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Vague de froid et neige en France : bilan

Gilles MATRICON

Par Gilles MATRICON, météorologue
mis à jour le

Débutée dimanche dernier par les Hauts-de-France, la vague de froid s'est étendue à tout le nord de la France en milieu de semaine, puis aux régions centrales samedi, sans atteindre les régions les plus au sud qui sont restées totalement à l'écart. Ce dimanche marque le dernier jour de cette vague de froid, avant le redoux général de lundi. C'est le moment de dresser un premier bilan de cet événement.

Cette vague de froid a donc duré de 2 à 6 jours selon les régions du nord de la France. Elle est liée au développement d'un anticyclone sur la Scandinavie, qui s'est étendu à tout le nord de l'Europe. Cet anticyclone a véhiculé un vent de Nord-est continental très froid, d'où les températures très basses enregistrées ces derniers jours.

Plusieurs journées sans dégel mais aucun record de froid battu

Ainsi Lille a connu 5 journées sans dégel. Il faut remonter à la vague de froid de fin décembre 1996 - début janvier 1997, pour retrouver une période sans dégel aussi longue. A Paris, l'année 2020 a compté 6 jours de gel. Ce chiffre vient d'être dépassé en seulement une semaine : du lundi 8 au dimanche 14 février il a gelé 7 jours d'affilée. En Bretagne, les journées de mardi, mercredi et jeudi ont été parmi les pus froides enregistrées au niveau régional depuis janvier 1987.

© La Chaîne Météo

En plaine, les températures les plus basses pendant cette vague de froid ont été mesurées dans le nord de la France, à Mulhouse (68) avec -17,0°C ce dimanche matin et Buhl-Lorraine (57) avec -17,3°C jeudi dernier.

© La Chaîne Météo

Ainsi, sur le plan thermique, l'écart aux moyennes des températures dans le nord de la France du 6 au 14 février se situe aux alentours de -5°C, avec un déficit maximum de -7°C sur les Hauts-de-France et de -3 à -5°C de la Bretagne aux Pays de la Loire à la Normandie au bassin parisien au nord de l'Alsace et de la Lorraine. A l'opposé, les régions du sud de la Garonne et proches des Pyrénées ont connu un temps très doux avec un excédent de +2 à +3°C aux moyennes. A titre d'exemple, jeudi, la température a atteint 19,7°C de maximum à Cambo-les-Bains (64) alors que dans le même temps, le "maximum" de cette journée n'a pas dépassé -2,9°C à Metz (57), -2,8°C à Châteaudun (28) et Colmar (68), -2,3°C à Rostrenen (29), -1°C à Trappes (78).

Un épisode neigeux notable en Bretagne

Mardi, une perturbation a apporté des chutes de neige importantes dans le nord-ouest de la France avec 10 à 15 cm sur le nord des Côtes-d'Armor, entre Saint-Brieuc et Lannion notamment, 5 à 10 cm du nord de l'Ille-et-Vilaine au Loiret et de 2 à 5 cm du sud de Paris à la Lorraine. Avec 5 cm de neige sur Rennes, il faut remonter au 28 janvier 2006 pour retrouver un épisode neigeux aussi important dans cette ville.

Puis jeudi, de nouvelles chutes de neige suivies de pluies verglaçantes ont touché cette fois le sud de la Bretagne puis la région nantaise où ces précipitations ont provoqué de nombreux accidents de la circulation et fortement perturbé le trafic ferroviaire ainsi que l'alimentation électrique de plus de 50.000 foyers.

Enfin, entre vendredi après-midi et le milieu de nuit de vendredi à samedi, un dernier épisode neigeux a touché le nord de l'Auvergne-Rhône-Alpes avec 8 cm à Grenoble (38), 5 cm à Ambérieu (01) et Lyon (69) et 4 cm à Annecy (74). Ces chutes de neige ont été de courte durée mais de forte intensité.

© La Chaîne Météo

Le nord de l'Europe paralysé par le froid et la neige

Si le nord de la France a connu une vague de froid d'intensité modérée, le froid s'est montré plus rigoureux et exceptionnel sur l'Allemagne, le Benelux et les îles britanniques. En Allemagne, le thermomètre est descendu à -26,7°C à Mülhausen en Thuringe et -23,1°C à Göttingen en Basse Saxe. Aux Pays-Bas, la température la plus basse a atteint -15,4°C à Hupsel Aws. Tous les canaux ont gelé, ce qui n'était plus arrivé depuis janvier 2013, ce qui a fait la joie des patineurs. En Écosse, le thermomètre a plongé à près de -19,7°C à Altnaharra et -12,6°C à Édimbourg, une valeur qui n'avait plus été atteinte depuis décembre 2010. A Braemar, village situé dans le nord-est de l'Ecosse, la température est descendue encore plus bas, à -22,9°C : il s'agit de la plus basse température relevée en février... depuis février 1956 pour les îles britanniques ! Enfin en Suisse, si la vague de froid a été de courte durée (2 jours), la température a plongé à -44,4°C à Glattalp (1850 mètres d'altitude) dans l'est du pays dimanche matin !

© La Chaîne Météo

Conclusion

Au final, cette "vague de froid" sera considérée comme "modérée", car "limitée" au nord de la France et surtout de courte durée, sauf pour les Hauts-de-France et une partie de la Normandie. Elle n'apparaitra pas dans le classement des vagues de froid en France car le sud du pays est resté totalement à l'écart de cet événement. Cette vague de froid s'apparente à celle de février 2018. Janvier 2017 avait été plus froid au niveau national, mais plus sec. La vague de froid de février 2012 reste donc la dernière véritable vague de froid de référence en France sur le plan national. En février 2012, la Saône, la Loire et l'étang de Thau avaient gelé. Les températures avaient chuté à - 21°C au Puy (43), -19°C dans les Yvelines à Orgerus, -13°C à Toulouse (31) -12°C à Mont-de-Marsan (40), -11°C à Aubagne (13) -10°C à Montpellier (34) et Marignane (13) et -8°C à Biarritz (64). Des valeurs qui n'ont été que très ponctuellement atteintes dans le nord de la France, et bien évidemment jamais dans le sud lors de cette vague de froid !

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