Tornades et population américaine : l'interview du réalisateur de 'Rendez-Vous In Tornado Alley'
Vous avez regardé les 3 premiers épisodes de la série-documentaire « Rendez-Vous In Tornado Alley » (disponibles en
Vous avez regardé les 3 premiers épisodes de la série-documentaire « Rendez-Vous In Tornado Alley » (disponibles en intégralité sur lachainemeteo.com), découvrez maintenant les dessous de l’aventure et les impressions du réalisateur Christophe Asselin dans cette troisième et dernière partie d’interview.
A la vue des images saisissantes de villes américaines dévastées par les dernières tornades, comme le montre régulièrement le Journal télévisé de La Chaîne Météo, il est légitime de se demander comment la population sur place parvient à vivre avec ce risque présent tout au long au de l’année, avec une intensité maximale d'avril à juin. Lors de leur périple de plus de 20 000 kilomètres, les chasseurs d’orages et de tornades Christophe Asselin, Vincent Deligny et Tony Le Bastard sont allés à la rencontre des habitants du Middle West.
Des oiseaux de mauvais augure sur le sol américain
« Les américains sont très accueillants en général, prenons exemple ! Et les gens du Middle West n'ont pas l'habitude de croiser beaucoup de touristes français. Dans un premier temps, ils sont donc ravis de recevoir une clientèle aussi exotique dans leur hôtel, station-service ou restaurant - les trois endroits que nous avons abondamment fréquentés - mais font rapidement part de leur surprise. Même lorsqu'on leur indique être ici pour chasser les tornades, leur étonnement reste complet. Cela leur semble fou de venir de si loin pour des orages ! Passé ce sentiment, on note de leur part un profond respect et une admiration pour notre activité de ‘storm chasers’. Non seulement les chasseurs sont largement médiatisés aux Etats-Unis mais ils ont également un rôle très important de prévention de la population. Malgré cela, les américains prenaient rapidement conscience que notre présence était symbole de ‘mauvais présage’ pour eux, et affichaient dès lors un sourire crispé... Néanmoins, jamais de quoi entacher des échanges toujours agréables ! » nous confie le réalisateur.
Dans des zones concernées par un « risque tornadique » fort presque la moitié de l’année, comment vivre avec la crainte de voir s’envoler maison, ferme et même famille dans les épisodes les plus violents ? « Les gens que nous avons rencontrés nous ont souvent avoué leur véritable peur du phénomène. Pour autant, ils ont conscience que c'est un risque avec lequel il faut vivre. A défaut de tous avoir des sous-sols dans lesquels se réfugier en cas d'alerte, ils sont au moins très bien informés par les médias locaux ou La Chaîne Météo américaine, ce qui leur permet de faire face au danger. Les autorités sont également très présentes en permanence pour donner l'alerte. Elles sont parfois aussi bien équipées que les chasseurs eux-mêmes. Je me souviendrai toujours de cette patrouille de police qui nous avait arrêté en pleine nuit pour contrôler nos papiers, et qui, apprenant que nous étions chasseurs d'orages, avaient souhaité regarder nos photos de la journée sur l'écran de nos appareils. Le plus étonnant était de les entendre identifier chaque structure nuageuse qu'on pouvait leur montrer. En effet, dans ces régions, nombreux sont les gens qui ont une culture météorologique assez développée, et n'importe qui peut d'ailleurs recevoir une formation pour être considéré comme ‘storm spotter’ et rapporter les conditions météo de sa localité » explique Christophe Asselin.
Zone de rencontre entre « chasseurs » de tous horizons
Au cours de ces folles virées à travers les grandes plaines américaines, l’équipe de choc que constitue les trois français n’a pas fait que côtoyer de simples citoyens tentant d’échapper aux phénomènes météorologiques les plus violents, mais d’autres individus qui, à l’inverse, les traque… Plus répandus qu’en Europe et en France, et parfois célèbres à l’échelle nationale, les chasseurs de tornades américains et leurs véhicules blindés ont véritablement fait partie du paysage, comme certains épisodes le montrent : «Nous avons rencontré beaucoup de chasseurs américains, mais aussi quelques autres européens, notamment des chasseurs que nous connaissions par l'intermédiaire des réseaux sociaux. Le problème est que notre séjour fut tellement intense et orageusement mouvementé que les discussions restèrent souvent trop courtes. C'est bien dommage car il règne généralement un esprit de camaraderie entre les chasseurs d'orages. Nous partageons tous la même passion et sommes réunis dans un même endroit exceptionnel pour quelque chose que nous avons attendu pendant longtemps. C'est donc souvent avec enthousiasme que l'on échange ensemble sur nos pronostics ou nos observations passées, certes dans un anglais plus ou moins fluide... »
L’après Tornado Alley…
Une organisation savamment préparée (voir la 1ère partie de l’interview), de grandes réussites et quelques échecs (voir la 2nde partie de l’interview), une nouvelle aventure à Tornado Alley est-elle envisagée ? La réponse du réalisateur est sans nuance (« Oui, mille fois oui! Le plus tôt possible»), tout comme d’autres périples météo à travers le monde : « Bien que passionné par les extrêmes météorologiques, je reconnais une forte aversion pour le froid ! Donc pas d'expéditions polaires au programme. En revanche, j'aimerais avoir l'occasion de découvrir les orages en différents endroits de la planète. Car si chaque orage est déjà unique en un point donné, c'est encore plus vrai dès qu'on change de latitudes. »
« J'espère que les spectateurs de La Chaîne Météo apprécieront notre aventure et qu'elle leur donnera envie d'approfondir le sujet, en se penchant pourquoi pas sur le travail de mes nombreux collègues chasseurs d'orages en France. De mon côté, je vous donne rendez-vous dans la Tornado Alley, puis sur ChroniquesChaotiques.com pour découvrir des images inédites du voyage ! ».
Retrouvez le 4ème épisode de la série « Rendez-Vous In Tornado Alley » ce dimanche à 19h30 sur La Chaîne Météo, et 24 heures après sur lachainemeteo.com !