Moissons catastrophiques en raison de la météo

Par Cyrille DUCHESNE, météorologue
mis à jour le 29/07/16 à 05h38

Les conditions météorologiques très pluvieuses et fraîches du printemps 2016 sur la partie nord et nord-est du pays ont été très préjudiciables aux cultures de céréales. Les moissons sont en cours sur ces régions et les rendements s'avèrent très faibles comparativement à ces dernières années.

Si le Bassin parisien est le grenier à blé de la France, force est de constater que la météo n'aura guère ménagé les céréaliculteurs cette année. Après un début de printemps aux conditions climatiques plutôt favorables, le temps très perturbé et frais des mois de mai et juin a anéanti tout espoir de bonnes récoltes. Certains agriculteurs n'hésitent pas à dire que c'est la pire catastrophe climatique depuis l'après-guerre avec des rendements en baisse de plus de 60% par rapport à une année normale.

Beaucoup trop d'eau...

Sur les mois de mai et juin, les cumuls de pluie ont été exceptionnelles sur la partie Est et sud du Bassin parisien. De mémoire d'homme, jamais on avait vu une telle pluviométrie à cette époque de l'année. A Melun en Seine-et-Marne, il est tombé 254 millimètres de pluie en mai et juin ce qui correspond à 5 mois de pluie. On approche aussi les 250 mm à Orléans. Certains secteurs de l'est du Loiret et du sud de la Seine-et-Marne enregistrent même des cumuls dépassant 300 mm soit l'équivalent de près de 6 mois de précipitations.

Avec des pluies abondantes et durables, les sols ont été très vite saturés en eau et certaines parcelles se sont retrouvées inondées pendant plusieurs jours. Les conséquences d'un excès de pluie sur les céréales sont nombreuses, tant sur le plan physiologique (anoxie : manque d'oxygène ce qui bloque le métabolisme de la plante), que pathologique (maladies) ou mécanique (verse).

Pour les parcelles totalement immergées, la plante se trouve dans l'incapacité de transpirer et de respirer avec une possible altération des pièces florales. Il s'agit donc du cas de figure le plus pénalisant.

Un ensoleillement très faible

Suite aux pluies abondantes de fin mai-début juin, le manque de soleil a été marqué au mois de juin. Des records de faible ensoleillement ont même été battus du nord-ouest au Bassin parisien. Avec 120 heures de soleil à Paris, le déficit est de l'ordre de 40%. Ce faible ensoleillement associé à un taux d'humidité élevé a été préjudiciable pour le développement des céréales et propice à la multiplication des maladies.