Episode de douceur exceptionnel : le bilan
Depuis le 21 janvier, la France métropolitaine connaît une douceur continue avec parfois des températures dignes de l'été dans le sud. Avec la baisse progressive du thermomètre jusqu'au niveau des normales saisonnières pour la fin février, il est temps de faire un bilan sur ce très long épisode qui aura duré quasiment 1 mois complet.
Première quinzaine de février la plus chaude depuis 1930
Début février record dans la douceur © La Chaîne Météo
La douceur remarquable de ce jeudi 15 février clôture une première partie du mois de février record. Sur la première moitié du mois de février 2024, l'écart à la normale des températures a atteint +3.6°C sur l'ensemble du pays. Cet écart élève la première quinzaine de février 2024 au rang de la plus chaude depuis 1930, devant 2002 et 2020 avec des indicateurs respectifs de +3.5°C et +3.4°C.
Les températures ont largement dépassé les normales saisonnières, avec des écarts atteignant régulièrement entre +4 et +5°C dans la moitié nord du pays. Cette tendance s'est également étendue à l'Europe centrale, où l'excédent thermique y a souvent dépassé les +5°C.
Le phénomène notable a été l'effet de foehn, illustré par un pic de chaleur impressionnant enregistré à Licq-Athérey, dans le pays basque, où le thermomètre a grimpé jusqu'à 27.2°C ce 15 février. Deux records mensuels ont d'ailleurs été battus, à Mendive (26.7°C) et à Laruns (26.3°C).
Cette douceur inhabituelle, tant par sa durée que par son intensité, est le résultat d'un flux répété de sud, transportant une masse d'air subtropicale depuis le Maghreb. Cette région a elle-même connu des températures exceptionnelles, comme en témoigne le thermomètre atteignant 36.6°C à Tan-tan, au Maroc, le 14 février.
Douceur ininterrompue depuis le 21 janvier
Pics de douceur hivernaux © La Chaîne Météo
Si l'on fait une rétrospective, on constate que la douceur actuelle exceptionnelle dure maintenant depuis le 21 janvier, sans discontinuer. En tout, ce sont 4 pics de douceur record enregistrés sur le pays, où l'indicateur thermique national a dépassé les +5 à +6°C. Il n'y a pas eu un seul jour où l'indicateur thermique s'est retrouvé sous la moyenne de référence.
Depuis le 21 janvier dernier, la douceur remarquable s'est installée durablement, marquant les journées d'un excédent thermique exceptionnel et continu. Cette période n'a montré aucun signe de rafraîchissement, si ce n'est début février où les températures ont peiné à rejoindre temporairement des valeurs de saison.
En analysant de plus près cette tendance, nous constatons qu'il y a eu en tout quatre pics de douceur record enregistrés sur l'ensemble du pays. Ces pics ont été caractérisés par des écarts thermiques dépassant les +5 à +6°C par rapport aux normales saisonnières. Notamment, l'indicateur thermique national a maintenu cette dynamique au-dessus des standards métérologiques d'un mois de février, sans même connaître une seule journée en-dessous.
En conséquence, cette longue, intense et anormale période de douceur hivernale a provoqué une avancée significative d'un mois dans les stades végétatifs des cultures, avec déjà des cultures en fleurs et une pollinisation amorcée. Si un coup de froid tardif survient dans les prochaines semaines, Ces cultures pourraient être facilement vulnérables au gel, et pourraient beaucoup en souffrir comme ce fut le cas en avril 2022.