Météo et marée : un cocktail explosif
La météo peut aggraver les conséquences d'une marée haute sur le littoral et sur les berges fluviales. Nous allons faire un petit historique des dernières grandes marées et grandes submersions en France.
Le retour de coefficients de marée supérieurs à 110 ravive les cauchemars de la tempête Xynthia en Vendée et de la tempête Martin en Aquitaine.
2010 : la tempête Xynthia
La dépression baptisée Xynthia a subi une "cyclogénèse explosive". En remontant vers les côtes portugaises elle devient une tempête rapide, intense et profonde. Cette dépression touche terre au niveau des Pays de la Loire à 02h00 du matin dans la nuit du 27 au 28 février, générant des vents tempêtueux sur l'arc atlantique : de 120 à 160 km/h sur le Centre-Ouest de la France. Conjugués à une marée haute de fort coefficient, ces vents orientés au sud-ouest engendrent une très forte houle de 8 m dans le Golfe de Gascogne qui déferle de plein fouet sur une zone littorale située au niveau de la mer : les polders des Charentes et de Vendée. L'onde de tempête entraine la rupture des digues et provoque de graves inondations : certaines communes littorales sont submergées et dévastées par la marée de tempête, tandis que les eaux inondent de vastes surfaces dans l'intérieur des terres, sans pouvoir refluer vers la mer.
Le nombre total de victimes s'élève à 65, dont 53 pour la France, qui a payé un lourd tribut à Xynthia en raison du phénomène de surcote qui s'est déclenché sur le littoral Atlantique, notamment charentais et vendéen. Nombre de victimes ont péri essentiellement du fait des inondations liées à cette marée de tempête.
1999 : la tempête Martin
L’un des plus hauts niveaux de la Garonne a été atteint à Bordeaux en 1999 suite à la tempête Martin à marée haute par un coefficient de seulement 77. Dans la nuit du 27 au 28 décembre 1999 l’ouragan Martin a ravagé la Gironde avec des vents dépassant les 140km/h. Au pied de la centrale nucléaire du blayais des vagues de 2m déferlent sur la digue qui se trouve submergée provoquant un incident nucléaire de niveau 2. D’un point de vue plus global, toute la partie du médoc concernée par l’estuaire de la Gironde s’est retrouvée inondée sous plus d’un mètre d’eau ainsi que le bec d’Ambès qui marque la confluence entre la Dordogne et la Garonne. Le bassin d’Arcachon a débordé et les quais de bordeaux se sont retrouvés également sous les eaux.
Les conséquences auraient été encore plus dramatiques si les coefficients de marée avaient été plus élevés. Les conditions météo sont principalement la cause de la catastrophe dans chacune des situations, mais la marée aggrave les conséquences.