Interview Rendez-Vous In Tornado Alley : les meilleurs…et pires moments de l’aventure !
Vous avez aimé le 1er épisode de la série-documentaire « Rendez-Vous In Tornado Alley » diffusé dimanche
Vous avez aimé le 1er épisode de la série-documentaire « Rendez-Vous In Tornado Alley » diffusé dimanche dernier à 19h30 sur La Chaîne Météo et 24 heures après sur lachainemeteo.com ?
Dans cette 2nde partie d’interview, Christophe Asselin, chasseur de tornades et réalisateur de la série, vous fait partager les souvenirs les plus mémorables, et périlleux, de cette aventure filmée en mai 2011.
« Le jeu de la chasse » : entre tornades et tensions
« Une quantité exceptionnelle d'orages, 21 jours d'orages sur 28 jours présents », tel a été le contenu du fantastique voyage à travers les grandes plaines américaines de Christophe Asselin, Vincent Deligny et Tony Le Bastard. Une épopée tumultueuse composée de ciels déchaînés, de sirènes à tout va et de plusieurs rencontres avec l’un des phénomènes naturels les plus extrêmes : « Je ressens encore des frissons en repensant à notre première belle tornade observée, depuis le haut d'une colline. La structure nuageuse était un véritable cas d'école, typique de ce que seules les plaines américaines peuvent offrir. A ce moment-là, j'ai réellement pris conscience de ce que j'étais en train de vivre, j'ai compris que j'y étais, et que je voyais quelque chose que je ne verrai jamais en France. Un rêve d'enfance enfin réalisé. C'était également l'aboutissement d'une journée de chasse que nous avions particulièrement bien gérée. De quoi engranger des points de confiance pour la suite du voyage » se remémore le réalisateur.
Des réussites, mais aussi, comme tout aventurier en terre étrangère, des galères : « Sur un mois, nous avons en effet connus quelques coups durs, qu'on pourrait attribuer à des décisions stratégiques malheureuses sur certaines journées, mais c'est le ‘jeu’ de la chasse. Si tout fonctionnait parfaitement à chaque sortie, la réussite n'en serait que moins valorisante. C'est l'incertitude permanente qui rend l'aventure aussi excitante, alors quand on doit faire face à des déceptions, on se remet juste en question avant de penser à la chasse suivante. En France, c'est un peu différent. Lorsque l'on a investi beaucoup de temps et d'argent dans une chasse qui fut un échec cuisant, que l'on doit conduire 400 kilomètres pour rentrer à la maison bredouille, il peut nous arriver de penser ‘plus jamais!’. Mais finalement, ça recommence en pire la semaine d'après...On ne peut nier toutefois qu'au cours du séjour la fatigue s'est faite sentir par moments. Quand on passe entre 10 et 15 heures par jour dans la voiture, le physique et le mental sont mis à rude épreuve. C'était même potentiellement la source de quelques tensions entre les membres de l'équipe, mais celles-ci restèrent très limitées et n'entachèrent jamais longtemps la bonne ambiance qui régnait entre nous. »
Après des journées à sillonner les routes, les paysages sans fin du centre des Etats-Unis, si souvent idéalisés, se transforment parfois en véritables labyrinthes même pour des passionnés habitués à composer avec les forces de la nature : « Plutôt qu'une ville, c'est un pan entier de l'Amérique que nous avons un temps ‘détesté’! Dès lors que l'on franchit le Mississipi en direction de l'Est, d'interminables forêts empêchent toute observation du ciel, ce qui est désagréable mais surtout potentiellement dangereux, comme on pourra le voir dans la série. .. A contrario, les paysages grandioses de l'ouest américain dans les montagnes rocheuses sont un régal à chaque fois ».
Un danger mesuré
Avec 155 morts enregistrés en une journée, des vents de 400 km/h et une ville rasée, la tornade de Joplin survenue dans le Missouri le 22 mai 2011 avait de quoi refroidir plus d’un « chasseur » averti !
Comment les trois photographes, plus habitués aux manifestations électriques des orages français qu’aux tourbillons de vents dévastateurs du Middle West, ont su gérer le danger associé ? Loin d’être des têtes brûlées fonçant dans les colères du ciel têtes baissées, nos chasseurs de tornades se veulent prudents, comme l’explique Christophe Asselin : « Il y a toujours une part de risque lorsque l'on vient se confronter à un phénomène aussi extrême, mais l'expérience et une bonne préparation permettent de nettement les minimiser. C'est vrai que dans le feu de l'action, c'est l'excitation et l'adrénaline qui prennent souvent le pas, de fait qu'on ne ressent pas forcément la notion de danger. Heureusement, nous sommes trois garçons plutôt raisonnables et nous avons su rester lucides dans les instants cruciaux, afin de ne pas vouloir faire la photo de trop ! On remet de toute façon les choses en perspective dès que l'on est amené à observer des dégâts occasionnés par une puissante tornade. D'autant plus si c'est à un endroit que l'on a traversé quelques minutes auparavant. A aucun moment, on n'oublie que l'acteur principal de notre aventure peut briser des vies, comme ce fut particulièrement le cas en 2011, et encore en ce début de saison 2012. C'est là toute l'ambiguïté de notre passion qui consiste à apprécier un événement potentiellement mortel. Il est évident que la tornade idéale pour nous est celle qui a lieu au milieu de grandes contrées désertes et qui ne menace aucune habitation. Dans les autres cas, le choc est toujours fort et cela refroidit immédiatement nos ardeurs. Mais que pouvons-nous faire de mieux que de continuer à témoigner de ces phénomènes pour aider à leur compréhension et amener la population à être toujours plus attentives aux conditions dangereuses ? »
Retrouvez le 2nd épisode de la série-documentaire "Rendez-Vous In Tornado Alley" sur La Chaîne Météo le dimanche à 19h30 et 22h30, le mercredi à 10h, et le samedi à 20h30.
Cliquez ici pour lire la 1ère partie de l'interview de Christophe Asselin sur la préparation et l'organisation du voyage à Tornado Alley.
Ne ratez pas la 3ème et dernière partie de l'interview sur le lien qui unit chasseurs de tornades et la population américaine la semaine prochaine sur lachainemeteo.com...