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Les vagues de froid se multiplient sur l'hémisphère nord

Regis CREPET

Par Regis CREPET, météorologue
mis à jour le

Après un démarrage partout tardif, l'hiver déferle désormais sur l'hémisphère nord. Analyse de la Chaîne Météo.

© La Chaîne Météo

Alors que l'année 2015 apparait comme la plus chaude au niveau planétaire depuis le début des relevés en 1880, l'automne et le début de l'hiver ont marqué le paroxysme de la douceur avec un excédent global de +1,1°C en décembre.

De nombreux organismes météorologiques envisageaient alors la possibilité d'un hiver absent dans l'hémisphère nord. Cette configuration a été exacerbée par la montée en puissance du phénomène El Nino, propice à une surchauffe planétaire comme en 1997 - 1998.

L'hiver arrive en retard

Tout arrive à qui sait attendre : malgré un démarrage tardif (par exemple, les premières neiges ne sont tombées que le 31 décembre au Québec et le froid ne s'est manifesté qu'à partir du 1er janvier en Scandinavie), on note la recrudescence des vagues de froid depuis le début de ce mois de janvier 2016 : les pays d'Europe du nord et centrale connaissent un déficit thermique de -4° à -5°. Le Canada a renoué avec un hiver dans les normes. La Russie et la Sibérie sont plongées dans un froid désormais permanent. Ces derniers jours, une vague de froid record concerne la Chine tandis que le nord des Etats-Unis va connaître sa première grosse tempête de neige.

Des contrastes énormes

Les masses d'air évoluent selon le principe des vases communiquants : cela signifie que lorsque l'air froid descend quelque part, de l'air doux remonte ailleurs par effet de compensation. C'est la raison pour laquelle l'Europe de l'ouest (de la péninsule ibérique à la France et aux îles britanniques) ne connaissent pas encore de véritable froid. Cela explique aussi pourquoi de l'air anormalement doux était remonté le 31 décembre jusqu'au pôle nord : qu'on se le dise de suite, ces phénomènes extrêmes sont sans rapport avec le réchauffement climatique.

Quelle évolution?

Le phénomène El Nino sera désormais en lent affaiblissement courant du printemps pour s'estomper en fin d'été : autant dire que pour la saison hivernale actuelle, il n'y aura pas de répercussion. Malgré de grandes incertitudes, on sait quand même que les hivers "El Nino" sont plus rigoureux en deuxième partie de la saison. On sait aussi qu'ils sont propices au froid sur le continent eurasien, de la Russie à la Chine. Ils sont également propices aux forts conflits de masses d'air aux Etats-Unis (alternance de grands redoux et de tempêtes), mais plutôt froids sur le Québec. Enfin, il reste l'Europe de l'ouest : c'est la partie de l'hémisphère nord la moins fiable avec des effets assez méconnus.

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