Quelles sont les conséquences de l'hiver chaud ?
L'hiver 2015-2016 avec un excédent de 2,5°C a été le plus chaud jamais enregistré depuis 1900 en France. Cette douceur exceptionnelle qui a touché l'ensemble du pays a eu des conséquences positives et négatives. La Chaine météo vous en dit plus...
En l'absence de périodes de grand froid cet hiver, les français auront fait des économies de chauffage avec une baisse de l'ordre de 23% de la consommation de gaz et de 10 à 15% de la consommation de fuel et d'électricité. Selon une étude du cabinet Sia Partners, relayée par le Figaro, la douceur des températures de ces 2 dernières années a permis d'économiser plus de 5 milliards d'euros à l'ensemble des ménages français.
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La France, un pays thermosensible
La thermosensibilité correspond à l'effet de fluctuation de la consommation électrique en fonction de la température. Ainsi en hiver, plus la température baisse, plus la consommation électrique augmente, la France se caractérisant par une très grande utilisation du chauffage électrique (près de 10 millions de foyers). Ainsi d'après RTE, chaque degré perdu en hiver augmente la consommation électrique de 2400 MW. Inversement en été, lors de fortes chaleurs, 1 degré gagné augmente la consommation de 400 MW en raison de la plus grande utilisation des climatiseurs. Ainsi, si le réchauffement climatique envisagé pour les prochaines années se vérifie, de substentielles économies d'énergie pourraient se faire en hiver alors qu'en été, on aboutirait à une hausse progressive de la consommation électrique.
La nature déboussolée
La faune et la flore ont été très perturbés par cet hiver trés doux. Le mois de décembre a été particulièrement chaud (excédent de 3,9°C) et les jardiniers ont pu s'étonner de voir encore les roses fleurir et les fraises ou framboises murir dans les potagers les plus abrités. Dès la fin janvier, les régions du sud ont vu fleurir les amandiers ou les mimosas avec près d'un mois d'avance. Les cultures d'hiver tels que les choux fleurs sont arrivés avec près d'un mois d'avance avec une surproduction en début de saison, obligeant certains producteurs à se débarrasser d'une partie de leur marchandise. Autant de signes d'un cycle de la nature perturbé par la douceur exceptionnelle de cet hiver.
Le bourgeonnement précoce de nombreux arbustes et fruitiers n'est pas sans risques puisque les gelées de printemps risquent de faire couler les fleurs et compromettre les récoltes.
Au cours de cet hiver sans périodes de fortes gelées, les parasites et ravageurs des végétaux n'ont pas été éliminés. Les hivers doux favorisent aussi le développement de certains champignons nuisibles aux plantes. Il faut s'attendre à un printemps avec de l'oïdium sur certaines plantes potagères.
Enfin, les fameuses mauvaises herbes qui habituellement germent avec l'arrivée des beaux jours au printemps se sont développées dès le mois de décembre.
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Des changements dans nos habitudes de consommation
La douceur des températures a eu des conséquences sur nos habitudes de consommation. On a consommé moins de légumes d'hivers, de fromages chauds, de soupes et de tisanes. Les ménages français qui se chauffent au bois en ont moins consommé ce qui pénalise la filière bois de chauffage après deux hivers doux consécutifs.
Le tourisme d'hiver fragilisé
La saison de ski a débuté très tardivement cette année en raison du temps sec et de la douceur exceptionnelle du mois de décembre. La plupart des stations de ski de basse et moyenne altitude ont pâti d'un gros manque de neige pour les vacances de Noël. Il a fallu attendre la seconde quinzaine de janvier pour retrouver des conditions d'enneigement plus favorables. Les chutes de neige de février ont pu permettre aux stations de sports d'hiver de fonctionner correctement, y compris à basse altitude. La fraîcheur du mois de mars permet au tourisme de montagne de bénéficier d'une belle arrière-saison.