoux de mardi !
Le redoux venu de l’Atlantique s’est propagé à toute la France entre dimanche et lundi, à tel point que localement on a pu gagner en deux jours près de 30°C entre les -17°C relevés dimanche matin à Mulhouse par exemple et les +12,6°C de ce mardi après-midi. Une telle amplitude ne s’est produite que 2 fois pour cette station depuis son ouverture en 1947 !
Sans atteindre de tels extrêmes, le redoux qui concerne la France a fait bondir le thermomètre de 10° à 15°C sur les deux tiers nord-est de l’hexagone alors que le quart sud-ouest est resté à l’écart de la vague de froid.
On est ainsi passé de 1°C à Paris et Rouen dimanche après-midi, à 12° et 10°C respectivement mardi après-midi et même 14°C ce mercredi après-midi. La hausse a été aussi spectaculaire en Bretagne et dans les Pays de la Loire, mais le lent redoux s’était déjà fait sentir dimanche après-midi avec 5°C à Rennes et 14°C ce mercredi.
Comment expliquer de tels écarts de température ?
© La Chaîne Météo
Le redoux, désormais bien installé, reste en phase de plateau cette semaine et sans évolution notable d’un jour sur l’autre. Une très légère baisse des températures se fera certes sentir vendredi, après un bon passage pluvieux ce jeudi, mais pour le week-end un deuxième sursaut d’air doux fera monter encore d’un cran le thermomètre. On se dirige donc vers une douceur notable pour le week-end, avec une hausse pouvant aller jusqu’à 17°C d’un samedi à l’autre, mais sans pour autant battre de records. A noter que la douceur de samedi prochain sera surtout valable pour les températures diurnes, car la matinée sera un peu fraîche à la faveur d’un ciel qui se sera dégagé.
Cette différence de température trouve son explication dans l’origine des flux atmosphériques : la semaine dernière, les vents provenaient d’Europe centrale où régnait un air glacial avec en particulier une vague de froid sur l’Allemagne et les Pays Bas. Les vents d’est avaient alors envahi les deux tiers nord-est de l’hexagone, induisant cette situation de vague de froid modérée (une vague de froid répond en effet à des critères météo qui n’étaient pas très rigoureux cette fois-ci sur notre pays, malgré quelques températures ayant approché localement les -17°C dans l’est). Nous sommes restés bien éloigné des valeurs de la vague de froid de février 2012, qui fait référence.
© La Chaîne Météo
Depuis ce début de semaine, cette masse d’air froid s’est décalée vers l’Europe du sud-est, gagnant la Grèce où il a neigé. L’Europe de l’ouest, dont la France, s’est retrouvée face à un flux océanique provenant du sud-ouest et remontant des Canaries et d’Espagne. Il s’agit donc d’un air nettement plus doux, accentué par la présence de la mer. Les températures ont ainsi rapidement dépassé les moyennes de saison, alors que nous étions deux jours auparavant à 5 degrés sous ces mêmes normales statistiques. L’écart fut donc brutal.
Doit-on s’attendre à des records de douceur ?
© La Chaîne Météo
La réponse est à ce jour négative pour les 7 prochains jours. En effet, des vagues de douceur sont fréquentes en deuxième quinzaine de février, même au sein des hivers froids, et les records sont élevés en France à cette époque de l’année. Par exemple sur Paris en février, le record de douceur est de 21,4°C le 26 février 1960 alors qu’on attend au plus 17°C ce week-end. A Pau, le record date également de 1960 avec 27,8 °C le 28 février, alors que l’on attend au plus 23°C. Toutes ces températures seront tout de même de 5° à 10°C au-dessus des moyennes de saison sur l’hexagone, notamment au nord-est habituellement plus froid.
© La Chaîne Météo
Ces températures printanières seront-elles durables la semaine prochaine ?
Au vu de nos prévisions oui, mais la fiabilité sur l’évolution des centres d’action qui piloteront la situation générale (anticyclone et dépression) est encore trop limitée pour préciser le niveau exact des températures attendues. Si les modèles numériques utilisés indiquent la persistance d’un temps doux sur la France jusqu’en début de semaine prochaine, avec quelques nuances pluvieuses passagères, ce temps pourrait ensuite redevenir sec et se généraliser à une grande partie du pays à partir de mardi sauf sur les départements du nord-ouest. Ceux-ci pourraient en effet rester sous l’influence des perturbations océaniques avec un temps plus nuageux et venté, donc moins agréable et limitant la hausse des températures. Le ressenti sera néanmoins doux dès le matin, mais souvent humide et avec des températures qui évolueront peu en journée.
Cette étonnante douceur est-elle liée au réchauffement climatique ?
C’est la question récurrente que vous êtes nombreux à nous poser lors de ces vagues de douceur notable. Là aussi, la réponse est non. La climatologie est une science qui se base sur des probabilités d’évolution du climat au-delà de 30 ans, contrairement à la météorologie. Les changements actuels du temps sur l’Europe de l’Ouest s’expliquent davantage par une variabilité naturelle des centres d’action (anticyclones, dépressions, vortex polaire, variations du gulf stream) qui se trouve parfois très amplifiée, avec ou sans extrêmes. Ce fut le cas la semaine dernière, avec la vague de froid sur le nord de la France. Ce sera aussi le cas pour au minimum les 7 prochains jours avec des températures printanières durables.