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Route du Rhum 2014 : Bilan météo de la route des vainqueurs

Cyrille DUCHESNE

Par Cyrille DUCHESNE, météorologue
mis à jour le

METEO CONSULT, partenaire officiel de la Route du Rhum - Destination Guadeloupe 2014 dresse un premier bilan des conditions météo rencontrées par les vainqueurs Loïc Peyron dans la catégorie des Ultimes, Erwan Leroux sur Multi 50 et A.Pella chez les Class 40.

Une météo presque optimale pour Loïc Peyron

Dans un régime de sud-ouest instable qui l'oblige à faire quelques manœuvres au prés en entrée de Manche, il prend les commandes de la course dès la 1ère nuit en mer d'Iroise. Après le passage d’un front froid actif, c’est le premier à virer de bord pour débuter une traversée du golfe de Gascogne dans un régime de nord-ouest très instable avec des grains puissants, des vents très irréguliers et des creux de l’ordre de 5 à 6 mètres…. Dans de telles conditions le marin a réduit au maximum sa voilure pour limiter la puissance de son trimaran et ne pas subir de casse. En approche de Madère, les vents baissent d’un cran et la mer se calme nettement.

Après Madère, il a la chance de devancer de peu une dorsale qui ralentira ses poursuivants et fait un break définitif puisque Yann Guichard sur Spindrift est désormais à 100 milles derrière lui et ne parviendra jamais à revenir sur son rival.

Au sud de l'anticyclone des Açores, l'alizé est peu établi et très irrégulier les 06 et 07 novembre. Les lignes de grains et les zones sans vent alternent ce qui l'oblige à faire de nombreuses manoeuvres et réglages de voiles. L'alizé finira par devenir plus régulier en approche de l'arc antillais avec un secteur sud-est qui lui permettra d'avoir un angle au vent favorable pour la descente en direction de la Guadeloupe. Le contournement de la Guadeloupe sera laborieux avec des vents à nouveau irréguliers et la fameuse dévente sous le vent de Basse-Terre. Il réussira néanmoins à maintenir une avance confortable sur son poursuivant F.Guichard en arrivant lundi 10 novembre en fin de nuit. Le record de vitesse est battu de 2 heures avec une traversée en 7 jours 15 heures et 8 minutes.

Une course tactique dans une météo capricieuse pour Erwan Leroux.

E.Leroux négocie assez bien son départ de course en tricotant le long des côtes nord de la Bretagne, sous un flux de secteur sud-ouest irrégulier. Contrairement à L.Roucayrol qui choisit une option ouest, il oblique rapidement vers le sud en mer d'Iroise. S'engage alors un duel d’enragés dans le golfe de Gascogne avec son rival Y.Le Blevec alors que les abandons se succèdent sur Multi 50, en raison des conditions météo très musclées. Sous les grains, les rafales atteignent 45 noeuds tandis qu'une très forte houle d'ouest vient croiser les bateaux.

Après le passage du Cap Finisterre, E. Leroux opte pour une route vers l'ouest pour échapper à la présence d'une dorsale s'établissant dans les parages de Madère. L.Roucayrol qui a pris une route plus directe vers l’ouest est en tête de flotte mais E. Leroux se réaligne progressivement sur sa route.

En prenant la direction des Açores il subit le passage d’une dernière perturbation avant de retrouver du portant le long de l’anticyclone. Petit à petit E.Leroux cravache et réduit l’écart sur le leader Le passage au sud des Açores n’est pas simple et très tactique car il faut se faufiler entre les tentacules d’un anticyclone qui a tendance à s’étendre vers le sud. Le 7 novembre E. Leroux prend la tête de la course et ne la quittera plus… Il trouve un petit couloir de vent de nord-est favorable mais irrégulier. L'alizé finira par devenir plus régulier et consistant les derniers jours de courses en approche de l'arc antillais. L'arrivée en Guadeloupe sera difficile avec les dévents de Basse-Terre mais il conforte une avance de 100 milles sur son poursuivant L.Roucayrol sur Arkéma.

Une route très sud pour A. Pella chez les class 40

Chez les monocoques de 40 pieds, E. Leroux s'est rapidement positionné dans le groupe des leaders, dès l'entrée du golfe de Gascogne. Il a pu préservé son bateau dans des conditions météo particulièrement musclées dans la descente du golfe de Gascogne et jusqu'à Madère avec le passage de plusieurs fronts actifs et dans une mer forte et désordonnée.

Après l'abandon de S.Rogues, il forme un trio de tête indissociable avec T.Vauchel-Camus et K.de Pavant et réussit à échapper à une dorsale se formant dans le sud-est de l'anticyclone des Açores. Le 11 novembre il prend la tête de course en attaquant au passage d'une ligne de grains active et réussira à batailler pour conserver cette première place dans un alizé irrégulier et instable. Trois jours avant l'arrivée, il profite d'un alizé se renforçant devant lui pour faire le break en distançant ses poursuivants de 100 milles.

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