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Sécheresse : un mois de février historiquement sec, des prévisions alarmistes

Cyrille DUCHESNE

Par Cyrille DUCHESNE, météorologue
mis à jour le

La France est au régime sec depuis un mois, une situation inédite en saison hivernale. Avec 31 jours consécutifs sans pluie significative du 21 janvier au 20 février, le record de la période du 17 mars au 16 avril 2020 est égalé. Si quelques pluies reviennent jusqu'à vendredi, l'anticyclone sera de retour dès ce week-end et avec lui un temps sec sur les 3/4 de l'hexagone. Mauvaise nouvelle, car pour la suite, nos prévisions saisonnières font craindre une accentuation de la sécheresse et une situation très critique jusqu'à l'approche de l'été.

Un mois de février historiquement sec

Du 1er au 21 février, le cumul de pluie moyen sur 30 villes de référence atteint 2,5 millimètres pour une normale mensuelle de 52,3 millimètres, soit un déficit de pluie de 95% en moyenne sur la France. A ce jour, il s'agit donc du mois de février le plus sec jamais enregistré depuis 1959, largement en tête devant le mois de février 2012 où le déficit de pluie sur l'ensemble du mois était de 76%.

© La Chaîne Météo

Si quelques pluies sont prévues d'ici à la fin du mois, elles seront insuffisantes pour renverser la tendance d'un mois historiquement sec. Les pluies attendues concerneront surtout les régions du sud-ouest jusqu'aux Cévennes, et notamment celles situées à proximité des Pyrénées avec 20 à 30 mm d'ici dimanche et localement 50 mm sur les reliefs où la neige tombera au-dessus de 1400 à 1500 m en moyenne. Les régions du nord et de l'est ne seront que très faiblement arrosées et la sécheresse continuera de s'aggraver. La faute au nouveau renforcement de l'anticyclone dès ce week-end sur les Iles Britanniques, une situation qui maintiendra des pressions élevées et bloquera toute intrusion de perturbations.

© La Chaîne Météo

Une situation hydrologique de plus en plus préoccupante

Tous les signaux sont aux "oranges clignotant" en termes de bilan hydrologique. Les déficits concernent :

- près de 70% des nappes phréatiques alors que l'hiver touche à sa fin

- plus de 50% des cours d'eau

- la plupart des barrages réservoirs

Sachant que les précipitations utiles (qui servent à recharger les nappes phréatiques) se produisent entre mi-octobre et mi-avril, il serait nécessaire d'avoir un début de printemps très pluvieux pour espérer une recharge suffisante avant la saison estivale.

Des prévisions alarmistes

Nos prévisions saisonnières envisagent des précipitations globalement déficitaires au printemps. Une amélioration pourrait tout de même concerner le sud-ouest du pays en mars, mais les régions du nord et de l'est resteraient sous influence anticyclonique majoritaire, une bien mauvaise nouvelle étant donné la sécheresse remarquable de l'hiver. Avril s'annonce à nouveau très sec partout avant un mois de mai un peu plus instable, mais avec des précipitations hétérogènes et peu efficaces puisqu'elles serviront aux besoins en eau des plantes.

La situation météorologique s'annonce donc critique pour ces prochains mois et notamment le prochain été. Il reste à espérer une saison estivale sans trop de périodes de canicule et avec des arrosages réguliers pour éviter le pire...

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