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17 octobre 1940 : pires inondations en France dans les Pyrénées-Orientales

Gilles MATRICON

Par Gilles MATRICON, météorologue
mis à jour le

Il y a exactement 80 ans, le 17 octobre 1940 se produisait une des pires catastrophiques climatiques en France. Des pluies torrentielles frappaient le Roussillon, et plus particulièrement les Pyrénées-Orientales victime d'un "aigouat", nom local donné aux intenses précipitations de la région, équivalent à un épisode "cévenol" pour le sud du Massif central.

© La Chaîne Météo

Entre le 16 et le 20 octobre 1940, de l'air chaud remonte de Méditerranée. Cet air chaud, issu d'une dépression qui se creuse sur l'Espagne, se gorge d'humidité en passant au-dessus de la Méditerranée, provoquant des pluies diluviennes sur les Pyrénées-Orientales.

1 mètre de pluie en 48 heures

Le 17 octobre 1940, il tombe 840 mm de pluie à la Llau, soit une fois et demi la pluviométrie annuelle à Paris. Cette hauteur d'eau constitue à ce jour le record d'Europe de précipitations en 24 heures. A Saint-Laurens-de-Cerdans, un instituteur relève 1 930 mm sur cinq jours, dont 1 000 mm pour le seul 17 octobre. Mais cette valeur n'a pas été homologuée. Des pluies moins intenses se produisent sur la montagne Noire. Conjuguées à celles des Pyrénées, elles entraînent une rupture du Canal du Midi.

© La Chaîne Météo

Crues meurtrières, 100 morts

Sous l'effet de ces pluies diluviennes, le Tech et la Têt entrent en crue et débordent très rapidement. Ils provoquent des inondations dévastatrices et meurtrières. Les sols, gorgés d'eau s'effondrent littéralement. Un pan de montagne s'écroule et forme un barrage sur le cours du Tech. Ce barrage naturel cède sous la pression de l'eau, provoquant une énorme vague qui détruit toute la région d'Amélie-les-Bains. Le bilan humain est lourd avec une centaine de victimes à déplorer.

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