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L’allergie au pollen de chêne, un acteur discret mais présent du printemps

Par Florent SCHINDLER,
mis à jour le

Le chêne est un arbre majestueux et omniprésent dans les paysages de France, des forêts aux parcs urbains. Bien que souvent perçu comme peu allergisant, son pollen peut tout de même provoquer des symptômes chez certaines personnes sensibles. Dans la hiérarchie des pollens, le chêne est considérablement moins réactif que le bouleau ou les graminées. Pourtant, dans certaines zones, notamment à proximité des massifs forestiers, il contribue à la charge pollinique au printemps.

La pollinisation du chêne démarre en avril © Adobe stock / Image d'illustration

Les chênes libèrent au printemps une grande quantité de pollen, qui est transporté par le vent sur de longues distances. Ce pollen contient une protéine allergène appelée Que a 1, très proche de celle du bouleau, ce qui explique certaines réactions croisées entre les deux.

Même si l’allergie « pure » au chêne reste rare, Quercus fait partie de la famille des Fagacées, elle-même souvent évoquée dans les bilans allergiques respiratoires. La réactivité croisée est d’autant plus pertinente que les pollens de bouleau, charme ou noisetier précèdent souvent celui du chêne dans le calendrier allergique.

Où trouve-t-on le pollen de chêne et quand ?

Les chênes sont très répandus en France : forêts tempérées, parcs ruraux ou urbains, régions atlantiques ou méditerranéennes. Plusieurs espèces telles que Quercus robur (chêne pédonculé) ou Quercus ilex (chêne vert) sont courantes, notamment dans les zones sèches ou calcaires du sud ou sur sols plus riches plus au nord.

La saison pollinique s'étend généralement d'avril à juin, parfois de février à mai selon les régions climatiques et l’altitude. Dans certaines zones méditerranéennes, les pollens de chêne peuvent persister jusqu’en juillet lors d’étés précoces et chauds

Symptômes respiratoires typiques

Chez les personnes sensibilisées, le pollen de chêne peut déclencher une rhinite allergique (éternuements, congestion, écoulement nasal), une conjonctivite (yeux irrités, larmoyants), ou même aggraver un asthme préexistant. Ces manifestations s’apparentent à celles observées pour d'autres pollens de printemps comme le bouleau ou le platane. L’asthme lié au chêne existe, mais est moins fréquent que pour d’autres pollens très allergisants.

Allergies croisées au pollen de chêne, et syndromes alimentaires ?

Les personnes allergiques à plusieurs types de pollens peuvent aussi réagir à celui du chêne, car il est proche de celui d'autres arbres de la même famille, comme le bouleau, le hêtre, le charme ou le noisetier. Dans le sud de l’Europe, le pollen de chêne vert peut provoquer des réactions orales chez certaines personnes après avoir mangé certains aliments, surtout chez des personnes sensibles à d’autres allergènes similaires, même si elles ne sont pas allergiques au bouleau.

Météo et comportement du pollen

Comme tous les pollens dispersés par le vent, les grains de chêne se propagent surtout lors de jours chauds, secs et modérément venteux, favorisant une concentration atmosphérique élevée. À l’inverse, la pluie nettoie efficacement l’air des pollens. Les orages peuvent parfois fragmenter les grains de pollen, augmentant le risque d’asthme par pénétration profonde dans les voies respiratoires.

Le changement climatique semble prolonger la saison pollinique des Fagacées et augmenter leur production de pollen, particulièrement dans les milieux urbains ou pollués.

Qui consulter et quel diagnostic ?

Si des symptômes respiratoires surviennent dès le printemps, un bilan allergologique est recommandé. Un allergologue pourra prescrire des tests cutanés (prick-tests) ou sanguins spécifiques ciblant l’allergène du chêne ou celui du bouleau pour évaluer une éventuelle réactivité croisée. La distinction est importante pour orienter un éventuel traitement ou une désensibilisation, en ciblant soit le chêne s'il est isolé, soit une Fagacée représentative (parfois le bouleau) si plusieurs sensibilités sont présentes.

Comment soulager les symptômes liés au pollen de chêne ?

Le traitement suit les principes classiques : antihistaminiques oraux, corticostéroïdes intranasaux, collyres anti-allergie, avec des bronchodilatateurs (type ventoline) en cas de gène respiratoire. Une désensibilisation spécifique peut être envisagée si l’allergie est confirmée et persistante.

Sur le plan environnemental, il convient de suivre nos bulletins polliniques, d’éviter les expositions lors des pics : garder les fenêtres fermées, laver les vêtements et cheveux après les sorties, sécher le linge à l’intérieur, et brosser les animaux avant qu’ils entrent dans la maison.

Bien que le pollen de chêne ait un potentiel allergique modéré, il peut être une cause contributive de pollinose au printemps. Son calendrier s’insère entre celui des bouleaux et des graminées : de fin mars à juin, selon les régions.

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