Éruption de l'Etna en Sicile : la plus puissante depuis 20 ans
Le plus grand volcan européen en activité, l'Etna, en Sicile, a connu depuis jeudi sa plus forte éruption de ces 20 dernières années. La situation s'est calmée samedi soir.
Le Mont Etna domine la Sicile (Italie) avec ses 3300 m d'altitude. Couvert de neige à cette époque de l'année, il offre un paysage légendaire. L'Etna connait de fréquentes éruptions de type "strombolien" (coulées de lave) entrecoupées de quelques soubresauts plus marqués (panache de fumée et éjection de fontaines de lave et de pierres ponces à faible hauteur), à l'image de feux d'artifice.
Une éruption paroxysmique
© Massimo Romano via Severe Weather Europe
Mais jeudi, une éruption paroxysmique de type "plinienne" s'est déclenchée : de puissantes fontaines de lave se sont enchaînées, s'élevant à 3000 mètres d'altitude. Le panache de cendres volcaniques (formées de soufre et de suie) s'est élevé jusqu'à plus de 15000 mètres d'altitude, atteignant le sommet de la troposphère, prenant alors la forme évasée d'une enclume gigantesque. Ce nuage volcanique est appelé "pyrocumulonimbus", pouvant s'apparenter à des nuages d'orage en raison de leur développement vertical. Ce fut alors l'éruption la plus forte de ces 20 dernières années.
Cette éruption spectaculaire s'est calmée samedi dernier, où ne persistaient plus que quelques jets de lave et de fumerolles. L'aéroport de Catane, fermé en raison des cendres volcaniques, a pu rouvrir à 19h samedi soir. Le volcan ne s'est pas pour autant éteint car des séismes et de nouveaux rejets de lave ont eu lieu ces derniers jours.
Porté par les vents d'ouest en haute altitude, le nuage de soufre (SO2) s'est déplacé vers la Grèce et le proche Orient (image satellite NASA : le panache de fumée de l'Etna au-dessus de la côte Sicilienne jeudi dernier, prenant la forme d'un foyer orageux).
© Carmela Neri
© NASA MODIS
Quel impact sur le climat?
On sait que les éruptions volcaniques ont un impact faible à modéré sur le climat en raison de l'émission de suies qui interceptent une petite proportion de la lumière du soleil : l'effet est alors refroidissant. Mais il faut que l'éruption se maintienne plusieurs semaines consécutives de façon à ce que les cendres se répandent dans la haute atmosphère. Ce fut le cas lors de l'éruption historique du Mont Pinatubo en Indonésie, en 1991.