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Les orages seront-ils violents cette année en France ?

Regis CREPET

Par Regis CREPET, météorologue
mis à jour le

Alors que l'activité orageuse est restée très modeste en ce premier trimestre 2019 en France métropolitaine, la situation actuelle augure-t-elle une saison électrique virulente pour les prochains mois, après l'année dernière record ?

La France a connu ce mardi 2 avril la dégradation orageuse la plus marquée depuis le début de l'année, devant celle du 6 mars, avec 4575 éclairs détectés hier, dont 1281 impacts de foudre. Les régions les plus orageuses ont été les Hauts-de-France et le Grand Est.

Ce front orageux modéré s'inscrit dans un contexte de faible activité orageuse en ce premier trimestre 2019, avec un déficit de près de 30% par rapport aux moyennes statistiques, avec 3699 impacts de foudre, contre 15950 impacts pour le premier trimestre de l'année dernière, qui avait été une année "record" en terme de foudroiement.

Ces chiffres communiqués par Météorage mettent en évidence une tendance globale à une diminution du nombre d'impacts de foudre en France métropolitaine depuis ces 30 dernières années, hormis le pic historique de 2018. Dans ce contexte, ce début d'année 2019 semble confirmer la tendance globale à la diminution avec un premier trimestre très peu foudroyé.

© La Chaîne Météo

Quelle évolution pour la saison des orages 2019 ?

La dégradation orageuse actuelle augure-t-elle une année à nouveau très orageuse ? L'analyse de nos prévisions saisonnières permet d'apporter des éléments de réponse. Jusqu'à présent, la France est restée sous l'influence d'anticyclones dominants depuis le début de l'année, expliquant la sécheresse tenace en certaines régions. Les séquences dépressionnaires ont été peu fréquentes, expliquant alors le déficit pluviométrique et le faible nombre de jours avec orage.

Ce mois d'avril renoue avec un temps de saison : les conflits de masse d'air, typiques des intersaisons, engendrent la formation des orages. Mais d'une façon globale, nos prévisions à long terme laissent apparaître toujours des récurrences anticycloniques sur notre pays et des dépressions sur la péninsule ibérique et la Méditerranée. Dans ce contexte, les orages pourraient se déclencher plus fréquemment au sud de notre pays, en marge de ces dépressions. Ceci n'exclut pas qu'ils soient localement violents.

© La Chaîne Météo

Vers un été orageux

La tendance pour le printemps devrait rester plutôt sèche, avec un déficit pluviométrique persistant, aggravant ainsi la sécheresse sur les régions concernées malgré l'épisode pluvieux actuel. Par conséquent, les orages ne seront pas nombreux : nous estimons que leur fréquence devrait rester inférieure à la moyenne jusqu'en juin. Par la suite, les premières tendances pour l'été font état d'un temps chaud et sec pour juin, limitant ainsi le risque orageux. En revanche, le taux d'humidité devrait remonter en juillet selon nos prévisions saisonnières, ce qui, conjugué à la chaleur, risque d'engendrer des séquences orageuses plus fréquentes. L'été pourrait donc renouer avec les moyennes de saison en ce qui concerne le nombre de jours d'orages et le nombre d'impacts de foudre.

Pour les mois suivants, la tendance devient plus imprécise mais il n'y a pas d'indice permettant d'annoncer, à ce jour, une saison orageuse durable. La courbe de fréquence des orages cette année devrait suivre la statistique, en étant assez souvent au-dessous. Cela irait donc dans le sens de la tendance de fond d'une activité orageuse globalement en baisse depuis 30 ans en France.

Nota : l'Indice de Sévérité Orageuse de Météo Consult est une estimation de la sévérité des orages et des phénomènes associés (lames d'eau horaire, chutes de grêle, rafales de vent sous orages et risque tornadique). Cette échelle va de 0 à 10. L'activité électrique croît en rapport avec la sévérité orageuse.

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