El Nino : vers sa fin progressive ?
Le phénomène EL Nino dans le Pacifique a été responsable des records de chaleur de 2015. Il va maintenant s'affaiblir avant le retour prévu de La Nina en fin d'année.
Si l'année 2015 a été si chaude sur la planète, c'est principalement en raison du phénomène El Nino qui a atteint son paroxysme cet hiver. Il s'agit d'une anomalie chaude des eaux de surface de l'océan Pacifique oriental, dont les répercussions se font sentir sur toute la zone intertropicale, ainsi que sur le continent américain. Lors des épisodes les plus forts, le climat européen en subit aussi des conséquences.
El Nino en baisse et retour de la Nina
Les observations indiquent une baisse de l'intensité du phénomène El Nino depuis le mois de février : après avoir augmenté d'environ 2,3°C, les eaux du Pacifique Est ont perdu environ 1°C. Les projections envisagent une baisse rapide du phénomène d'ici à cet été, avec la probable mise en place d'une période "neutre" entre l'été et l'automne (c'est à dire : absence d'anomalie particulière).
Quelle évolution attendre pour l'automne et l'hiver prochain ?
C'est la grande question dont dépendra le bilan climatique de l'année 2016. La majorité des scénarios numériques envisage la persistance d'un faible risque d'El Nino jusqu'à l'automne (avec un éventuel dernier sursaut), mais c'est le "neutre" qui devrait dominer. Puis, en vue de l'hiver, on devrait même voir émerger une anomalie négative (c'est à dire des eaux plus froides que la normale dans l'océan Pacifique) : c'est l'inverse d'El Nino, appelé "La Nina". La Nina semble prépondérante (entre 55% de chance d'occurrence contre 10% pour El Nino) en vue de l'hiver prochain.
Les effets de La Nina ne sont pas immédiats en raison de l'inertie du climat de la planète, mais en règle générale, cela tempère les excès de température et favorise le retour d'hivers plus froids.
Si la Nina apparait dès l'automne, la fin de l'année devrait être globalement moins chaude que ces derniers mois, de telle sorte que 2016 sera probablement moins chaude que 2015.