Solar Impulse 2 : un avion solaire tributaire d'une météo à la carte...
Par Cyrille DUCHESNE, météorologue
mis à jour le
Après de nombreuses années de recherche menées par les Suisse André Borschberg et Bertrand Picard, l'avion Solar Impulse 2, qui ne fonctionne qu'à l'énergie solaire, a entamé le début d'un tour du monde de 35000 km avec une première étape effectuée ce lundi 9 mars entre Abou Dhabi et Mascate, capitale du Sultanat d'Oman.
Cette mission représente un défi scientifique et humain dans le cadre de lutte contre le réchauffement climatique. Cet avion ultra léger conçu en fibres de carbone (moins de 1% d'un Airbus A 380) est équipé de 17000 cellules solaires sur ses ailes, permettant une recharge suffisante pour pouvoir stocker de l'énergie la journée et pouvoir voler la nuit grâce à ses batteries performantes.
Nécessité d'une météo optimale
Pour que cet avion léger et lent (vitesse entre 50 et 100 km/h) vole en toute sécurité et puisse se recharger, il est donc nécessaire d'avoir des conditions météo d'ensoleillement et de vent optimales. Plusieurs météorologues suivent donc en permanence les conditions météo et établissent des prévisions très précises pour que les étapes puissent se faire en toute sécurité. Ce tour du monde est effectué aux latitudes tropicales pour éviter la zone de convergence intertropicale avec de violents orages et des vents forts en se dirigeant vers l'Equateur. Par ailleurs, cela permet de profiter d'un soleil suffisamment puissant contrairement aux hautes latitudes où le soleil est bas dans l'atmosphère. Il faut également éviter les fronts perturbés les plus actifs des zones tempérées pour ne pas subir des vents trop forts (jet stream) et une couverture nuageuse trop épaisse. A noter que l'avion vole à une altitude de l'ordre de 8500 m pendant la journée pour voler au dessus des nuages à basse et moyenne altitude. Pendant la nuit, il va pouvoir voler vers 1500 m d'altitude car il n'y a plus les contraintes d'ensoleillement et les vents y sont généralement moins forts.
