Juin 2023 : deuxième mois de juin le plus chaud et le plus orageux depuis le début des relevés
Par Cyrille DUCHESNE, météorologue
mis à jour le
Avec un excédent de +2,6°C en moyenne sur la France, ce mois de juin 2023 se classe en seconde position des mois de juin les plus chauds depuis 1900, après juin 2022 qui avait été marqué par une canicule précoce. Avec 200 000 impacts de foudre nuages-sol, il s'agit également du second mois de juin le plus foudroyé depuis 1989, selon Météorage.
Sans connaître de canicule ou de vague de chaleur exceptionnelle, ce mois de juin 2022 aura été très chaud. Les températures se sont maintenues à des niveaux élevés tout au long du mois, à l'exception du dernier jour de juin où l'on a retrouvé des valeurs proches des normales de saison.
Sur l'ensemble du mois, l'excédent de température atteint +2,6°C par rapport à la normale 1991-2020. Il se situe donc assez loin derrière juin 2003 (+3,6°C) mais en deuxième position devant juin 2022 et 2017 (+2,3°C).
Juin 2023 : le 2ème plus chaud depuis 1900 © La Chaîne Météo
Très chaud et ensoleillé au nord, très orageux au sud
Tout au long du mois, la moitié nord a été le plus souvent sous l'influence d'un vaste anticyclone recouvrant la partie nord de l'Europe, avec un flux d'est continental qui a apporté de l'air chaud et sec. À Nantes et Lille, l'excédent de températures approche +4°C par rapport à la normale, faisant de ce mois de juin le plus chaud jamais enregistré. Même constat à Paris avec un excédent de +3,6°C. L'ensoleillement a été particulièrement généreux, avec de très nombreuses journées de grand beau temps. Strasbourg et Nancy sont les villes les plus ensoleillées de France avec plus de 350 heures de soleil. Elles se placent devant Nice qui ne comptabilise que 286 heures de soleil. Avec 312 heures de soleil, Valenciennes (Nord) arrive nettement devant Perpignan (264 heures).
Que les villes du nord aient été plus ensoleillées que celles du sud tient au fait que la partie sud du pays s'est trouvée sous l'influence d'une masse d'air instable pendant une grande partie du mois. L'ensoleillement y a été moins généreux et les orages fréquents dans les terres. Les températures se sont moins écartées de la normale que sur la moitié nord. À Bastia, on a observé un excédent +1,2°C seulement alors que l'écart à la moyenne est un peu plus important à Marignane et Nice avec +1,7°C et +1,9°C.
Un mois de juin chaud et plus ensoleillé au nord qu'au sud © La Chaîne Météo
Des records de chaleur ponctuels sur le sud et l'ouest de la Corse
Le 21 juin, sous l'effet du sirocco, vent chaud et sec venu d'Afrique du Nord, des records de chaleur ponctuels ont été observés sur le sud et l'ouest de l'île de beauté avec 41,6°C à Sartène et Ajaccio-Milleli. Le 22 juin, c'est Calvi qui a battu son record mensuel avec 40°C.
Au cours des prochains jours, les températures s'orienteront à la baisse et le mois de juillet pourrait débuter avec des températures à peine de saison, ce qui tranchera avec ce mois de juin, le deuxième plus chaud depuis 1900.
Une pluviométrie très contrastée selon les régions
Les régions allant du sud-ouest à la Champagne et l'Auvergne-Rhône-Alpes ont été les régions les plus arrosées. A Toulouse avec 132 mm, il est tombé plus du double de la pluviométrie normale d'un mois de juin (60 mm). Pau est l'une des villes les plus arrosées avec 168 mm, soit le double de la pluviométrie habituelle. Clermont-Ferrand, après un début d'année très sec retrouve un mois bien arrosé avec près de 130 mm pour une pluviométrie moyenne de 67 mm.
Les régions les moins bien arrosées sont le littoral méditerranéen, le pays nantais et les régions proches des frontières du Nord. On a observé un déficit pluviométrique de 70% à Nancy avec 16,8 mm. Même constat à Lille avec seulement 19 mm. Nice est l'une des villes les plus sèches de France avec 7,6 mm soit un déficit de 78%.
Nos prévisions saisonnières pour l'été indiquent la poursuite de températures plus élevées que la normale pour juillet et août avec un temps parfois instable et orageux, surtout au sud.
